[13,9] Ἔοικεν δὲ καὶ ταυτὶ τὰ ὀνόματα εἶναι μοχθηρίας
ἀνθρωπίνης εὔφημοι ἀποστροφαί, ἀναθέντων αὐτῆς
τὴν αἰτίαν τῷ δαιμονίῳ, καὶ ταῖς Μοίραις, καὶ ταῖς
Ἐρινύσιν· οἱ δὲ ἐν μὲν ταῖς τραγῳδίαις ἐχέτωσαν χώραν,
οὐ νεμεσῶ τοῖς ποιηταῖς τῶν ὀνομάτων· ἐν δὲ
τῷ βίου ὁράματι μήποτε ταῦτα κενά. Ἡ δὲ Ἐρινὺς
καὶ ἡ Αἶσα καὶ οἱ δαίμονες καὶ ὅσα ἄλλα διανοίας
εἱμαρμένης ὀνόματα, ἔνδον ἐν τῇ ψυχῇ καθειργμένα,
καὶ τὸν Ἀγαμέμνονα ἐνοχλεῖ,
ὅτ´ ἄριστον Ἀχαιῶν οὐδὲν ἔτισεν·
ταῦτα καὶ τὸν Ἐλπήνορα εἰς μέθην ἄγει, ταῦτα καὶ
τὸν Θυέστην ὠθεῖ ἐπὶ τὸν τοῦ ἀδελφοῦ γάμον, ταῦτα
καὶ τὸν Οἰδίποδα ἐπὶ τὸν τοῦ πατρὸς φόνον, ταῦτα
καὶ τὸν συκοφάντην ἐπὶ τὰ δικαστήρια, καὶ τὸν λῃστὴν
ἐπὶ τὴν θάλατταν, καὶ τὸν ἀνδροφόνον ἐπὶ τὸ ξίφος,
καὶ τὸν ἀκόλαστον ἐφ´ ἡδονάς. Αὗται πηγαὶ συμφορῶν
ἀνθρωπίνων· ἐντεῦθεν ῥεῖ τὸ τῶν κακῶν πλῆθος,
ὡς ἀπὸ τῆς Αἴτνης τὸ πῦρ ῥεῖ, ὡς ἐξ Αἰθιοπίας
ὁ λοιμὸς ῥεῖ; καὶ τὸ μὲν πῦρ ἐπὶ γῆν ῥεῖ, καὶ ὁ
λοιμὸς μέχρι τῶν Ἀθηνῶν προελθὼν ἔστη· οἱ δὲ ὀχετοὶ
τῆς μοχθηρίας πολλοὶ καὶ ἀέναοι, καὶ δεόμενοι μαντείων
πολλῶν καὶ χρησμῶν μυρίων. Τίς ἂν οὖν ἁμάρτοι
μαντευόμενος τί τέλος μοχθηρίας; τί τέλος ἀπιστίας;
τί τέλος ἀκολασίας; Ταῦτα καὶ Σωκράτης προὔλεγεν,
οὐχ ὁ Ἀπόλλων μόνον· διὰ τοῦτο ὁ Ἀπόλλων
ἐπῄνει Σωκράτην, ὅτι ἦν ὁμότεχνος αὐτῷ.
| [13,9] IX. Ces mots ne me paraissent être que de spécieux détours de la méchanceté
humaine, pour attribuer à un mauvais génie, aux parques, ou aux furies, ses propres
forfaits. Que de pareilles excuses soient employées dans les tragédies, nous ne
chicanerons pas les poètes sur leurs expressions. Mais le drame de la vie n'admet
point ces futilités. Les Furies, les Parques, les Dieux du second ordre, et les autres
puissances qui désignent la fatalité, sous une dénomination quelconque, renfermées
dans le sein d'Agamemnon, le déchirent, « parce qu'il n'a point montré les égards
convenables au premier des héros des Grecs ». Ce sont ces puissances qui
plongent Elpénor dans l'ivresse, qui conduisent Thyeste aux noces de son frère, qui
arment OEdipe d'un fer parricide. Ce sont elles qui poussent les calomniateurs devant
les Tribunaux, les pirates sur les ondes, l'assassin contre sa victime, et l'intempérant
aux voluptés. Elles sont la source des malheurs des hommes. La foule des maux
émane d'elles, comme la lave s'élance des gouffres de l'Etna, et la peste des sables
brûlants de l'Éthiopie. À la vérité, la lave de l'Etna ne va point au-delà des régions qui
l'environnent, et la peste s'arrête, lorsqu'elle est arrivée à Athènes. Au lieu que les
canaux de la méchanceté sont sans nombre, et vont continuellement leur train. De là,
le besoin perpétuel de prédictions et d'oracles. Qui donc se tromperait à prédire le sort
de la méchanceté, de la déloyauté, de l'intempérance ? Apollon n'est pas le seul qui ait
pronostiqué juste. Socrate en a fait autant. De là vient qu'Apollon loue Socrate de faire
le même métier que lui.
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