[9,7] Ἀλλ´ οὐχὶ δαιμόνων πᾶς πάντα δρᾷ, ἀλλ´ αὐτοῖς
διακέκριται κἀκεῖ τὰ ἔργα, ἄλλο ἄλλῳ. Καὶ τοῦτό
ἐστιν ἀμέλει τὸ ἐμπαθές, ᾧ ἐλαττοῦται δαίμων θεοῦ.
Ὡς γὰρ εἶχον φύσεως, ὅτε περὶ γῆν ἦσαν, οὐκ ἐθέλουσιν
ταύτης παντάπασιν ἀπαλλάττεσθαι· ἀλλὰ καὶ
Ἀσκληπιὸς ἰᾶται νῦν, καὶ ὁ Ἡρακλῆς ἰσχυρίζεται, καὶ
Διόνυσος βακχεύει, καὶ Ἀμφίλοχος μαντεύεται, καὶ οἱ
Διόσκουροι ναυτίλλονται, καὶ Μίνως δικάζει, καὶ
Ἀχιλλεὺς ὁπλίζεται. Ἀχιλλεὺς νῆσον οἰκεῖ εὐθὺ Ἴστρου
κατὰ τὴν Ποντικὴν θάλατταν, Ἀχιλλέως ναός, καὶ
βωμοὶ Ἀχιλλέως· καὶ ἑκὼν μὲν οὐκ ἄν τις προσέλθοι,
ὅτι μὴ θύσων· θύσας δέ, ἐπιβαίνει τῆς νεώς. Εἶδον
ἤδη ναῦται πολλάκις ἄνδρα ἠΐθεον, ξανθὸν τὴν κόμην,
πηδῶντα ἐν ὅπλοις· τὰ ὅπλα χρυσᾶ· οἱ δὲ εἶδον μὲν
οὐδαμῶς, ἤκουσαν δὲ παιωνίζοντος· οἱ δὲ καὶ εἶδον
καὶ ἤκουσαν. Ἤδη δέ τις καὶ κατέδαρθεν ἄκων ἐν
τῇ νήσῳ, καὶ αὐτὸν Ἀχιλλεὺς ἀνίστησιν, καὶ ἐπὶ
σκηνὴν ἄγει, καὶ εὐωχεῖ· ὁ Πάτροκλος ᾠνοχόει, Ἀχιλλεὺς
ἐκιθάριζεν, παρεῖναι δὲ ἔφη καὶ τὴν Θέτιν, καὶ
ἄλλων δαιμόνων χορόν. Ὁ δὲ Ἕκτωρ κατὰ χώραν
μένει, ὡς ὁ Ἰλιέων λόγος, καὶ φαντάζεται πηδῶν ἅμα
τὸ πεδίον, καὶ ἀστράπτων. Ἐγὼ δὲ τὸν μὲν Ἀχιλλέα
οὐκ εἶδον, οὐδὲ τὸν Ἕκτορα εἶδον· εἶδον δὲ καὶ Διοσκούρους
ἐπὶ νεώς, ἀστέρας λαμπρούς, ἰθύνοντας τὴν
ναῦν χειμαζομένην· εἶδον καὶ τὸν Ἀσκληπιόν, ἀλλ´
οὐχὶ ὄναρ· εἶδον καὶ τὸν Ἡρακλέα, ἀλλ´ ὕπαρ.
| [9,7] VII. Ce n'est pas que chacun des Dieux du second ordre soit propre à tout.
Chacun d'eux a, ici-bas, des attributions distinctes, des fonctions particulières. Et voilà,
sans doute, cette passibilité, sous le rapport de laquelle ces Dieux sont inférieurs au
DIEU suprême. Ils ne veulent point changer les inclinations et les habitudes qu'ils
eurent pendant qu'ils étaient sur la terre. Esculape professe encore la médecine.
Hercule est encore la terreur des monstres et des brigands. Bacchus célèbre encore
ses bacchanales. Amphilochus prédit encore l'avenir. Castor et Pollux continuent de
naviguer; Minos de rendre la justice; Achille de combattre. Dans le Pont-Euxin, à
l'embouchure du Danube, est une île où Achille habite. Là, Achille a un temple; là,
Achille a des autels. On ne va à cette île que pour y offrir des sacrifices. Quand les
sacrifices sont achevés, on entre dans le temple. Des matelots y ont vu plusieurs
fois un homme qui ressemblait à un Dieu, qui avait la chevelure blonde, qui avait une
allure militaire, qui était couvert de ses armes, lesquelles armes étaient d'or. D'autres
ne l'ont vu en aucune manière, mais ils l'ont entendu, chantant des hymnes guerrières.
D'autres l'ont vu et entendu en même temps. S'il arrive à quelqu'un de s'endormir
volontairement dans l'île, Achille l'éveille, il le conduit dans sa tente, et il lui donne une
fête. Patrocle verse le vin, Achille joue de sa lyre. On dit même que Thétis y assiste,
ainsi que beaucoup d'autres Dieux de cet ordre. Les Troyens prétendent également
qu'on voit Hector habituellement à l'entour de Troie, se promener militairement dans la
campagne, revêtu de brillantes armes. Quant à moi, je n'ai vu ni Achille, ni Hector,
mais j'ai vu Castor et Pollux, au-dessus d'un vaisseau, astres brillants, qui le
dirigeaient au milieu de la tempête. J'ai vu aussi Esculape, niais non pas en
songe. J'ai vu aussi Hercule, et j'étais éveillé.
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