[5,2] Τί δὲ Λυδός, ὁ τοῦ Φρυγὸς ἀνοητότερος; οὐκ εὔξατο
μὲν τῷ Ἀπόλλωνι ἑλεῖν τὴν Περσῶν ἀρχήν, καὶ
ἐθεράπευεν χρυσῷ πολλῷ τὸν θεόν, ὥσπερ δωροδόκον
δυνάστην; ἀκούων δὲ αὐτοῦ θαμὰ ἐκ Δελφῶν ἐπιστέλλοντος
Κροῖσος Ἅλυν διαβὰς μεγάλην ἀρχὴν καταλύσει,
ἐκδεχόμενος πρὸς ἡδονὴν τὸν χρησμόν, διέβη Ἅλυν,
καὶ κατέλυσεν τὴν Λυδῶν μεγάλην ἀρχήν. Ἀκούω δὲ
καὶ παρ´ Ὁμήρῳ εὐχομένου Ἕλληνος ἀνδρός,
Ζεῦ πάτερ, ἢ Αἴαντα λαχεῖν, ἢ Τυδέος υἱόν,
ἢ αὐτὸν βασιλῆα πολυχρύσοιο Μυκήνης·
καὶ δηλαδὴ ὁ Ζεὺς ἐπιτελεῖ τὴν εὐχήν,
ἐκ δ´ ἔθορε κλῆρος κυνέης, ὃν ἄρ´ ἤθελον αὐτοὶ
Αἴαντος.
Καὶ τῷ μὲν Πριάμῳ εὐχομένῳ ὑπὲρ τῆς οἰκείας γῆς,
βοῦς καὶ ὄϊς ὁσημέραι τῷ Διὶ καταθύοντι, ἀτελῆ τὴν
εὐχὴν τίθησιν· τῷ δὲ Ἀγαμέμνονι
- - - ὑπέσχετο καὶ κατένευσεν
ἐπὶ τὴν ἀλλοτρίαν ἐλθόντι
Ἴλιον ἐκπέρσαντ´ εὐτείχεον ἀπονέεσθαι.
Καὶ ὁ Ἀπόλλων πρότερον μὲν οὐκ ἐπαμύνει τῷ Χρύσῃ
ἀδικουμένῳ, ἐπεὶ δὲ πρὸς αὐτὸν ἐπαρρησιάσατο καὶ
ἀνέμνησεν τῆς κνίσης τῶν μηρίων, τότε τοὺς ἰοὺς
ἀφίησιν εἰς τὸ Ἑλληνικόν, ‘ἐννῆμαρ ἐποιχόμενος’ αὐτούς,
καὶ ‘ὀρεῖς καὶ κύνας.’
| [5,2] II. Et ce Roi de Lydie, qui ne fut pas moins insensé que le Phrygien, ne
demanda-t-il point à Apollon qu'il lui accordât de renverser l'Empire des Perses : ne fit-il
pas tout son possible pour se concilier ce dieu à force d'or, comme un potentat capable de
se laisser corrompre par des présents. II savait que l'oracle de Delphes avait dit
plusieurs fois, «Que Crésus en passant le fleuve Halis, renverserait un grand empire».
Il prit cet oracle à son profit : il passa le fleuve, et son empire en Lydie fut
renversé. J'entends dans Homère un Grec qui s'adresse à Jupiter en ces mots : « Ô
Jupiter ! fais tomber le sort ou sur Ajax ou sur le fils de Tydée ou même sur le roi de
l'opulente Mycènes. Et Jupiter accomplit son vœu : le nom que le sort fait tirer du
casque est celui d'Ajax qu'ils désiraient». Tandis que Priam, qui implore aussi
Jupiter pour sa patrie, qui lui sacrifie tous les jours des bœufs et des moutons, ne fait
que des vœux inutiles. Le même dieu promet à Agamemnon, et lui assure par un
signe de sa tête, au moment où ce prince s'embarque pour une région étrangère,
« qu'après avoir renversé les fortes murailles de Troie, il retournera chez lui ». D'un
autre côté, Apollon ne venge pas d'abord Chrysès de l'injure qu'il a reçue dans le
camp des Grecs; mais aussitôt que Chrysès lui a librement raconté ce qui vient de se
passer, et qu'il lui a rappelé les holocaustes qu'il fait fumer sur ses autels, le dieu
lance, pendant neuf jours, ses flèches contre les Grecs, exterminant leurs mulets,
leurs moutons, et leurs chiens.
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