[1,39] Οὐ δοκεῖ μοι ἀγωνίσασθαι πρὸς λόγον, {μὴ μετὰ
σπουδῆς ἀλλὰ μετὰ χλεύης} εἰρημένον· {Εἰ ἄρα καλὴ ἦν ἡ
μήτηρ τοῦ Ἰησοῦ, καὶ ὡς καλῇ αὐτῇ ἐμίγνυτο ὁ θεός}, οὐ
πεφυκὼς ἐρᾶν φθαρτοῦ σώματος; Ἢ ὅτι οὐδ´ εἰκὸς ἦν
ἐρασθήσεσθαι αὐτῆς τὸν θεόν, οὔσης οὔτ´ εὐδαίμονος οὔτε
βασιλικῆς, ἐπεὶ μηδεὶς αὐτὴν ᾔδει μηδὲ τῶν γειτόνων·
παίζει δὲ λέγων καὶ ὅτι μισουμένην αὐτὴν ὑπὸ τοῦ τέκτονος
καὶ ἐκβαλλομένην οὐκ ἔσωσε θεία δύναμις οὐδὲ λόγος
πειστικός. Οὐδὲν οὖν, φησί, ταῦτα πρὸς τὴν τοῦ θεοῦ βασιλείαν.
{Τί οὖν ταῦτα διαφέροι ἂν τῶν ἐν ταῖς τριόδοις
λοιδορουμένων} τισὶ καὶ οὐδὲν σπουδῆς ἄξιον λεγόντων;
| [1,39] S'arrêter ici à réfuter un discours où le bon sens a moins de part que la
froide raillerie, ce serait, à mon avis, mal employer son temps. Si la mère de
Jésus était belle, dit-il, et que ce soit à cause de sa beauté que Dieu l'ait
voulu honorer de ses embrassements, lui qui n'est pas d'une nature à se
laisser prendre par les beautés mortelles, toujours semble-t-il qu'il se soit fait
tort de s'abaisser à aimer une personne qui n'était ni d'une naissance royale,
ni dans une haute fortune, puisqu'elle n'était pas même connue de ses
voisins. Il continue ses railleries en disant que quand le charpentier vint à la
haïr et à la chasser, ni la foi qu'il devait avoir pour ce qu'elle lui disait, ni toute
la puissance de Dieu ne furent d'aucun secours pour elle. Il n'y a rien là,
ajoute-t-il, qui sente le royaume de Dieu. Quelle différence y a-t-il entre ces
paroles et celles de ces gens qui se disent des injures dans les carrefours,
sans garder aucune sorte de bienséance ?
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