[25,2] Ἦσαν δέ που καὶ οἱ Πυθαγόρου λόγοι ἐοικότες
τοῖς νόμοις, βραχεῖς καὶ ἐπίτομοι· τὰ δὲ ἔργα μακρὰ
καὶ διηνεκῆ, καὶ νύκτωρ καὶ μεθ´ ἡμέραν μηδαμοῦ
τὴν ψυχὴν ἀνιέντα, μηδὲ εἰς ῥᾳθυμίαν χαλῶντα. Ὥσπερ
γὰρ ἐν ταῖς τῶν μελῶν ἁρμονίαις τὸ παραλειφθέν, κἂν
σμικρὸν ᾖ, διαλύει τὸν κόσμον τοῦ μέλους, οὕτω κἀν
τῇ τοῦ βίου ἁρμονίᾳ, εἴπερ μὴ ἐκμελὴς ἡμῖν ἔσται
μηδὲ εἰκῇ διαπεραινόμενος, ὁμολογίαν εἶναι δεῖ ἔργου
καὶ λόγου· καὶ μήτε τὰ ἔργα εἰς ἀφάνειαν κομιδῇ
ξυνεληλάσθαι, μήτε τοὺς λόγους ὑπὲρ τὰ ἔργα χωρεῖν,
ὥσπερ ἐξ ἀγγείου στενοῦ ἀποχεομένους, ἀλλ´ ἑκάτερα
ἑκατέροις συντεταγμένοις ἰσομέτρητά τε καὶ ἰσοχειλῆ
εἶναι. Ὅστις οὖν τῆς ἁρμονίας ταύτης ἐρᾷ, καὶ ἐθέλει
ἠχεῖν τὸν τῶν ἔργων φθόγγον, οὗτος ἄν ποτε ἐπ´
εὐγλωττίᾳ σεμνύνοιτο; πολλοῦ μοι δοκεῖ δεῖν. Οὐδὲ
γὰρ τοὺς ταώς, ἡδίστους ὄντας ὀρνίθων ἰδεῖν, μακαρίσαι
ἄν τις τοῦ κάλλους οὐδὲν αὐτοῖς εἰς εὐπτησίαν
συντελοῦντος, ἥπέρ ἐστιν ὀρνίθων ῥώμη. Καὶ τῶν
ἀηδόνων τῆς ᾠδῆς, ὅσα μὲν ἐς ἡδονὴν ἀκοῆς, ἀποδεχόμεθα·
τὸ δὲ ἡμῖν τερπνὸν ἀσύμβολον ἐκείναις εἰς
σωτηρίαν.
| [25,2] Le langage des disciples de Pythagore était semblable à celui des
lois, court et succinct. D'ailleurs, leur activité se soutenait longtemps,
presque sans relâche. Nuit et jour, ils tenaient leur âme en haleine, sans
lui permettre un seul instant de paresse ou d'oisiveté. De même que dans
une pièce de musique, la plus légère omission en fait disparaître la
beauté et en détruit l'harmonie ; de même, dans le cours de la vie, qui
doit avoir son harmonie et son ensemble, si l'on ne veut point que cet
ensemble et cette harmonie soient rompus, si l'on ne veut point avoir
parcouru une carrière inutile, il doit exister de l'accord entre les
actions et les discours. Il ne faut ni condamner les actions à une
obscurité complète, ni que les discours débordent au-dessus des actions,
comme un fluide au-dessus des bords d'un vase trop étroit pour le contenir.
Mais les uns et les autres doivent être subordonnés à une égalité de
mesure et de proportion. Celui donc qui aime un semblable accord, et qui
désire faire du bruit par le récit de ses actions, sera-t-il jamais
honorablement considéré pour son bien dire ? Tant s'en faut, à mon
avis. Car personne ne s'avisera de faire consister le bonheur du paon,
(celui des oiseaux le plus agréable à voir) dans la beauté de son plumage,
qui ne contribue point à lui donner ce qui fait le mérite des oiseaux,
un vol agile. Nous admirons aussi le chant du rossignol, sous le
rapport de l'oreille. Mais ce ramage, qui fait notre charme, ne lui est
d'aucune ressource dans le danger.
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