HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Nonnus de Panopolis, Dionysiaca, poème VI

Vers 300-388

 Vers 300-388

[6,300] καὶ τότε κυματόεσσαν ἰδὼν ὑπὸ γείτονα πέτρην
301 νηχομένην Γαλάτειαν ἀνίαχε μυδαλέος Πάν·
302 „πῇ φέρεαι, Γαλάτεια, δι´ οὔρεος ἀντὶ θαλάσσης;
303 μὴ τάχα μαστεύεις ἐρατὴν Κύκλωπος ἀοιδήν;
304 πρὸς Παφίης λίτομαί σε καὶ ὑμετέρου Πολυφήμου,
305 μὴ κρύψῃς δεδαυῖα βαρὺν πόθον, εἰ παρὰ πέτραις
306 νηχομένην ἐνόησας ἐμὴν ὀρεσίδρομον Ἠχώ.
307 ῥά σοι ἶσον ἔχει διερὸν δρόμον; ῥα καὶ αὐτὴ
308 ἑζομένη δελφῖνι θαλασσαίης Ἀφροδίτης,
309 ὡς Θέτις ἀκρήδεμνος, ἐμὴ ναυτίλλεται Ἠχώ;
310 δείδια, μή μιν ὄρινε δυσάντεα κύματα πόντου·
311 δείδια, μή μιν ἔκευθε μέγας ῥόος. ὣς ἄρα δειλὴ
312 ἄστατος ἐν πελάγεσσι μετ´ οὔρεα κύματα βαίνει;
313 ποτε πετρήεσσα φανήσεται ὑδριὰς Ἠχώ.
314 ἀλλὰ τεὸν Πολύφημον ἔα βραδύν· ἢν ἐθελήσῃς,
315 αὐτὸς ἐμοῖς ὤμοισιν ἀερτάζων σε σαώσω·
316 οὔ με κατακλύζει κελάδων ῥόος· ἢν ἐθελήσω,
317 ἴχνεσιν αἰγείοισιν ἐλεύσομαι εἰς πόλον ἄστρων.“
318 ὣς φαμένῳ Γαλάτεια τόσην ἀντίαχε φωνήν·
319 „Πὰν φίλε, σὴν ἀνάειρε δι´ οἴδματος ἄπλοον Ἠχώ·
320 μή με μάτην ἐρέεινε, τί σήμερον ἐνθάδε βαίνω·
321 ἄλλον ἐμοὶ πλόον εὗρεν ὑπέρτερον ὑέτιος Ζεύς.
322 καὶ γλυκερήν περ ἐοῦσαν ἔα Κύκλωπος ἀοιδήν.
323 οὐκέτι μαστεύω Σικελὴν ἅλα· τοσσατίου γὰρ
324 τάρβος ἔχω νιφετοῖο καὶ οὐκ ἀλέγω Πολυφήμου.“
325 εἶπε καὶ ὑγροπόροιο παρήλυθε Πανὸς ἐναύλους.
326 πυκνὰ δὲ κυμαίνοντος ἀμαιμακέτου νιφετοῖο
327 πᾶσα πόλις, πᾶς δῆμος ἔην ῥόος· οὐδέ τις ἀγκὼν
328 ἄβροχος ἦν, οὐ γυμνὸς ἔην λόφος, οὐ ῥίον Ὄσσης,
329 οὐ τότε Πήλιον ἄκρον· ὑπὸ τριλόφῳ δὲ κολώνῃ
330 Τυρσηνὸς κελάδησεν· ἱμασσομένοιο δὲ πόντου
331 Ἀδριάδες Σικελοῖσιν ἐρόχθεον ὕδασι πέτραι
332 ὀμβρηροῖς ῥοθίοισιν. ἐν ἠερίῃ δὲ κελεύθῳ
333 μαρμαρυγαὶ Φαέθοντος ἐθηλύνοντο ῥεέθροις·
334 ζώνῃ δ´ ἑβδομάτῃ χθαμαλῆς ὑπὲρ ἄντυγα πέζης
335 κύμασιν ἠλιβάτοισι σέλας ψύξασα Σελήνη
336 μυδαλέων ἀνέκοψε λελουμένον αὐχένα ταύρων·
337 ἀστραίῃ δὲ φάλαγγι μεμιγμένον ὄμβριον ὕδωρ
338 λευκοτέρην ποίησε Γαλαξαίην ἴτυν ἀφρῷ.
339 καὶ ῥοθίῳ γονόεντι χέων ἑπτάστομον ὕδωρ
340 Ἀλφειῷ δυσέρωτι συνήντετο Νεῖλος ἀλήτης,
341 ὧν μὲν εὐκάρποιο δι´ αὔλακος ἤθελεν ἕρπειν
342 τέρπων ἰκμαλέοισι φιλήμασι διψάδα νύμφην,
343 ὃς δὲ παραΐξας προτέρην ὁδὸν ἠθάδος ἅλμης
344 ἀχνύμενος πεφόρητο· συνερπύζοντα δὲ λεύσσων
345 Πύραμον ἱμερόεντα τόσην ἀνενείκατο φωνήν·
346 „Νεῖλε, τί κεν ῥέξαιμι καλυπτομένης Ἀρεθούσης;
347 Πύραμε, τί σπεύδεις; τίνι κάλλιπες ἠθάδα Θίσβην;
348 ὄλβιος Εὐφρήτης, ὅτι μὴ λάχε κέντρον Ἐρώτων.
349 ζῆλον ἔχω καὶ δεῖμα μεμιγμένον· ὑδατόεις γὰρ
350 ἱμερτῇ παρίαυε τάχα Κρονίδης Ἀρεθούσῃ·
351 δείδια, μὴ προχοῇσι τεὴν νυμφεύσατο Θίσβην.
352 Πύραμος, Ἀλφειοῖο παραίφασις, ἡμέας ἄμφω
353 οὐ Διὸς ὄμβρος ὄρινεν, ὅσον βέλος Ἀφρογενείης.
354 ἕσπεό μοι φιλέοντι, Συρηκοσίης δ´ Ἀρεθούσης
355 ἴχνια μαστεύσω, σὺ δέ, Πύραμε, δίζεο Θίσβην.
356 ἀλλ´ ἐρέεις, ὅτι γαῖα τινάσσεται, ὅττι χαλέπτει
357 οὐρανός, ὅττι θάλασσα βιάζεται, ὅττι καὶ αὐτὸς
358 ἄπλοος ἀφριόωντι ῥόῳ κυμαίνεται αἰθήρ·
359 οὐκ ἀλέγω νιφετοῖο μεμηνότος. μέγα θαῦμα·
360 αἰθομένην Διὸς ὄμβρος ὅλην χθόνα καὶ φλόγα πόντου
361 καὶ ποταμοὺς ἐκάθηρεν, ἀπ´ Ἀλφειοῖο δὲ μούνου
362 οὐτιδανὸν Παφίης οὐκ ἔσβεσεν ἁπτόμενον πῦρ.
363 ἔμπης, εἰ κλονέει με τόσος ῥόος, εἰ πυρὶ κάμνω,
364 βαιὸν ἐμῆς ὀδύνης πέλε φάρμακον, ὅττι καὶ αὐτὸς
365 πλάζεται ἁβρὸς Ἄδωνις ἀνιάζων Ἀφροδίτην.“
366 οὔ πω μῦθος ἔληγε, φόβος δ´ ἐβιήσατο φωνήν.
367 καὶ τότε Δευκαλίων περόων ὑψούμενον ὕδωρ
368 ναυτίλος ἦν ἀκίχητος, ἔχων πλόον ἠεροφοίτην,
369 καὶ στόλος αὐτοκέλευθος ἄτερ ποδός, ἄμμορος ὅρμου,
370 λάρνακος αὐτοπόροιο κατέγραφε δύσνιφον ὕδωρ.
371 καί νύ κε κόσμος ἄκοσμος ἐγίνετο, καί νύ κεν ἀνδρῶν
372 ἄσπορον ἁρμονίην ἀνελύσατο πάντροφος Αἰών·
373 ἀλλὰ Διὸς ζαθέοις ὑπὸ νεύμασι Κυανοχαίτης
374 Θεσσαλικοῦ σκοπέλοιο μεσόμφαλον ἄκρον ἀράξας
375 γειοτόμῳ τριόδοντι διέσχισε, καὶ διὰ μέσσου
376 ῥηγνυμένου πρηῶνος ἐχάζετο μέρμερον ὕδωρ·
377 καὶ χύσιν ὑψικέλευθον ἀπωσαμένη νιφετοῖο
378 γαῖα φάνη παλίνορσος· ἐλαυνομένων δὲ ῥεέθρων
379 εἰς βυθίους κευθμῶνας ἐγυμνώθησαν ἐρίπναι.
380 καὶ χθονὸς ὑγρὰ μέτωπα χέων πολυδίψιον αἴγλην
381 Ἠέλιος ξήραινε· παχυνομένων δὲ ῥοάων
382 θερμοτέραις ἀκτῖσιν ἐχερσώθη πάλιν ἰλὺς
383 οἷα πάρος. βροτέῃ δὲ τετυγμένα μείζονι τέχνῃ
384 ἄστεα λαϊνέοισιν ἐνεστήρικτο θεμέθλοις,
385 δωμήθη δὲ μέλαθρα, νεοκτίστων δὲ πολήων
386 ἀρτιγόνοις μερόπεσσιν ἐγυρώθησαν ἀγυιαί.
387 καὶ φύσις ἂψ ἐγέλασσε· συνιπταμένων δὲ θυέλλαις
388 ὀρνίθων πτερύγεσσιν ἐρετμώθη πάλιν ἀήρ.
[6,300] En ce moment, apercevant Galatée à la nage, assaillie par les eaux sous une roche voisine, Pan, tout humide lui-même, lui adressa ces paroles : « Où allez-vous, Galatée? Prenez-vous la montagne pour la mer? y cherchez-vous donc la douce chanson du Cyclope? Ah! je vous en conjure, par Vénus et par votre Polyphème, dites-moi, vous qui connaissez le chagrin d'amour, dites si vous avez vu nager parmi ces rochers mon Écho des montagnes? Aurait-elle, comme vous, pris sa course à travers les ondes? ou bien, comme Thétis, navigue-t-elle aussi sans voile sur le dos de l'un des dauphins de la reine des mers? Je tremble que l'effort des vagues ne la fatigue. Je tremble que les grands courants ne viennent à l'engloutir. Si l'infortunée porte encore dans les flots de l'Océan la même inconstance que dans nos collines : elle était l'écho des rochers, on la prendra pour l'écho des ondes. Mais vous, Galatée, laissez là votre lourd Polyphème; si vous y consentez, je vous sauverai moi-même en vous portant sur mes épaules. Le flot a beau gronder, il ne me submergera pas ; et, si je le veux, mes pieds de bouc me porteront jusqu'au sein des astres.» (318) Il dit, et Galatée lui répond ainsi : « Portez, ami Pan, portez vos secours à votre Écho qui ne connaît pas la mer; et ne perdez pas votre temps à me demander ce qui m'amène ici aujourd'hui, ou si j'oublie la chanson du Cyclope, quelque douce qu'elle soit. Les pluies de Jupiter m'ont ouvert une plus large carrière ; je ne cherche plus la mer Sicilienne ; et ce déluge me cause tant d'effroi, que je ne pense pas même à Polyphème. » (325) Elle dit, et s'éloigne de la retraite inondée de Pan. Cependant tout subissait l'irrésistible cataclysme. Chaque cité, chaque village était un courant. Vallée, hauteur, rien ne fut épargné ; ni les pics de l'Ossa, ni les cimes du Pélion. Le pays tyrrhénien retentit sous ses trois collines; les rochers de l'Adriatique grondent sous l'effort des vagues immenses, parties de la Sicile; et les rayons du Soleil, traversant le chemin des airs, s'émoussent dans les ondes; la Lune, dans la septième zone de sa course au bord et autour de la terre, rafraîchissait son disque dans cette immense étendue, et suspendait la marche de ses taureaux baignés des flots. Enfin ces pluies de torrents, jaillissant jusqu'aux astres, rendirent plus blanche encore sous leur écume la Voie lactée. (339) Le Nil, qui verse par sept bouches ses eaux fécondes rencontre dans ses courses errantes Alphée, le malheureux amant : l'un eût souhaité se répandre encore dans les fertiles sillons, et prodiguer ses humides caresses à son épouse altérée; l'autre a perdu son antique vol de son cours accoutumé, et chemine lentement. Bientôt Alphée voit les flots de l'amoureux Pyrame rouler auprès des siens, et il s'écrie : (346) « Ô Nil, que vais-je devenir quand Aréthuse m'est cachée? Ô Pyrame, pourquoi te hâter ? A qui donc as-tu laissé Thisbé, ta compagne? Heureux l'Euphrate qui n'éprouva jamais la passion de l'amour ! Pour moi, je tremble et suis jaloux à la fois ! Peut-être en ce moment Jupiter a pris la forme de l'onde et se confond avec mon aimable Aréthuse. Redoute le même sort pour ta Thisbé. Hélas ! Pyrame sert de consolation à Alphée ; et tous les deux cependant, nous souffrons moins de la pluie de Jupiter que du trait de Vénus. Ami, suis-moi; pendant que je chercherai les traces de ma Syracusaine Aréthuse, toi, Pyrame, tu chercheras Thisbé. Mais quoi, vas-tu me dire : la terre s'ébranle, le ciel s'irrite, la mer s'emporte, l'air lui-même s'enfle sous des houles écumantes. Ah ! que me fait la fureur du déluge? Ô prodige ! Jupiter a pu par ses torrents dompter toutes les eaux de la terre, toutes les flammes de la mer, dessécher les fleuves; et il ne peut éteindre chez le seul Alphée une faible étincelle allumée par Vénus ! Eh bien ! si, d'un côté, ce déluge, et, de l'autre, mon ardeur me désolent, c'est une sorte de remède à ma peine de voir le tendre Adonis errer lui-même, et Vénus souffrir les mêmes tourments. » (366) Il allait continuer, mais la crainte arrêta sa voix. C'est alors que Deucalion, navigateur étrange, fendant des flots élevés jusqu'aux nues, dirigeait sa traversée dans les airs. Il maintint son arche flottante sur ces eaux immenses qu'elle sillonnait d'elle-même, et où elle ne trouvait plus de port. Enfin le monde eût cessé d'être le monde, et le temps qui renverse tout aurait brisé la chaîne des générations des hommes, si, par les décrets divins de Jupiter, Neptune, ébranlant le sommet central de la montagne de Thessalie, ne l'eût déchirée de son trident, et ouvert dans ses cimes fendues un passage aux blanchissantes cascades. La terre alors, dégagée de toutes les ondes qui lui venaient du ciel, parait de nouveau. Les courants rentrent dans les lits de leurs abîmes ; les rochers se montrent. Le Soleil par sa splendeur desséchante essuie l'humide surface de la terre ; les courants s'écoulent plus vite; le sol limoneux reprend sa solidité sous de plus chauds rayons. Les cités, plus solidement construites par la science des hommes, s'élèvent sur des assises de pierres. Les palais s'arrondissent en voûte ; et les rues des villes nouvelles se fortifient pour de nouvelles générations. (387) La nature sourit encore, et les routes des airs ne sont battues désormais que (388) par les ailes des oiseaux ou par les souffles des tempêtes.


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Dernière mise à jour : 28/05/2010