HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXVII

Chapitre 5

  Chapitre 5

[27,5] Πῶς οὖν ἀρετὴ μετέχουσα θεωρίας καὶ πράξεως οὐκ ἔστιν τέχνη; Ταύτῃ μοι λέγοντι ἐφέπου. Λέξω δὲ οὐκ ἐμαυτοῦ λόγον, ἀλλὰ ἐξ Ἀκαδημίας ὁρμηθέντα, καὶ ἐπιχώριον τῆς Πλάτωνος μούσης τὲ καὶ ἑστίας· ἀπεδέξατο δὲ αὐτὸν καὶ Ἀριστοτέλης αὐτῷ. Ἐγὼ δὲ καὶ πορρωτέρω ἐπανάγω· ὑποπτεύω γὰρ ἐξ Ἰταλίας Ἀθήναζε ἐλθεῖν τὸν λόγον, Πυθαγορείων τινῶν ἐμπορίαν ταύτην καλὴν στειλαμένων εἰς τὴν ἀρχαίαν Ἑλλάδα. δ´ οὖν λόγος ταύτῃ ἔχει. τοῦ ἀνθρώπου ψυχὴ νενέμηται δίχα κατὰ πρώτην νομήν· καὶ τὸ μὲν αὐτῆς ἐστιν λόγος, τὸ δὲ πάθος· τούτων δὲ ἑκάτερον πονηρῶς ἔχον, καὶ κινούμενον ἀτάκτως, συλλήβδην καλεῖται ὀνόματι ἑνὶ τῷ αἰσχίστῳ, κακία προσαγορευόμενον. Γίγνονται δὲ αἱ πηγαὶ καὶ αἱ γενέσεις τοῦ αἰσχροῦ τούτου ἐκ τῆς θατέρου τῶν μορίων πλημμύρας τὲ καὶ ἐπιρροῆς, ἐπειδὰν τὰ πάθη ζέσαντα ἐπικλύσῃ τὴν ψυχήν, καὶ τὰς τοῦ λόγου βλαστήσεις τὲ καὶ ἐκφύσεις ἐπιταράξῃ. Καθάπερ τῶν ποταμῶν οἱ χειμέριοι, ὑπὲρ τὰς νομίμους ὁδοὺς ἀναχεόμενοι ἐπὶ γεωργίαν ἀροτοῦ καὶ φυτουργίας, ἐπεθόλωσαν τὴν σωτηρίαν τῶν ἔργων καὶ τὸν κόσμον, οὕτω καὶ ψυχὴ ὑπὸ ἀμετρίας παθῶν ἐξίσταται τῶν λογισμῶν, καὶ δόξαι τότε αὐτῇ ψευδεῖς καὶ πονηραὶ παρὰ τὴν αὑτῆς φύσιν διανίστανται, αὐτὸ ἐκεῖνο τὸ τῶν μεθυόντων πάθος· πλησμονὴ ἐπεγείρασα τὰ ἔνδον νοσήματα, ὥσπερ ἐκ φωλεοῦ ἑρπετά, συγχεῖ τὸν νοῦν καὶ φθέγγεσθαι προσαναγκάζει τὰς τῶν ἑρπετῶν τούτων φωνάς. [27,5] Dans quel sens est-il donc vrai que la vertu, qui participe à la pratique et à la théorie, n'est point un art ? Suivez la démonstration que j'en vais donner. Ce n'est pas, d'ailleurs, de mon chef que je vais parler. C'est l'opinion de l'Académie que je vais énoncer, opinion émanée de l'Ecole, des Pénates de Platon ; et qu'Aristote même a admise. Je remonterai même plus haut ; car je crois qu'elle est venue d'Italie à Athènes ; et que quelques Pythagoriciens ont transporté cette précieuse doctrine dans l'ancienne Grèce. Voici donc comment je m'explique. L'âme humaine a été, de tout temps, divisée en deux parties ; l'une la raison, et l'autre les passions. Lorsque chacune de ces parties est mal constituée, et que ses mouvements ne sont pas bien ordonnés, cette manière d'être est désignée par un mot seul, collectif, et très déshonorant, savoir, la méchanceté. L'origine et la source de ce déshonneur, de cette turpitude, est dans l'action de ces deux parties, lorsqu'elles refluent l'une contre l'autre ; lorsqu'elles surnagent l’une sûr l'autre; lorsque les affections en incandescence inondent l'âme, et qu'elles troublent la fécondation et le développement des germes de la raison : de même qu'en hiver les fleuves franchissent les limites qui leur ont été assignées, se répandent dans les champs labourés ou plantés par les agriculteurs, et les dégradent par leurs irruptions, ou par le gravois qu'ils déposent. C'est ainsi que les excès des passions jettent l'âme hors des bornes de la raison, et suscitent en elle les opinions fausses, vicieuses et contraires à sa nature. Il en est comme des ivrognes. L'excès du boire excite les humeurs internes, comme des reptiles que l'on chasse de leur trou ; l'entendement en est suffoqué, et réduit à ne faire plus entendre que les sons inarticulés de ces brutes.


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Dernière mise à jour : 24/07/2008