Texte grec :
[4,47] Μετὰ ταῦτα ὁ Κέλσος ὁσίας ἕνεκεν μετὰ πάσης
ἀσαφείας ὑπομιμνήσκεται τῶν ὀνειράτων τοῦ ἀρχιοινοχόου
καὶ τοῦ ἀρχισιτοποιοῦ καὶ τοῦ Φαραὼ καὶ τῆς λύσεως
αὐτῶν, ἐξ ἧς προήχθη ἀπὸ τῆς φυλακῆς ἐπὶ τὸ ἐμπιστευθῆναι
ὑπὸ τοῦ Φαραὼ τὸν δεύτερον κατ´ Αἰγυπτίων θρόνον ὁ
Ἰωσήφ. Τί οὖν ἄτοπον εἶχεν ὁ λόγος τῆς ἱστορίας καὶ καθ´
ἑαυτόν, ὅτι αὐτὰ ἔθηκεν ἐν μέρει κατηγορίας ὁ ἀληθῆ λόγον
ἐπιγράψας τὸν οὐ δόγματα ἐκτιθέμενον ἀλλὰ Χριστιανῶν
καὶ Ἰουδαίων κατηγορήσαντα; Καὶ τοῖς πωλήσασί γε
ἀδελφοῖς λιμώττουσι καὶ σταλεῖσι κατ´ ἐμπορίαν μετὰ τῶν
ὄνων φησὶ χαριζόμενον τὸν πραθέντα πεποιηκέναι ἃ οὐδὲ
παρέστησεν ὁ Κέλσος. Καὶ τὸν ἀναγνωρισμὸν δὲ τίθησιν,
οὐκ οἶδα τί βουλόμενος καὶ τί ἐμφαίνων ἄτοπον ἐκ τοῦ
ἀναγνωρισμοῦ· οὐδὲ γάρ, ὡς ἔστιν εἰπεῖν, καὶ αὐτῷ τῷ
Μώμῳ δυνατὸν ἦν τούτων εὐλόγως κατηγορεῖν, καὶ χωρὶς
τῆς τροπολογίας ἐχόντων πολὺ τὸ ἀγωγόν. Τίθησι δὲ καὶ
τὸν εἰς δοῦλον πραθέντα Ἰωσὴφ ἐλευθερούμενον καὶ μετὰ
πομπῆς ἐπανιόντα πρὸς τὸν τοῦ πατρὸς τάφον καὶ νομίζει
κατηγορίαν περιέχειν τὸν λόγον εἰπὼν τό· Ὑφ´ οὗ—δῆλον
δ´ ὅτι τοῦ Ἰωσήφ—τὸ λαμπρὸν καὶ θεσπέσιον Ἰουδαίων
γένος, ἐπὶ πλῆθος ἐν Αἰγύπτῳ σπαρέν, ἔξω που παροικεῖν
καὶ ποιμαίνειν ἐν τοῖς ἀτίμοις ἐκελεύσθη. Καὶ προσέθηκεν
ἀπὸ τῆς μισητικῆς ἑαυτοῦ προαιρέσεως τὸ ἐν ἀτίμοις αὐτοὺς
κεκελεῦσθαι ποιμαίνειν, οὐ παραστήσας, πῶς Γεσὲμ ὁ
Αἰγυπτίων νομὸς ἄτιμός ἐστι. Τὴν δ´ ἀπ´ Αἰγύπτου ἔξοδον
τοῦ λαοῦ φυγὴν ὠνόμασεν, οὐδὲ τὴν ἀρχὴν ὑπομνησθεὶς τῶν
ἐν τῇ Ἐξόδῳ γεγραμμένων περὶ τῆς ἐξόδου τῶν Ἑβραίων
ἐκ γῆς Αἰγύπτου. Ἐξεθέμεθα δὲ καὶ ταῦτα, παραδεικνύντες
ὅτι καὶ τὰ μηδὲ κατὰ τὸ ῥητὸν τοῦ κατηγορεῖσθαι φανέντα
ἄξια ἔθηκεν ἐν μοίρᾳ κατηγορίας καὶ φλυαρίας ὁ Κέλσος,
μὴ παραστήσας λόγῳ ὃ οἴεται μοχθηρὸν τῆς γραφῆς ἡμῶν.
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Traduction française :
[4,47] Celse parle ensuite par manière d'acquit et avec une obscurité affectée,
des songes du grand échanson et du grand panetier de Pharaon (Gen., XL,
5); de ceux de Pharaon même, et de l'explication qu'y donna Joseph (Ibid.,
XLI, 1, 5, 25 et 40); ce qui fut cause que le roi le délivra de prison,
pour l'élever à la première charge de son royaume. Qu'y a-t-il donc
d'absurde, dans cette histoire, à ne la regarder, si l'on veut, qu'en
elle-même? Et qui peut obliger Celse à la mettre au rang de ses
accusations, lui qui appelle Discours véritable un traité où il ne
s'occupe qu'à combattre les chrétiens et les Juifs, sans y établir aucun
dogme? Il ajoute que les frères de Joseph qui l'avaient vendu, ayant été
contraints par la faim d'aller en Égypte avec leurs ânes pour y faire
emplette, il les traita doucement (Ibid., XLII, 1, etc.): mais il ne
rapporte pas ce qui se passa. Il dit encore qu'ils se reconnurent (Ibid.,
XLV, 1) : mais je ne vois pas à quel dessein il le dit, ni ce qu'il veut
qu'il y ait là contre le bon sens; car je ne pense pas que Momus lui-même,
pour ainsi dire, pût trouver à critiquer cet événement, qui nous fournit
quantité de belles leçons, quand on n'irait pas jusqu'à l'allégorie. Il
raconte comment Joseph, après qu'on lui eut rendu la liberté qu'il avait
perdue, reconduisit en grande pompe le corps de son père à son sépulcre
(Gen., L, 1), et croyant que cela aussi le met en droit de nous insulter,
il continue de la sorte : Par le moyen duquel (savoir, de Joseph )
l'illustre et divine race des Juifs ayant pris racine en Égypte, et s'y
étant accrue, on leur assigna je ne sais quel endroit écarté, le plus vil
du pays, pour y vivre comme étrangers, en gardant leurs troupeaux. Mais ce
qu'il dit que l'endroit qu'on leur assigna pour garder leurs troupeaux,
était le plus vil endroit du pays (Ibid., XLVII, 6) n'est qu'un effet de
sa passion ; car il ne fait point voir que la province de Gessen fut plus
vile que les autres provinces d'Égypte. Il appelle la sortie des Hébreux
hors d'Égypte une fuite, ne faisant aucune mention de ce que le livre de
l'Exode nous en apprend. Mais nous avons montré ailleurs, en expliquant
ces matières, que ce que Celse prend ici pour sujet de ses reproches et de
ses vaines déclamations, sont des choses où il n'y aurait rien à
reprendre, quand on s'arrêterait à la lettre. Aussi ne donne-t-il aucune
preuve solide de ce qu'il avance pour décrier nos Écritures.
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