[12,2] Ὅτῳ δὴ μέλει δίκης, καὶ περιβέβληται τουτὶ τὸ
Πινδάρου τειχίον, οὗτος ἕλοιτο ἄν ποτε ἀδικηθεὶς
ἀμύνασθαι ἐκ τῆς ἴσης; φέρε ἴδω τι καὶ λέγων· μὴ
γὰρ οὖν καὶ ἀδικεῖσθαι αὐτῷ θέμις ᾖ. Εἰ μὲν γὰρ
τὸ ἀδικεῖν καὶ τὸ ἀδικεῖσθαι τοιοῦτόν ἐστιν, ὁποῖον
τὸ τύπτειν καὶ τύπτεσθαι, καὶ τέμνειν καὶ τέμνεσθαι,
οὐδὲν δεινὸν τὸν αὐτὸν καὶ δραστικὸν ὁμοῦ εἶναι
ἀδικίας καὶ παθητικόν· εἰ δ´ ἐνταῦθα ὁ αὐτὸς μὲν τῇ
κοινότητι τῆς φύσεως ἐνέργειαν καὶ πάθος, ἑκάτερον
αὐτῶν, καταδέχεται, ἔοικεν δὲ τὸ ἀδικεῖν καὶ ἀδικεῖσθαι
πολὺ μᾶλλον τῷ ὁρᾶν καὶ ὁρᾶσθαι, ὁ μὲν γὰρ
τὸ μετέχον ὄψεως, τὸ δὲ, ὁρώμενον, οὐ πάντως καὶ
ὁρᾷ, ἢ μᾶλλον οὑτωσὶ λέγωμεν, ὅτι ἔοικεν τὸ ἀδικεῖν
καὶ ἀδικεῖσθαι τῷ ἐλέγχειν καὶ ἐλέγχεσθαι· ἐλέγχει
μὲν γὰρ ὁ τὸ ἀληθὲς εἰδώς, ἐλέγχεται δὲ ὁ ἀγνοῶν·
καὶ ὡς οὐκ ἂν εἴη οὔτε τοῦ τἀληθὲς εἰδότος τὸ ἐλέγχεσθαι,
οὔτε τοῦ τἀληθὲς οὐκ εἰδότος τὸ ἐλέγχειν, οὕτως
οὐδὲ τὸ ἀδικεῖν εἴη ἂν καὶ τὸ ἀδικεῖσθαι τοῦ αὐτοῦ.
| [12,2] II. Celui donc qui aime la justice et qui est investi de ce rempart de Pindare,
lorsqu'il aura injustement éprouvé quelque mal, cherchera-t-il à prendre sa revanche ?
Voyons, qu'ai-je dit? Prenons garde qu'il ne se puisse pas que le même individu fasse
et reçoive une injustice en même temps. Car, s'il en est de faire et de recevoir une
injustice, comme de donner et de recevoir des coups, comme de faire et de recevoir
une blessure, rien n'empêche que le même individu ne fasse et ne reçoive une
injustice en même temps. Mais si, d'un côté, en ce qui concerne les coups et les
blessures ; il existe une sorte d'identité physique qui rend le même individu
susceptible, en même temps, d'action et de passion; et que, d'un autre côté, il en soit,
plutôt, de faire et de recevoir une injustice, comme il en est de voir et d'être vu; (car,
tout ce qui a le don de la vue, voit, mais ce qui est vu, ne voit pas toujours) nous
aurons plus de raison de dire qu'il en est de faire et de recevoir une injustice, comme
de convaincre et d'être convaincu. Celui qui connaît la vérité convainc, celui qui
l'ignore est convaincu. Or, de même que ce ne serait point à celui qui connaît la vérité
à être convaincu, ni à celui qui l'ignore à convaincre ; de même, faire une injustice et la
recevoir, ne sauraient appartenir à la même personne.
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