[13,2] Τί δήποτ´ οὖν οἱ ἄνθρωποι ἐπὶ τὰ μαντεῖα παραγίγνονται,
ἀμελήσαντες τῆς παρὰ τοῦ ὁμοίου συμβουλῆς;
ἢ διότι γνώμη μὲν ἀνθρώπου ἐπισφαλὲς καὶ
ἄπιστον καὶ ἐπίφθονον καὶ κίβδηλον καὶ οὐκ ἀεὶ ὅμοιον,
καὶ οὐκ ἐν παντὶ εὔστοχον· τὸ δὲ θεῖον κατὰ μὲν τὴν
ὑπεροχὴν πιστόν· κατὰ δὲ τὴν ἀλήθειαν δόκιμον, κατὰ
δὲ τὴν πεῖραν εὔστοχον, κατὰ δὲ τὴν τιμὴν ἀνεπίφθονον;
Θεοῦ δὲ μαντεῖα καὶ ἀνθρώπου νοῦς (τολμηρὸν
μὲν εἰπεῖν, φράσω δὲ ὅμως) χρῆμα συγγενές,
καὶ εἴπέρ τι ἄλλο ἄλλῳ ὅμοιον, οὐδὲν ἂν εἴη ἐμφερέστερον
ἀρετῆς ἀνθρωπίνης γνώμῃ θεοῦ. Μὴ τοίνυν
ἀπόρει, μηθ´ ὅντινα τρόπον τὸ αὐτεξούσιον τῆς ἀνθρωπίνης
γνώμης χρῆται μαντικῇ, μήθ´ ὅπως, ἀληθευούσης
τῆς μαντικῆς, δύναταί τι καὶ ἀνθρώπου
γνώμη· περὶ γὰρ ὁμοίου πράγματος σκοπεῖς· τὸ γὰρ
αὐτὸ ἐρωτᾷς, καὶ ἀπορεῖς, καὶ ἀναστρέφεις, ἐξὸν τὸ
πᾶν διελέσθαι ὡς δεῖ. Οὔτε τὸ θεῖον πάντων εὔστοχον,
οὔτε τὸ ἀνθρώπινον πάντων ἄστοχον.
| [13,2] II. Pourquoi donc les hommes s'adressent-ils aux Oracles, et négligent-ils les
lumières de semblables conseillers pris parmi leurs pareils ? Est-ce parce que les
conseils de l'homme sont incertains, infidèles, contrariés par la jalousie, peu sincères,
variables, et sujets à manquer leur but; au lieu que les réponses des Dieux sont d'une
exactitude rigoureuse, d'une vérité qui commande la confiance, d'une justesse à toute
épreuve, et d'une autorité qui imprime le respect? Cependant les Oracles des Dieux, et
l'intelligence des hommes (je le dirai, quoiqu'il y ait de la hardiesse à le dire) viennent
de la même source ; et, s'il existe des choses qui se ressemblent, rien ne s'approche
plus de la prudence des Dieux que la prudence des hommes. Ne mettez donc en
question, ni comment l'homme, étant capable de se diriger lui-même, a néanmoins
recours aux Oracles; ni comment, les Oracles disant toujours la vérité, la prudence
humaine est capable de quelque chose. Il ne s'agit que d'un seul et même point. C'est
proposer, débattre, retourner la même question, tandis qu'on peut la diviser comme il
convient.
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