[1,49] Μετὰ ταῦτ´ οὐκ οἶδ´ ὅπως τὸ μέγιστον περὶ τῆς
συστάσεως τοῦ Ἰησοῦ κεφάλαιον, ὡς ὅτι ἐπροφητεύθη ὑπὸ
τῶν παρὰ Ἰουδαίοις προφητῶν, Μωϋσέως καὶ τῶν μετ´
αὐτὸν ἢ καὶ πρὸ Μωϋσέως, παραπίπτει ἑκών, ὡς οἶμαι τῷ
μὴ δύνασθαι ἀπαντᾶν πρὸς λόγον ὡς οὐδὲ Ἰουδαῖοι οὐδ´
ὅσαι αἱρέσεις οὐ βούλονται πεπροφητεῦσθαι τὸν Χριστόν.
Τάχα δὲ οὐδὲ ᾔδει τὰς περὶ τοῦ Ἰησοῦ προφητείας· οὐκ
ἂν γὰρ καταλαβὼν τὰ ὑπὸ Χριστιανῶν λεγόμενα, ὅτι πολλοὶ
προφῆται προεῖπον περὶ τῆς τοῦ σωτῆρος ἐπιδημίας,
περιέθηκε τῷ τοῦ Ἰουδαίου προσώπῳ ἃ ἥρμοζε Σαμαρεῖ
μᾶλλον εἰπεῖν ἢ Σαδδουκαίῳ· καὶ οὐκ ἂν Ἰουδαῖος ὁ ἐν
τῇ προσωποποιΐᾳ ἔφασκεν· Ἀλλ´ εἶπεν ἐμὸς προφήτης ἐν
Ἱεροσολύμοις ποτὲ ὅτι ἥξει θεοῦ υἱός, τῶν ὁσίων κριτὴς
καὶ τῶν ἀδίκων κολαστής. Οὐ γὰρ εἷς προφήτης τὰ περὶ
Χριστοῦ ἐπροφήτευσε· {κἂν οἱ μόνου δὲ Μωϋσέως παραδεχόμενοι
τὰς βίβλους Σαμαρεῖς ἢ Σαδδουκαῖοι φάσκωσιν
ἐν ἐκείναις πεπροφητεῦσθαι τὸν Χριστόν, ἀλλ´ οὔτι γε ἐν
Ἱεροσολύμοις, τοῖς μηδέπω ὀνομασθεῖσι κατὰ τὸν Μωϋσέως
χρόνον, ἡ προφητεία λέλεκτο. Εἴη τοίνυν πάντας τοὺς τοῦ
λόγου κατηγόρους ἐν τοσαύτῃ εἶναι ἀγνοίᾳ} οὐ μόνον τῶν
πραγμάτων ἀλλὰ καὶ ψιλῶν τῶν γραμμάτων τῆς γραφῆς
καὶ κατηγορεῖν χριστιανισμοῦ, ἵνα μηδὲ τὴν τυχοῦσαν
πιθανότητα ὁ λόγος αὐτῶν ἔχῃ, δυναμένην τοὺς ἀνερματίστους
καὶ «πρὸς καιρὸν» πιστεύοντας ἀφιστάνειν οὐ
τῆς πίστεως ἀλλὰ τῆς ὀλιγοπιστίας. {Ἰουδαῖος δὲ οὐκ ἂν
ὁμολογήσαι ὅτι προφήτης τις εἶπεν ἥξειν θεοῦ υἱόν· ὃ γὰρ
λέγουσιν, ἐστὶν ὅτι ἥξει ὁ Χριστὸς τοῦ θεοῦ. Καὶ πολλάκις
γε ζητοῦσι πρὸς ἡμᾶς εὐθέως περὶ υἱοῦ θεοῦ, ὡς οὐδενὸς
ὄντος τοιούτου οὐδὲ προφητευθέντος. Καὶ οὐ τοῦτό φαμεν,
ὅτι οὐ προφητεύεται υἱὸς θεοῦ, ἀλλ´ ὅτι οὐχ ἁρμοζόντως
τῷ ἰουδαϊκῷ προσώπῳ, μὴ ὁμολογοῦντι τὸ τοιοῦτο, περιέθηκε
τὸ εἶπεν ἐμὸς προφήτης ἐν Ἱεροσολύμοις ποτὲ ὅτι ἥξει
θεοῦ υἱός.
| [1,49] Après cela il nous présente lui-même, et il nous abandonne je ne sais
comment l'argument le plus fort que nous ayons pour Jésus, savoir, qu'il a
été prédit par les prophètes des Juifs, par Moïse et par ceux qui sont venus
après Moïse, et par ceux mêmes qui l'ont précédé. Je crois que Celse en use
ainsi parce qu'il ne savait que nous répondre sur ce consentement général,
tant des Juifs que de tous les hérétiques dont aucun ne nie que le Christ n'ait
été prédit par les anciens prophètes ; peut-être aussi ne savait-il pas ces
prophéties. En effet, s'il avait su que les chrétiens disent qu'il y a eu plusieurs
prophètes qui ont prédit la venue de notre Sauveur, il n'aurait pas mis en la
bouche de son juif des paroles qui auraient meilleure grâce en celle d'un
Samaritain ou d'un Saducéen ; et il ne lui aurait pas fait dire : Mon prophète
disait autrefois dans Jérusalem que le Fils de Dieu devait venir pour faire
justice aux gens de bien et pour punir les méchants : car il y a bien plus d'un
prophète qui parle du Christ. Ce n'est pas que quand ce seraient des
Samaritains ou des Sadducéens qui parleraient de ce qui se trouve touchant
le Christ dans les livres de Moïse qui sont les seuls livres qu'ils reçoivent, ils
pussent dire que la prophétie aurait été prononcée à Jérusalem dont le nom
n'était pas encore connu du temps du Moïse. Plût à Dieu que tous les
ennemis de notre doctrine fussent aussi ignorants dans l'Ecriture, non
seulement à l'égard des choses, mais à l'égard même de la lettre et des
simples faits ! Leurs objections contre le christianisme n'ayant aucune
couleur, elles ne seraient pas capables de faire impression sur les esprits les
moins fermes ni d'ébranler, je ne dirai pas la foi, mais la légère persuasion de
ceux qui ne croient que pour un temps. Un juif, au reste, n'avouera jamais
que quelque prophète ait dit que le Fils de Dieu devait venir. Ce que les Juifs
disent, c'est que le Christ de Dieu doit venir. Et ils ne disputent presque
jamais contre nous, qu'ils ne nous demandent d'abord qui est ce Fils de Dieu
: comme s'il n'y en avait point, et que les prophètes n'en dissent rien. Pour
moi, je n'ai garde de dire que les prophètes n'en ont pas parlé : mais je dis
qu'un juif qui le nie n'eût pas dû être introduit tenant ce discours : Mon
prophète disait autrefois dans Jérusalem que le Fils de Dieu devait venir.
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