HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre III

Chapitre 79

  Chapitre 79

[3,79] Ἐὰν δέ τις ἐν τούτοις δεισιδαιμονίαν μᾶλλον πονηρίαν περὶ τοὺς πολλοὺς τῶν πιστευόντων τῷ λόγῳ εἶναι φαντάζηται καὶ ἐγκαλῇ ὡς δεισιδαίμονας ποιοῦντι τῷ λόγῳ ἡμῶν, φήσομεν πρὸς αὐτὸν ὅτι, ὥσπερ ἔλεγέ τις τῶν νομοθετῶν πρὸς τὸν ἐρωτῶντα, εἰ τοὺς καλλίστους ἔθετο τοῖς πολίταις νόμους, ὅτι οὐ τοὺς καθάπαξ καλλίστους ἀλλ´ ὧν ἐδύναντο τοὺς καλλίστους· οὕτω λέγοιτο ἂν καὶ ἀπὸ τοῦ πατρὸς τοῦ Χριστιανῶν λόγου ὅτι ὧν ἐδύναντο οἱ πολλοὶ εἰς βελτίωσιν ἠθῶν τοὺς καλλίστους ἐθέμην νόμους καὶ διδασκαλίαν, πόνους οὐ ψευδεῖς ἀπειλῶν καὶ κολάσεις τοῖς ἁμαρτάνουσιν ἀλλ´ ἀληθεῖς μὲν καὶ ἀναγκαίως εἰς ἐπανόρθωσιν τῶν ἀντιτεινόντων προσαγομένους, οὐ μὴν καὶ πάντως νοούντων τὸ τοῦ κολάζοντος βούλημα καὶ τὸ τῶν πόνων ἔργον· καὶ τοῦτο γὰρ πρὸς τὸ χρήσιμον καὶ κατὰ τὸ ἀληθὲς καὶ μετ´ ἐπικρύψεως συμφερόντως λέγεται. Πλὴν ὡς ἐπίπαν οὐ πονηροὺς ὑπάγονται οἱ τὰ χριστιανισμοῦ πρεσβεύοντες, ἀλλ´ οὐδὲ ἐπηρεάζομεν εἰς τὸ θεῖον· λέγομεν γὰρ περὶ αὐτοῦ καὶ ἀληθῆ καὶ τοῖς πολλοῖς σαφῆ μὲν εἶναι δοκοῦντα οὐ σαφῆ δ´ ὄντα ἐκείνοις ὡς τοῖς ὀλίγοις, φιλοσοφεῖν ἀσκοῦσι τὰ κατὰ τὸν λόγον. [3,79] Car si, dans ce grand nombre, il s'en trouve qui aient pris le parti de vivre dans le désordre, la crainte n'a pas assez de force pour faire impression sur leur esprit. L'on dira peut-être que, si les fidèles du commun ne sont pas méchants, ils sont du moins superstitieux, et l'on accusera notre doctrine d'être une source de superstitions. Mais comme ce législateur, à qui l'on demandait autrefois si les lois qu'il avait données a ses citoyens étaient parfaites, répondit qu'il ne les leur avait pas données absolument parfaites, mais les plus parfaites qu'il avait pu : l'auteur du christianisme peut dire tout de même qu'il a donné au peuple chrétien les lois les plus propres qu'il a pu, pour le corriger et pour l'instruire, menaçant les pécheurs, non de peines imaginaires, mais de châtiments réels, dont les rebelles ont nécessairement besoin, pour les ramèner à leur devoir, bien que le plus souvent ils ne comprennent ni l'intention de celui qui les châtie, ni le fruit qui leur revient d'être châtiés. Cette doctrine n'est pas moins utile que véritable; et ce n'est que pour le bien des hommes, qu'elle est proposée avec quelque obscurité. Mais s'il est faux que, pour l'ordinaire, nos docteurs ne gagnent que des méchants, il n'est pas plus vrai que nous fassions injure à Dieu ; car nous ne disons rien de lui qui ne soit conforme à la vérité, et que les plus simples mêmes ne puissent entendre, quoiqu'ils ne l'entendent pas aussi distinctement que le petit nombre de ceux qui s'exercent dans l'étude de nos mystères.


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Dernière mise à jour : 11/09/2008