[25,3] Αἰετοῦ κλάγξαντος, ἢ λέοντος βρυχησαμένου, γνωρίσαι
ἄν τις τῷ λυπηρῷ τῆς ἀκοῆς τὴν ῥώμην τοῦ
φθεγγομένου. Εἰ δὲ μὴ φαυλότερον ἦχος ἀνδρὸς μηδὲ
ἀσθενέστερον ἐλέγξαι τὸ τοῦ λέοντος ἦθος βρυχηθμοῦ
λέοντος καὶ αἰετῶν κλαγγῆς, ἆρα οὐκ ἄξιον ἐκθηρᾶσθαι
τῇ ἀκοῇ, πότερον ἀηδὼν τὸ φθεγγόμενον, γλῶττα δειλὴ
καὶ ᾠδὴ ἐφήμερος, ἢ αἰετός, ἤ τι ἄλλο ζῷον ἄρρεν
καὶ θυμοῦ μεστόν; Ἀλλ´ ὁ μὲν Ζώπυρος ἐκεῖνος δεινὸς
ἦν τῇ προσβολῇ τῶν ὀφθαλμῶν, τοῖς τοῦ σώματος
τύποις ἐντυγχάνων, γνωρίζειν τὸ ἦθος, καὶ
καταμαντεύεσθαι τῆς ψυχῆς διὰ τῶν ὁρωμένων, μαντείαν
ἀσαφῆ· τίς γὰρ ἐπιμιξία πρὸς ὁμοιότητα ψυχῆς
καὶ σώματος; Εἰ δ´ ἐστὶ μαντείαν ἐπὶ ψυχῇ θέσθαι
οὐ διὰ ἀμυδρῶν οὐδὲ ἀσθενῶν συμβόλων, τοῖς μὲν
ὀφθαλμοῖς παραχωρητέον τὴν χρωμάτων τε καὶ σχημάτων
καὶ τῆς ἐν τούτοις ἡδονῆς καὶ ἀηδίας ὁμιλίαν,
τῇ δὲ ἀκοῇ ἐξιχνευτέον τὸ τῆς ψυχῆς ἦθος, οὐ κατὰ
τοὺς τῶν πολλῶν λογισμοὺς ἀπόχρη πρὸς ἔπαινον
λόγου γλῶττα εὔστοχος, ἢ ὀνομάτων δρόμος, ἢ ῥήματα
Ἀττικά, ἢ περίοδοι εὐκαμπεῖς, ἢ ἁρμονία ὑγρά· τὰ
δ´ ἐστὶν πάντα, κατὰ τὸν ἐν Διονύσου ποιητήν,
ἐπιφυλλίδες, - - - καὶ στωμύλματα,
χελιδόνων μουσεῖα, λωβηταὶ τέχνης.
| [25,3] Lorsqu'on entend le cri de l'aigle, ou le rugissement du lion, on
distingue, par l'impression de l'ouïe, la force de l'animal qui l'a
produit. Mais, si les discours des hommes ne sont pas moins propres à
faire apprécier celui qui les tient, que ne le sont le cri de l'aigle et
le rugissement du lion, à l'égard de ces animaux, n'est-ce pas la peine de
rechercher, à l'aide de l'ouïe, si ce qui la frappe, émane ou du
rossignol, au gosier faible et éphémère, ou de l'aigle, ou de tout
autre animal robuste et plein de vigueur? Cependant ce Zopire, dont on
parle, avait le talent de connaître la moralité des individus, en
jetant seulement les yeux sur les empreintes extérieures du corps ; et
il tirait, d'après ce qu'il voyait, l'horoscope de l'âme, d'ailleurs
incertain. Car, qu'y a-t-il de commun entre le corps et l'âme, sous le
rapport d'une pareille identité ? Mais, s'il est possible de fonder
des pronostics, à cet égard, sur des signes solides et exempts
d'obscurité, il faut abandonner aux yeux tout ce qui regarde les rapports
des couleurs, des formes, des plaisirs ou des déplaisirs qui en
proviennent ; et chercher, dans ce qui est du ressort des oreilles, les
éléments de la connaissance du cœur humain ; bien entendu que ce ne sera
point d'après les principes vulgaires, qui n'exigent dans celui qui parle,
pour en faire l'éloge, qu'une langue bien pendue, de la volubilité,
l'accent attique, des périodes bien arrondies, et une harmonie
constante; toutes choses qui, selon un poète, dans une de ses pièces en
l'honneur des fêtes de Bacchus, ne sont que du grapillon, du babil, du
gazouillis d'hirondelle, la honte de l'art.
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