HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, VII

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7,7] Εἰ δὲ βούλει, σκέψαι μεταλαβὼν τῆς ψυχῆς νόσον ἐν σώματι ὑγιεινῷ. Νοσεῖ ψυχὴ τὴν ἡδονῆς νόσον, τήκεται, καὶ μαραίνεται· τί χρήσῃ τῷ νοσοῦντι; τίς ὄνησις σώματος τοιαύτῃ ψυχῇ; Σαρδανάπαλλος νοσεῖ· οὐχ ὁρᾷς ὡς καὶ ἐπὶ τὸ σῶμα αὐτῷ τὸ κακὸν ἔρχεται; ἐντρίβεται δύστηνος, καὶ λεαίνεται, καὶ τὼ ὀφθαλμὼ συντήκεται, καὶ οὐκ ἀνεχόμενος τὴν νόσον, ἐπὶ πῦρ ἦλθεν. Νοσεῖ Ἀλκιβιάδης· πῦρ αὐτὸν ἐπινέμεται πολὺ καὶ ἄγριον, καὶ τοὺς λογισμοὺς ἐπιταράττει ἐγγύτατα μανίας, καὶ περιφέρει πανταχοῦ, ἀπὸ μὲν Λυκείου ἐπὶ τὴν ἐκκλησίαν, ἀπὸ δὲ τῆς ἐκκλησίας ἐπὶ τὴν θάλατταν, ἀπὸ δὲ τῆς θαλάττης ἐπὶ Σικελίαν, κἀκεῖθεν εἰς Λακεδαίμονα, εἶτα παρὰ τοὺς Πέρσας, καὶ ἀπὸ Περσῶν ἐπὶ Σάμον, καὶ ἀπὸ Σάμου ἐπὶ τὰς Ἀθήνας, καὶ ἐπὶ τὸν Ἑλλήσποντον αὖθις, καὶ πανταχοῦ. Νοσεῖ Κριτίας νόσον πικρὰν καὶ παντοδαπήν, καὶ οὐκ ἰάσιμον, οὐδὲ ἀνασχετὴν τῇ πάσῃ πόλει. Καίτοι τούτοις τὰ σώματα ὑγιῆ καὶ ἄρτια· ἁβρὸς μὲν γὰρ Σαρδανάπαλλος, καλὸς δὲ Ἀλκιβιάδης, ἰσχυρὸς δὲ Κριτίας· ἀλλὰ τὴν ὑγείαν ἐπὶ τούτων μισῶ. Νοσείτω Κριτίας, ἵνα μὴ τυραννῇ· νοσείτω Ἀλκιβιάδης, ἵνα μὴ ἐπὶ Σικελίαν Ἀθηναίους ἄγῃ· νοσείτω Σαρδανάπαλλος (βέλτιον γὰρ αὐτῷ διὰ νόσον κεῖσθαι μᾶλλον διὰ ἡδονήν), μᾶλλον δὲ φθειρέσθω πᾶς, ὅτῳ ἐπιρρεῖ ἀέναος πονηρία. Ὥσπερ γὰρ τὰ ἑρπηστικὰ τῶν ἑλκῶν τοῖς σώμασιν ἐμπεσόντα πρόσω νέμεται, καὶ τοῦ ὑγιαίνοντός τι ἀεὶ προαπόλλυσιν, καὶ πρὸς τὰς ἰάσεις ἀγριαίνει, ἕως ἂν τέχνη τὴν κρηπῖδα καὶ τὴν ἕδραν τοῦ νοσήματος ἐκτέμῃ· ὡς δὲ καὶ ὅτῳ ὕπουλος καὶ διαβεβρωμένη καὶ σαθρὰ οὖσα ψυχὴ ἐπινέμεται πρόσω τὲ καὶ τὰ πλησίον ἀεὶ καταλαμβάνει, ἐκτμητέον δὴ αὐτῆς καὶ ἀφαιρετέον τὰς δυνάμεις τῶν σωμάτων, ὡς λῃστοῦ χεῖρας, ὡς ἀκολάστου ὀφθαλμούς, ὡς λίχνου γαστέρα. Κἂν γὰρ ἐπιστήσῃς τῇ νόσῳ δικαστὰς καὶ δεσμωτήρια καὶ δημίους, τὸ κακὸν φθάνει, καὶ ἕρπει, καὶ προλαμβάνει· ἀμήχανος γὴρ πονηρίας ὀξύτης, ἐπειδὰν ἅπαξ ἤθει ψυχῆς ἐμπεσοῦσα ἐπιλάβηται ὕλης πονηρᾶς, καὶ ἐξουσίας ἀδεοῦς, καὶ ἀνεπιτιμήτου τόλμης. [7,7] VII. Veut-on à présent contempler les maladies de l'âme dans un corps sain? L'âme est malade de la maladie de la volupté. Elle en est consumée. Elle en est dans le marasme. Quel avantage le malade en retire-t-il ? Quel bien peut faire au corps une âme pareille? Sardanapale est atteint de cette maladie. Voyez-vous comme le mal attaque toutes les parties de son corps? Le malheureux ! Il se laisse épuiser, exténuer; ses yeux en deviennent creux et livides. Il ne peut plus résister à l'excès de sa maladie. Il se précipite dans les flammes. Alcibiade est malade aussi. Un feu ardent et cruel le dévore. Il trouble sa raison au point de le rendre fou. Cette aliénation le jette tantôt d'un côté, tantôt d'un autre; du Lycée dans les comices d'Athènes, des comices sur les flots, des flots en Sicile, de la Sicile à Lacédémone, de Lacédémone chez les Perses, de chez les Perses à Samos, de Samos à Athènes, d'Athènes il retourne sur l'Hellespont et ailleurs. Critias aussi est attaqué d'une maladie funeste sous plusieurs rapports, maladie incurable et qu'on ne saurait supporter dans une Cité quelconque. Cependant Sardanapale, Alcibiade et Critias, avaient un corps sain, et jouissaient d'une santé parfaite. Sardanapale avait un tempérament robuste, Alcibiade était un très beau garçon, et Critias était d'une force extraordinaire. Mais malheur à la santé de Sardanapale, d' Alcibiade et de Critias. Que Critias soit malade, et qu'Athènes respire de sa tyrannie. Qu'Alcibiade soit malade, et que les Athéniens n'entreprennent point leur expédition de Sicile. Que Sardanapale soit malade : il lui vaut mieux mourir par la maladie que par la volupté. Périsse plutôt quiconque reçoit les continuelles influences d'une méchanceté incurable. Car, de même que les ulcères qui rampent, font chaque jour des progrès dans les corps auxquels ils s'attachent, en corrodant continuellement les parties saines, et résistent à tous les remèdes, jusqu'à ce que les gens de l'art aient porté le scalpel à l'endroit même, dans le siège même de la maladie; de même, chez ceux qui ont une âme virulente, putride, gangrenée, l'ulcère moral s'enracine toujours davantage, et ronge par degrés les parties voisines. Il faut donc leur amputer, leur arracher les parties du corps qui en sont les puissances physiques, savoir, les mains à celui qui vole, les yeux à celui qui croupit dans le libertinage, le ventre à celui qui se vautre dans la crapule. On aurait beau, d'ailleurs, employer contre la maladie, des juges, des prisons; des bourreaux, elle irait son train, elle cheminerait, elle gagnerait sans cesse. Car il n'y a point de remède contre les progrès de la méchanceté, lorsqu'une fois imprégnée dans l'âme, elle trouve pour se nourrir un aliment homogène, avec une puissance sans bornes, et une impudeur qui n'a point de frein.


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Dernière mise à jour : 24/04/2008