HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre I

Préface, chap. 1 et 2

  Préface, chap. 1 et 2

[0,0] ΠΡΟΣ ΤΟΝ ΕΠΙΓΕΓΡΑΜΜΕΝΟΝ ΚΕΛΣΟΥ ΑΛΗΘΗ ΛΟΓΟΝ ΩΡΙΓΕΝΟΥΣ - ΤΟΜΟΙ Ηʹ - ΠΡΟΟΙΜΙΟΝ. [0,0] CONTRE CELSE. LIVRE I - PRÉFACE.
[0,1] { μὲν σωτὴρ καὶ κύριος ἡμῶν Ἰησοῦς Χριστὸς ψευδομαρτυρούμενος μὲν «ἐσιώπα» κατηγορούμενος δὲ «οὐδὲν ἀπεκρίνετο»}, πειθόμενος πάντα τὸν βίον ἑαυτοῦ καὶ τὰς ἐν Ἰουδαίοις πράξεις κρείττους γεγονέναι φωνῆς ἐλεγχούσης τὴν ψευδομαρτυρίαν καὶ λέξεων ἀπολογουμένων πρὸς τὰς κατηγορίας· {σὺ δ´ φιλόθεε Ἀμβρόσιε, οὐκ οἶδ´ ὅπως πρὸς τὰς Κέλσου κατὰ Χριστιανῶν ἐν συγγράμμασι ψευδομαρτυρίας} καὶ τῆς πίστεως τῶν ἐκκλησιῶν ἐν βιβλίῳ κατηγορίας {ἐβουλήθης ἡμᾶς ἀπολογήσασθαι}, ὡς οὐκ ὄντος ἐναργοῦς ἐλέγχου ἐν τοῖς πράγμασι καὶ πάντων γραμμάτων κρείττονος λόγου, τοῦ τε τὰς ψευδομαρτυρίας ἀφανίζοντος καὶ ταῖς κατηγορίαις μηδὲ πιθανότητα εἰς τὸ δύνασθαί τι αὐτὰς ἐνδιδόντος. Περὶ δὲ τοῦ Ἰησοῦ ὅτι «ἐσιώπα» ψευδομαρτυρούμενος, ἀρκεῖ ἐπὶ τοῦ παρόντος τὰ Ματθαίου παραθέσθαι· τὰ γὰρ ἰσοδυναμοῦντα αὐτῷ Μάρκος ἔγραψεν. Ἔχει δ´ οὕτως τοῦ Ματθαίου λέξις· « δὲ ἀρχιερεὺς καὶ τὸ συνέδριον ἐζήτουν ψευδομαρτυρίαν κατὰ τοῦ Ἰησοῦ, ὅπως θανατώσωσιν αὐτόν, καὶ οὐχ εὗρον πολλῶν προσελθόντων ψευδομαρτύρων. Ὕστερον δὲ προσελθόντες δύο εἶπον· {Οὗτος ἔφη· Δύναμαι καταλῦσαι τὸν ναὸν τοῦ θεοῦ καὶ διὰ τριῶν ἡμερῶν οἰκοδομῆσαι. Καὶ ἀναστὰς ἀρχιερεὺς εἶπεν αὐτῷ· Οὐδὲν ἀποκρίνῃ, ὅτι οὗτοί σου καταμαρτυροῦσιν; δὲ Ἰησοῦς ἐσιώπα.»} Ἀλλὰ καὶ ὅτι οὐκ ἀπεκρίνετο κατηγορούμενος, τοιαῦτα} γέγραπται· « δὲ Ἰησοῦς ἐστάθη ἔμπροσθεν τοῦ ἡγεμόνος· καὶ ἐπηρώτησεν αὐτὸν λέγων· Σὺ εἶ βασιλεὺς τῶν Ἰουδαίων; δὲ Ἰησοῦς ἔφη αὐτῷ· Σὺ λέγεις. {Καὶ ἐν τῷ κατηγορεῖσθαι αὐτὸν ὑπὸ τῶν ἀρχιερέων καὶ πρεσβυτέρων οὐδὲν ἀπεκρίνετο. Τότε λέγει αὐτῷ Πιλᾶτος· Οὐκ ἀκούεις, πόσα σου καταμαρτυροῦσι; Καὶ οὐκ ἀπεκρίθη αὐτῷ πρὸς οὐδὲν ῥῆμα, ὥστε θαυμάζειν τὸν ἡγεμόνα λίαν». [0,1] Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Sauveur, demeura dans le silence lorsqu'on le chargea par de faux témoignages, et il ne répondit rien quand on l'accusa. Il s'assurait que tout le cours de sa vie et les actions qu'il avait faites au milieu des Juifs le justifiaient plus hautement que tous les discours et toutes les apologies qu'il aurait pu employer pour détruire ces faux témoignages et pour repousser ces accusations. Cependant, pieux Ambroise, vous avez voulu, je ne sais pour quelle raison, que j’entreprisse de défendre les chrétiens et de soutenir la foi de leurs églises contre les fausses accusations de l’écrit injurieux de Celse comme s’il n'y avait pas, dans les choses mêmes, plus de force et plus d'évidence que dans toutes les paroles du monde pour confondre la calomnie et pour la mettre tellement hors de vraisemblance, qu'il ne lui reste pas le moindre crédit. S. Matthieu récite comment Jésus garda le silence quand ses faux témoins déposèrent contre lui, et il suffira de le rapporter ici ; car ce qu'en dit S. Marc est exprimé à peu près dans les mêmes termes. Le grand sacrificateur, dit S. Matthieu, et tout le conseil cherchaient de faux témoignages contre Jésus, afin de le faire mourir; et ils n'en trouvaient point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin il s'en présenta deux qui dirent. Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. Alors le grand sacrificateur se levant, lui dit : Ne réponds-tu rien à ce que ceux-ci déposent contre toi? Mais Jésus demeura dans le silence (Matth., XXVI, 59). Il nous marque dans la suite comment Jésus ne répondit rien lorsqu'on l'accusa. Jésus, dit-il, fut mené devant le gouverneur qui l'interrogea, disant : Es-tu le roi des Juifs ? et Jésus lui répondit, la chose est comme tu le dis. Et quoique les principaux sacrificateurs et les sénateurs l’accusassent, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : N'entends-tu pas combien de choses ils déposent contre toi? Mais il ne répondit pas un seul mot ; de sorte que le gouverneur en était tout étonné (Matth. XXVII, 11).
[0,2] Καὶ γὰρ θαυμασμοῦ ἄξιον ἦν παρὰ τοῖς καὶ μετρίως φρονεῖν δυναμένοις τὸ τὸν κατηγορούμενον καὶ ψευδομαρτυρούμενον, δυνάμενον ἀπολογήσασθαι καὶ παραστῆσαι ἑαυτὸν οὐδενὶ ἔνοχον ἐγκλήματι καὶ ἐγκώμια τοῦ ἑαυτοῦ βίου διεξελθεῖν καὶ τῶν δυνάμεων, ὡς ἀπὸ θεοῦ γεγένηνται, ἵνα δῷ τῷ δικαστῇ ὁδὸν τοῦ χρηστότερα περὶ αὐτοῦ ἀποφήνασθαι, τοῦτο μὲν μὴ πεποιηκέναι καταπεφρονηκέναι δὲ καὶ μεγαλοφυῶς ὑπερεωρακέναι τοὺς κατηγόρους. Ὅτι δέ, εἰ ἀπελογήσατο, ἀπέλυσεν ἂν δικαστὴς μηδὲ διστάσας τὸν Ἰησοῦν, δῆλον ἐκ τῶν ἀναγεγραμμένων περὶ αὐτοῦ, ἐν οἷς εἶπε· «Τίνα θέλετε τῶν δύο ἀπολύσω ὑμῖν, τὸν Βαραββᾶν Ἰησοῦν τὸν λεγόμενον Χριστόν;» καὶ τοῦ, ὡς ἐπιφέρει γραφὴ λέγουσα· «ᾜδει γὰρ ὅτι διὰ φθόνον παρέδωκαν αὐτόν.»} Ἰησοῦς οὖν ἀεὶ ψευδομαρτυρεῖται, καὶ οὐκ ἔστιν ὅτε κακίας οὔσης ἐν ἀνθρώποις οὐ κατηγορεῖται. Καὶ αὐτὸς μὲν καὶ νῦν σιωπᾷ πρὸς ταῦτα καὶ οὐκ ἀποκρίνεται μὲν διὰ φωνῆς, ἀπολογεῖται δὲ ἐν τῷ βίῳ τῶν γνησίων ἑαυτοῦ μαθητῶν, κεκραγότι τὰ διαφέροντα καὶ πάσης ψευδομαρτυρίας ὄντι κρείττονι, ἐλέγχων καὶ ἀνατρέπων τὰς ψευδομαρτυρίας καὶ κατηγορίας. [0,2] En effet, il y avait à s'étonner, pour les personnes même les moins capables de réflexion, qu'un homme accusé et calomnié, qui pouvait faire voir clairement son innocence et qui, par le récit de sa vie digne de tant d'éloges, et par celui de ses miracles pleins de caractères tout divins. aurait pu donner lieu à son juge de prononcer en sa faveur, n'en daignât pourtant rien faire et regardât ses accusateurs avec un si généreux mépris. Que Jésus n'eût qu'à se défendre pour être sur le champ mis en liberté, c'est ce qui parait évidemment par la proposition que le juge fit lui-même aux Juifs : Lequel voulez-vous que je vous délivre, de Barrabas ou de Jésus qu’on appelle Christ ? Et parce que l'Ecriture ajoute : Car il savait bien que c'était par envie qu’ils le lui avaient livré (Matth., XXVII, 17, 18). La calomnie continue encore à vouloir attaquer Jésus, et comme la malice des hommes est toujours la même, ils le chargent toujours par leurs fausses accusations ; mais Jésus continue aussi à se taire et à ne se défendre que par la pureté des mœurs de ses vrais disciples, qui confond toutes les accusations de leurs ennemis, et dont la voix est plus forte que celle de la calomnie.


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Dernière mise à jour : 17/07/2008