| [39,4] Ἐὰν δὲ τὸ ἀγαθὸν ἐπονομάζῃς τῇ τῶν μὴ ἀγαθῶν
φύσει, ὑγιείας σωμάτων καὶ εὐμορφίας, καὶ περιβολὴν
χρυσοῦ καὶ ἀργύρου, καὶ δόξαν προγόνων, καὶ τιμὴν
πολιτικήν, πράγματα ἡδοναῖς μᾶλλον ἢ ἀγαθοῖς μετρεῖσθαι 
πεφυκότα, ἐξαγορεύεις τὰ μυστήρια, πλημμελεῖς 
περὶ τὸ θεῖον. Τοιούτων ἀγαθῶν μεταλαβεῖν
ποθεῖς, οἵων καὶ Ἀλκιβιάδης μυστηρίων, μεθύων, δᾳδοῦχος, 
καὶ ἐκ συμποσίου ἱεροφάντης, καὶ ἐν παιδιᾷ
τελεστής. Ἀγαθὸν δὲ ἀγαθοῦ ἀπορρητότερον οὐκ ἂν 
εὕροις μᾶλλον, ἢ κάλλος κάλλους ὡραιότερον· ἐὰν
γάρ τι τούτων ἀφέλῃς, οὐκ ἔτι καλὸν οὐδὲ ἀγαθὸν
τὸ μήπω ἀγαθόν. Οὐχ ὁρᾷς τὸν ὑπὲρ κεφαλῆς τοῦτον
οὐρανόν, καὶ τὰ ἐν αὐτῷ ἄστρα, καὶ τὸν ὑπ´ αὐτῷ
αἰθέρα καὶ ὑπὸ τούτῳ ἀέρα, καὶ τὴν ὑπ´ αὐτῷ θάλατταν; 
διαμέτρησον αὐτῶν τὰς φύσεις. Τοῦτο γῆς
μέρος τοῦ ὅλου πλατὺ καὶ πολυτρόφον καὶ δενδροφόρον 
καὶ ζῳοτρόφον· ἀλλ´ ἐὰν πρὸς τὴν θάλατταν
ἐξετάζῃς, ἔλαττον θαλάττης· καὶ θάλαττα, ἀέρος ἔλαττον, 
καὶ αἰθὴρ οὐρανοῦ. Μέχρι τούτου τὰ μέρη πρόεισιν, 
ὑπερβάλλοντα καὶ ὑπερβαλλόμενα· ἐὰν δὲ ἔλθῃς
ἐκεῖ, στήσεται ὁμοῦ τῷ μεγέθει καὶ τὸ κάλλος. Τί
γὰρ ἂν εἴη οὐρανοῦ ὡραιότερον; τί ἄστρων περιλαμπέστερον; 
τί ἡλίου ἀκμαιότερον; τί σελήνης εὐτροφώτερον; 
τί τῶν ἄλλων χορῶν εὐτακτότερον; τί τῶν θεῶν
αὐτῶν τιμιώτερον;
 | [39,4] Mais, si vous donnez le nom de vrai Bien à ce qui n'est point tel de 
sa nature, à la santé du corps, à la beauté de ses formes, à l'étalage de 
l'opulence, à la renommée des ancêtres, à la considération attachée aux 
magistratures, toutes choses faites pour être mises au rang des avantages 
agréables, plutôt qu'au rang des biens, vous prostituez les mystères de 
l'initiation, vous profanez les choses qui touchent à la Divinité. Il en 
est des biens dont vous désirez la possession, comme des mystères 
d'Alcibiade, lorsque, au milieu de ses orgies, devenu ivre, et jouant 
tantôt le rôle de celui qui porte le flambeau, tantôt celui du 
Hiérophante, il tourne en dérision les cérémonies de l'initiation. 
D'ailleurs, il n'est pas plus aisé de trouver un bien plus digne qu'un 
autre bien d'être enveloppé sous le voile des mystères, que de 
trouver un Beau qui soit plus beau qu'un autre Beau. Car, si vous ôtez à 
l'un et à l'autre quelqu'un de leurs éléments, le Beau qui a perdu quelque 
chose, n'est plus Beau; le Bien qui a perdu quelque chose, n'est plus 
Bien. Ne voyez-vous point ce Ciel qui est au-dessus de votre tête, ces 
astres qui l'embellissent, cet Ether, qui est au-dessous du Ciel, cet air 
qui est au-dessous de l'Ether, cet Océan qui est au-dessous de l'air, et 
cette terre que l'Océan environne? Considérez la nature de chacune de ces 
choses. Cette terre, partie du tout, est étendue, variée dans ses sites : 
elle produit les arbres : elle nourrit les animaux : mais, si vous la 
comparez à la mer, elle est moindre que la mer; tout comme la mer est 
moindre que l'air, l'air moindre que l'Ether, et l'Ether moindre que le 
firmament. Jusqu'à ce dernier, les parties de l'Univers suivent une 
progression d'après laquelle elles surpassent et sont surpassées, tour à 
tour. Allez jusqu'à lui, et vous y trouverez la grandeur fixée en 
même-temps que la beauté. Car, qu'y a-t-il de plus beau que le Ciel, de 
plus brillant que les astres, de plus vivifiant que le soleil, de plus 
fécond que la lune? Où est une plus belle harmonie que celle qui 
existe entre les autres puissances du Ciel ? Qu'y a-t-il de plus saint et 
de plus auguste que les Dieux eux-mêmes. 
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