[13,7] Πολιτείαν ὁρᾷς τὸν ἀνθρώπινον βίον, οὐχ ἑδραῖον
οὐδὲ ἠπειρωτικόν, ἀλλὰ νεὼς ὁλκάδος, ἐν πελάγει πλατεῖ
περαιούμενος· σώζει δὲ αὐτὴν οὐ μόνον κυβερνήτου
τέχνη, ἀλλὰ καὶ πνευμάτων καιροί, καὶ ὑπηρεσία
ναυτῶν, καὶ εὐκολία ὀργάνων, καὶ θαλάττης φύσις.
Τάττε δέ μοι κατὰ μὲν τὰ ὄργανα καὶ τὰς ὑπηρεσίας
τοὺς λογισμοὺς τῆς ψυχῆς, κατὰ δὲ θάλατταν καὶ τὰ
πνεύματα τὸ ἄδηλον τῶν ἀνθρωπίνων, κατὰ δὲ τὸ
προορατικὸν τῆς κυβερνητικῆς τέχνης τὸ εὔστοχον τῆς
μαντικῆς. Εἰ δέ σου ἀντε〈τίθει〉 τύχη τῷ λογισμῷ
τῆς πολιτείας κράσεις, ἀκούσῃ Πλάτωνος ὡδὶ λέγοντος,
ὡς θεὸς μὲν πάντα, καὶ μετὰ θεοῦ
τύχη καὶ καιρὸς τὰ ἀνθρώπινα κυβερνῶσιν τὰ ξύμπαντα·
ἡμερώτερόν γε μὴν τρίτον ἐπὶ τούτοις προσθεῖναι
δεῖν ἕπεσθαι, τὴν τέχνην. Καιρῷ γὰρ χειμῶνι
συλλαβέσθαι κυβερνητικήν, ἢ μή, μέγα πλεονέκτημα
ἔγωγ´ ἂν θείην.
| [13,7] VII. Vous voyez qu'il en est de la vie de l'homme comme d'une République, qui n'a
aucune solidité, et qui est livrée à de continuelles vicissitudes. Vous diriez d'un
vaisseau de transport, qui navigue sans cesse, et qui est perpétuellement le jouet des
vagues. Il a besoin, pour se conserver, non seulement du talent du pilote, mais encore
de la faveur des vents, de l'habileté de la manoeuvre de la part de l'équipage, de la
souplesse des agrès, et de la facilité de la mer. Considérez donc les facultés
intellectuelles de l'âme, comme les agrès et la manoeuvre ; les choses cachées aux
regards de l'homme, comme les vents et les flots; et les justes prédictions de la
divination, comme les pronostics du pilote. Si le mélange de cet ordre de choses
embarrasse votre raisonnement, écoutez Platon, qui dit que « Dieu gouverne l'univers;
qu'après lui, l'occasion et la fortune gouvernent les choses humaines, en y
joignant l'adresse, troisième puissance, plus bénigne que les deux autres ». Car, au
fort d'un orage, je regarde comme un plus grand bien d'avoir le secours d'un pilote,
que d'en être privé.
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