HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XX

Chapitre 9

  Chapitre 9

[20,9] Ἐν Λοκροῖς τοῖς Ἰταλιώταις ἔφηβος ἦν καλός, καὶ νόμος καλός, καὶ ἐρασταὶ πονηροί· ἐρᾶν μὲν ἠναγκάζοντο ὑπὸ τοῦ κάλλους, εἴργοντο δὲ ὑπὸ τοῦ νόμου κακῶς ἐρᾶν· οἰστρούμενοι δὲ ὑπὸ τοῦ πάθους πρὸς τὴν ὕβριν, τὸν μὲν ἔφηβον οὐκ ἔπεισαν (νόμιμος γὰρ ἦν), ἧξαν δὲ οἱ δυστυχεῖς ἐπὶ βρόχον πάντες ἑξῆς. Ἄξιοι μὲν θανάτου· τί γὰρ δεῖ ζῆν ἄνδρα μηδὲ ὀφθαλμῶν ἀνεχόμενον; Ἄγαλμα μέν τις ἰδὼν καὶ ἐπαινέσας τὸ κάλλος, οὐκ ἐδεήθη βρόχου· ἀλλὰ κἂν ἵππον ἴδῃ ἱππικὸς ἀνὴρ καὶ τοῦ κάλλους ἐπαινέσῃ, καὶ κτήσασθαι μὴ δυνηθῇ, οὐ δεῖται βρόχου· ἐξαρκεῖ δὲ καὶ τῷ γεωργῷ καὶ ἐν γειτόνων, εἰ δὴ φυτὸν καλόν, ὄψις αὐτή· ἐξαρκεῖ καὶ τῷ θηρευτῇ, κἂν παρ´ ἄλλῳ ἴδῃ σκύλακα ὡραῖον, ὄψις αὐτή· καὶ οὐδεὶς τούτων θανατᾷ δι´ ἀπορίαν τῶν κτημάτων. Ἐρῶσιν καὶ οἱ φιλοχρήματοι χρυσοῦ μᾶλλον, οἱ ἐρασταὶ σωμάτων, καὶ συγκατορύττεσθαι ἐθέλουσιν τῷ χρυσῷ μᾶλλον, τοῖς σώμασιν οἱ ἐρασταί· ἀλλ´ οὐδεὶς θανατᾷ τούτων, ἐὰν μὴ τύχῃ χρυσοῦ. Οὐδὲ γὰρ Πέρσης βασιλεὺς ἧψεν βρόχον ἀτυχήσας χρυσίου, πάντων χρηματιστῶν ἀκορεστότατος καὶ ἐπιμανέστατος, ὃς ἄρχων αὐτῆς γῆς, καὶ ἐν τοσαύταις ἡδοναῖς φυρόμενος, ὅσαι πληροῦσιν βασιλέως ἀκολάστου ὀρέξεις, ἐπεβούλευσεν νεκροῦ τάφῳ. Φήμη δὲ αὐτὸν ἐπεσπάσατο χρυσοῦ κατορωρυγμένου σὺν τῷ νεκρῷ, καὶ ἐτυμβωρύχει μέγας βασιλεὺς τὴν τιάραν ἔχων, καὶ τὸν μὲν χρυσὸν οὐχ εὗρεν, ἐπίγραμμα δὲ ἔνδοθεν ἐπὶ τῷ τάφῳ, νεκρὸς λέγει· ’ πάντων ἀνθρώπων ἀπληστότατε· ὃς ἔτλης ἐν νεκροῦνεκροῦθίγειν δι´ ἔρωτα χρυσοῦ.‘ Τοῦτο εἴποι ἂν καὶ Ἕλλην λόγος πρὸς Ἕλληνα ἄνδρα ἐπὶ ὕβριν σαρκῶν ὑπὸ ἀκορέστου ἐπιθυμίας ὁρμηθέντα, ὅταν αὐτὸν ἐπισπάσηται φήμη κάλλους κατορωρυγμένου ἐν σώματι. πάντων ἀνθρώπων ἀνοητότατε, νεκρὸν ἀνορύττεις· οὐ γὰρ ἂν ἔτλης θίγειν σαρκὸς ἄρρενος, κἀθικτοῦ χρήματος σαρκὶ ἄρρενι· ἄδικος μῖξις· ἄγονος συνουσία· ἐπὶ πετρῶν σπείρεις, ψάμμους ἀροῖς. Μετένεγκε τὰς εὐφροσύνας ἐπὶ τὴν φύσιν, τρέψον ἐπὶ τὴν γεωργίαν τοὺς ὀφθαλμούς, ἐγκάρποις ἥσθητι ἡδοναῖς, ὥς κε μὴ ἄσπερμος γενεὴ μετόπισθεν ὄληται. [20,9] IX. Chez les Locriens d'Italie, étaient, un beau garçon, une bonne loi, et des libertins. La beauté forçait les libertins d'aimer; mais la loi leur défendait de mêler à leur amour aucun désir obscène. Néanmoins la violence de la passion des jeunes Locriens l'emporta ; mais le jeune homme qui en était l'objet repoussa leurs honteuses provocations (car il avait de l'honnêteté). Les libertins, dans leur désespoir, se pendirent tous l'un après l'autre. Ils méritaient de mourir. Car comment mériterait de vivre celui qui ne résiste point à ses yeux? On voit une statue, on en admire la beauté, et l'on ne va pas se pendre. Un écuyer voit un beau cheval ; il en admire la beauté. Il ne peut point en devenir le propriétaire ; et il ne va pas se pendre. Un jardinier voit, chez son voisin, un bel arbre, un fruit magnifique. Il se contente de l'avoir vu. Un chasseur voit, chez un, autre chasseur, un excellent chien de chasse, il l'a vu; c'est assez pour lui. Nul de ces individus, ne s'avise de s'ôter la vie, parce qu'il ne peut point posséder l'objet de son admiration. Les avares aiment encore plus l'argent, que les amants n'aiment les objets de leurs jouissances corporelles. Ils sont bien plus avides de se faire enterrer avec leur cassette, que les amants avec les froides reliques de l'objet aimé. Néanmoins on ne voit point les avares mourir, si quelque gros gain leur échappe. Le Roi de Perse ne se pendit pas, pour n'avoir point trouvé le trésor qu'une cupidité plus insatiable et plus insensée que celle de tous les publicains lui fit chercher dans un sépulcre; lui, qui étendait sa domination sur d'immenses contrées, et qui avait à sa discrétion des voluptés capables d'assouvir, par leur variété et par leur nombre, les désirs d'un des plus grands Princes. Il avait ouï dire qu'une Reine s'était fait ensevelir avec ses richesses ; et ce grand Roi, ceint de la tiare, fouilla les tombeaux. De trésor, il n'en trouva point. Mais dans l'intérieur du sépulcre s'offrit à lui cette inscription : « O le plus insatiable des hommes, à qui l'amour de l'or n'a pas fait craindre de toucher à un cadavre » ! Tel est le langage qu'un Grec tiendrait à un autre Grec, qui, pensant que la beauté est ensevelie dans le corps, se livrerait avec emportement aux insatiables désirs d'une fougueuse lubricité. O le plus insensé de tous les hommes! C'est un sépulcre que tu fouilles! Toucherais-tu d'ailleurs au corps d'un mâle, auquel un mâle ne doit point toucher? Ce contact est un crime. Ce commerce ne produit rien. C'est labourer le sable : c'est semer sur des cailloux. Ramène tes jouissances dans les sentiers de la Nature. Tourne les regards du côté de la culture qui ne reste point stérile. Complais toi dans les plaisirs qui donnent du fruit, et crains que ta postérité ne périsse.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008