HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

ἐν



Texte grec :

[2,76] Οὐχ εὗρε δ´ ὁ Κέλσος προσωποποιῶν τὸν Ἰουδαῖον τοιαῦτα αὐτῷ περιθεῖναι ἐν τῷ λόγῳ, ὁποῖα οὐκ ἂν αὐτῷ ἀπὸ τῶν νομίμων καὶ προφητικῶν προφέροιτο γραφῶν. Μέμφεται γὰρ τὸν Ἰησοῦν τοιαῦτα λέγων περὶ αὐτοῦ· Ἀπειλεῖ καὶ λοιδορεῖ κούφως ὁπόταν λέγῃ· «Οὐαὶ ὑμῖν» καὶ «Προλέγω ὑμῖν». Ἐν γὰρ τούτοις ἄντικρυς ὁμολογεῖ ὅτι πεῖσαι ἀδυνατεῖ, ὅπερ οὐκ ἂν θεὸς ἀλλ´ οὐδ´ ἄνθρωπος φρόνιμος πάθοι. Ὅρα δὲ εἰ μὴ ταῦτα ἄντικρυς ἀναστρέφει ἐπὶ τὸν Ἰουδαῖον. Ἀπειλεῖ γὰρ ἐν ταῖς νομικαῖς καὶ προφητικαῖς γραφαῖς ὁ θεὸς καὶ λοιδορεῖ, ὁπόταν λέγῃ, οὐκ ἐλάττονα τῶν ἐν τῷ εὐαγγελίῳ «οὐαί»· ὁποῖά ἐστι τὰ ἐν Ἡσαΐᾳ οὕτως ἔχοντα· «Οὐαὶ οἱ συνάπτοντες οἰκίαν πρὸς οἰκίαν, καὶ ἀγρὸν πρὸς ἀγρὸν ἐγγίζοντες» καὶ «Οὐαὶ οἱ ἐγειρόμενοι τὸ πρωῒ καὶ τὸ σίκερα διώκοντες» καὶ «Οὐαὶ οἱ ἐπισπώμενοι τὰς ἁμαρτίας ὡς σχοινίῳ μακρῷ» καὶ «Οὐαὶ οἱ λέγοντες τὸ πονηρὸν καλὸν καὶ τὸ καλὸν πονηρὸν» καὶ «Οὐαὶ οἱ ἰσχύοντες ὑμῶν, οἱ πίνοντες τὸν οἶνον». Καὶ ἄλλα δ´ ἂν εὕροις μυρία. Πῶς δ´ οὐ παραπλήσια αἷς λέγει ἀπειλαῖς ἐστι τὸ «Οὐαὶ ἔθνος ἁμαρτωλόν, λαὸς πλήρης ἁμαρτιῶν, σπέρμα πονηρόν, υἱοὶ ἄνομοι» καὶ τὰ ἑξῆς; Οἷς ἐπιφέρει τηλικαύτας ἀπειλάς, αἵ εἰσιν οὐκ ἐλάττους ὧν φησι τὸν Ἰησοῦν εἰρηκέναι. Ἢ οὐκ ἔστιν ἀπειλὴ καὶ μεγάλη γε ἡ φάσκουσα· «Ἡ γῆ ὑμῶν ἔρημος, αἱ πόλεις ὑμῶν πυρίκαυστοι· τὴν χώραν ὑμῶν ἐνώπιον ὑμῶν ἀλλότριοι κατεσθίουσιν αὐτήν, καὶ ἠρήμωται κατεστραμμένη ὑπὸ λαῶν ἀλλοτρίων»; Πῶς δ´ οὐ λοιδορίαι καὶ ἐν τῷ Ἰεζεκιήλ εἰσι πρὸς τὸν λαόν, ἔνθα ὁ κύριός ἐστι λέγων πρὸς τὸν προφήτην· «Ἐν μέσῳ σκορπίων σὺ κατοικεῖς»; Ἆρ´ οὖν, ὦ Κέλσε, συνῃσθημένως πεποίηκας τὸν Ἰουδαῖον λέγοντα περὶ τοῦ Ἰησοῦ ὅτι ἀπειλεῖ καὶ λοιδορεῖ κούφως, ὁπόταν λέγῃ· «Οὐαὶ ὑμῖν» καὶ «Προλέγω ὑμῖν»; Οὐχ ὁρᾷς ὅτι ἅπερ κατηγορῶν λέγει ὁ παρὰ σοὶ Ἰουδαῖος τοῦ Ἰησοῦ ταῦτα ἂν λέγοιτο πρὸς αὐτὸν περὶ τοῦ θεοῦ; Ἄντικρυς γὰρ ἐν τοῖς ὁμοίοις εὑρίσκεται ὤν, ὡς οἴεται ὁ Ἰουδαῖος, ἐγκλήμασιν ὁ ἐν τοῖς προφήταις θεὸς ὡς πεῖσαι ἀδυνατῶν. Ἔτι δὲ φήσαιμ´ ἂν περὶ αὐτῶν τοῖς οἰομένοις τὸν παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαῖον εὖ ταῦτα τῷ Ἰησοῦ ἐγκαλεῖν ὅτι ἀραὶ πλεῖσται ὅσαι ἀναγεγραμμέναι εἰσὶν ἐν Λευϊτικῷ καὶ Δευτερονομίῳ, περὶ ὧν ὡς ἐὰν ἀπολογήσηται ὁ Ἰουδαῖος παριστάμενος τῇ γραφῇ, ἢ τοιούτως ἢ καὶ ἔτι βέλτιον ἀπολογησόμεθα περὶ τῶν νομιζομένων ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ εἰρῆσθαι λοιδοριῶν καὶ ἀπειλῶν. Καὶ περὶ αὐτοῦ δὲ τοῦ Μωϋσέως νόμου ἡμεῖς μᾶλλον δυνησόμεθα ἀπολογήσασθαι, ἅτε συνετώτερον διδαχθέντες ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ ἀκούειν τῶν νομικῶν γραμμάτων ἤπερ ὁ Ἰουδαῖος. Ἀλλὰ καὶ ὁ Ἰουδαῖος ἐὰν ἴδῃ τὸ βούλημα τῶν προφητικῶν λόγων, παραστῆσαι δυνήσεται τὸ μὴ κούφως ἀπειλεῖν καὶ λοιδορεῖν τὸν θεὸν λέγοντα τὸ «Οὐαὶ» καὶ «Προλέγω ὑμῖν», καὶ πῶς θεὸς ὑπὲρ ἐπιστροφῆς ἀνθρώπων τὰ τοιαῦτα ἂν λέγοι, ἅπερ οἴεται οὐδὲ φρόνιμον ἄνθρωπον ποιῆσαι ὁ Κέλσος. Καὶ Χριστιανοὶ δὲ ἕνα θεὸν γινώσκοντες, τὸν ἐν τοῖς προφήταις καὶ τῷ κυρίῳ, παραστήσουσι τὸ εὔλογον τῶν νομιζομένων ἀπειλῶν καὶ λεγομένων παρὰ τῷ Κέλσῳ λοιδοριῶν. Καὶ ὀίγα εἰς τὸν τόπον λελέξεται πρὸς τὸν Κέλσον, ἐπαγγελλόμενον καὶ φιλοσοφεῖν καὶ τὰ ἡμέτερα εἰδέναι· ὅτι ἆρα, ὦ οὗτος, ἐὰν μὲν ὁ παρὰ τῷ Ὁμήρῳ Ἑρμῆς λέγῃ τῷ Ὀδυσσεῖ· Τίπτ´ αὖτ´ ὦ δύστηνε, δι´ ἄκριας ἔρχεαι οἶος; ἀνέχῃ ἀπολογίας, λεγούσης ὅτι ὑπὲρ ἐπιστροφῆς τῷ Ὀδυσσεῖ τοιαῦτα προσδιαλέγεται ὁ ὁμηρικὸς Ἑρμῆς—ἐπεὶ τὸ κολακεύειν καὶ κεχαρισμένα λέγειν Σειρήνων ἐστίν, αἷς πάρεστιν ἀμφ´ ὀστεόφιν θὶς λεγούσαις· Δεῦρ´ ἄγ´ ἰών, πολύαιν´ Ὀδυσεῦ, μέγα κῦδος Ἀχαιῶν—· Ἐὰν δ´ οἱ παρ´ ἐμοὶ προφῆται καὶ αὐτὸς ὁ Ἰησοῦς ὑπὲρ ἐπιστροφῆς τῶν ἀκουόντων λέγῃ τὸ οὐαὶ καὶ ἃς νομίζεις λοιδορίας, οὐδὲν οἰκονομεῖται πρὸς τοὺς ἀκούοντας διὰ τῶν τοιούτων λόγων οὐδὲ προσάγει αὐτοῖς ὡς παιώνιον φάρμακον τὸν τοιοῦτον λόγον; Εἰ μὴ ἄρα βούλει τὸν θεὸν ἢ τὸν θείας μετέχοντα φύσεως ἀνθρώποις διαλεγόμενον σκοπεῖν μὲν τὰ τῆς ἰδίας φύσεως καὶ τὰ κατ´ ἀξίαν ἑαυτοῦ μηκέτι δ´ ἐνορᾶν, τί πρέπει τοῖς οἰκονομουμένοις καὶ ἀγομένοις ἀνθρώποις ὑπὸ τοῦ λόγου αὐτοῦ ἐπαγγέλλεσθαι καὶ ἑκάστῳ γε κατὰ τὸ ὑποκείμενον ἦθος διαλέγεσθαι. Πῶς δὲ καὶ οὐ γελοῖον τὸ πεῖσαι ἀδυνατεῖν λεγόμενον περὶ τοῦ Ἰησοῦ καὶ κοινοποιούμενον οὐ μόνον πρὸς τὸν Ἰουδαῖον, πολλὰ τοιαῦτα ἔχοντα ἐν ταῖς προφητείαις, ἀλλὰ καὶ πρὸς Ἕλληνας, ἐν οἷς ἕκαστος τῶν μεγάλην δόξαν ἐπὶ σοφίᾳ ἀπενεγκαμένων οὐ δεδύνηται πεῖσαι τοὺς ἐπιβουλεύοντας ἢ τοὺς δικαστὰς ἢ τοὺς κατηγοροῦντας παύσασθαι μὲν τῆς κακίας ὁδεῦσαι δὲ διὰ φιλοσοφίας ἐπ´ ἀρετήν;

Traduction française :

[2,76] Celse, introduisant un juif dans cette dispute, n'a rien pu lui faire dire contre nous qui ne retombe sur la loi et sur les prophètes. Il accuse Jésus de s'emporter légèrement aux menaces et aux imprécations, témoin ses : Malheur à vous, et ses : Je vous dénonce. Par où il confesse ouvertement, dit-il, qu'il n'avait pas la force de persuader ; et qu'il ne mérite de porter ni le nom de Dieu ni même celui d'homme sage (Matth., XI, 21, XXXIII, 13). Mais il est évident que cela ne nous regarde pas plus que le juif : car Dieu use aussi de menaces et d'imprécations dans les anciennes Écritures ; et il ne s'y trouve pas moins de malheur à vous que dans l'Évangile. Malheur à vous ! dit le prophète Isaïe, qui joignez maison à maison et champ à champ. Malheur à vous ! qui vous levez dés le jour pour chercher à vous enivrer. Malheur à vous ! qui tirez l'iniquité comme avec une longue corde. Malheur à vous ! qui appelez le mal bien et le bien mal. Malheur à vous ! qui êtes vaillants à boire (Is., V, 8, 11, 18, 20, 22). Il y a une infinité d'autres imprécations semblables. En voici encore une qui vaut toutes celles que l'on peul alléguer: Malheur à vous! peuple pécheur, nation chargée d'iniquités, génération dépravée, enfants débauchés (Ib. I), ; et ce qui suit. Et le prophète y ajoute des menaces qui ne sont pas moins fortes que celles qu'on reproche à Jésus. Celle-ci n'est-elle pas terrible : "Vos campagnes seront désolées, et vos villes seront réduites en cendres? Votre pays sera dévoré et ravagé à vos yeux par des étrangers qui en feront un désert" (Ib., I, 7).Il faut encore mettre au même rang que les expressions précédentes celle de Dieu dans Ézéchiel où parlant du peuple il dit au prophète : "Tu demeures avec des scorpions" (Ezech.,Il 6). Est-ce donc sérieusement, Celse, que vous faites dire à votre juif : Que Jésus s'emporte légèrement aux imprécations et aux menaces, témoin ses "Malheur à vous", et ses "Je vous dénonce"? Ne voyez-vous point qu'il ne dit rien de Jésus qu'on ne puisse dire de Dieu ; et que si ses reproches sont bien fondés, celui qui parle dans les prophètes n'a pas la force de persuader, non plus que celui qui parle dans les Évangiles ? Les malédictions qui se lisent en si grand nombre dans le Lévitique et dans le Deutéronome, sont aussi très propres à montrer que le juif n'a nulle raison d'accuser Jésus d'emportement : car il est obligé de les soutenir, à moins qu'il n'abandonne la cause de l'Écriture ; et il ne peut rien dire pour elles que nous ne disions comme lui, et en plus forts termes, pour justifier Jésus des menaces et des imprécations qu'il lui objecte. Mais il pourrait bien avoir besoin que nous lui aidions à défendre la loi de Moïse, nous qui avons appris de Jésus quel en est le véritable sens. S'il voulait pourtant étudier un peu l'esprit des prophètes, il ne lui serait pas difficile de faire voir que Dieu ne s'emporte point légèrement aux imprécations et aux menaces lorsqu'il dit, "Malheur â vous!" ou "Je vous dénonce" ; et que Celse a tort de prétendre que ce que Dieu fait pour convertir les pécheurs soient des choses qu'un homme sage ne voudrait pas faire. Au défaut du juif, les chrétiens qui reconnaissent que c'est un seul et même Dieu qui a autrefois parlé par les prophètes et depuis par Notre-Seigneur, sauront bien prouver qu'il n'y a rien de plus raisonnable ce que Celse appelle des menaces et des imprécations. Pour en toucher ici quelque chose, quoi ! pourrais-je dire à Celse, qui veut qu'on le croie si bien instruit et dans les sciences du siècle et dans les nôtres; quoi ! lorsque Mercure parle ainsi à Ulysse dans Homère, "Que fais-tu, malheureux, dans cette solitude "? (ODYSS., liv. X, v. 281.) vous vous payez de cette raison, qu'il lui parle rudement pour le faire penser à son devoir; car c'est aux sirènes, "Autour de qui s'élève un grand tas d'ossements" (ODYSS., liv. XII, v. 45) à user de ces paroles douces et flatteuses : "Viens, honneur du nom grec, sage et vaillant Ulysse" (vers 184.) ; et s'il arrive que quelqu'un de nos prophètes, ou Jésus lui-même, travaillant à la conversion des hommes, se servent d'un "Malheur à vous!" ou de quelque autre de ces expressions, que vous nommez emportées, vous ne pouvez croire qu'ils aient pour but le bien de leurs auditeurs, ni que cette sévérité renferme un remède souverain pour la guérison de l'âme? Vous voudriez peut-être que quand Dieu, ou notre Sauveur, qui participe à la nature divine, traite avec les hommes, il considérât simplement ce qu'il est et ce qu'il se doit, sans avoir nul égard à ceux avec qui il traite, quelque besoin qu'ils aient que l'on ménage leur esprit, et que l'on s'accommode à leur génie si l'on veut pénétrer dans leur cœur. N'est-ce pas encore une chose bien ridicule de reprocher à Jésus qu'il n'a pas eu la force de persuader? On dirait que cela ne regarde que lui seul: cependant le Juif ne peut nier que les écrits de ses prophètes ne soient remplis de pareils exemples ; et les Grecs savent aussi que leurs sages les plus célèbres n'ont pu persuader à leurs envieux, à leurs accusateurs, ni à leurs juges, de se corriger de leurs vices, et de se porter à la vertu par l'étude de la philosophie.





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Dernière mise à jour : 11/09/2008