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[4,5] 5.
Ὁ θάνατος τοιοῦτον, οἷον γένεσις, φύσεως μυστήριον· σύγκρισις ἐκ τῶν αὐτῶν στοιχείων, εἰς ταὐτὰ ‹λύσις›. Ὅλως δὲ οὐκ ἐφ ᾧ ἄν τις αἰσχυνθείη· οὐ γὰρ παρὰ τὸ ἑξῆς τῷ νοερῷ ζῴῳ οὐδὲ παρὰ τὸν λόγον τῆς κατασκευῆς.
| [4,5] V.
La mort, telle que nous la voyons, est, ainsi que la naissance, un mystère de la nature : ici, combinaison des mêmes éléments ; et là, dissolution d’éléments toujours les mêmes. Dans tout cela, il n’y a rien absolument qui puisse révolter un être doué d’intelligence, ni qui contredise le plan raisonné du système entier.
| [4,6] 6.
Ταῦτα οὕτως ὑπὸ τῶν τοιούτων πέφυκε γίνεσθαι ἐξ ἀνάγκης, ὁ δὲ τοῦτο μὴ θέλων θέλει τὴν συκῆν ὀπὸν μὴ ἔχειν. Ὅλως δὲ ἐκείνου μέμνησο, ὅτι ἐντὸς ὀλιγίστου χρόνου καὶ σὺ καὶ οὗτος τεθνήξεσθε, μετὰ βραχὺ δὲ οὐδὲ ὄνομα ὑμῶν ὑπολειφθήσεται.
| [4,6] VI.
Telles conséquences devaient de toute nécessité, dans l’ordre de la nature, sortir de tels principes. Ne pas vouloir qu’il en soit ainsi, c’est vouloir que la figue n’ait pas de suc. En un mot, souviens-toi bien de ceci : c’est que, dans le plus mince intervalle de temps, et toi et lui, vous serez morts tous les deux, et que, bientôt aussi, il ne subsistera rien de vous, pas même votre nom.
| [4,7] 7.
Ἂρον τὴν ὑπόληψιν, ἦρται τὸ βέβλαμμαι· ἆρον τὸ βέβλαμμαι, ἦρται ἡ βλάβη.
| [4,7] VII.
Supprime l’idée que tu t’es faite ; et, du même coup, tu supprimes aussi ta plainte : « Je suis blessé. » Supprime le « Je suis blessé » ; et, du même coup, la blessure est supprimée également.
| [4,8] 8.
Ὂ χείρω αὐτὸν ἑαυτοῦ ἄνθρωπον οὐ ποιεῖ, τοῦτο οὐδὲ τὸν βίον αὐτοῦ χείρω ποιεῖ οὐδὲ βλάπτει οὔτε ἔξωθεν οὔτε ἔνδοθεν. Ἠνάγκασται ἡ τοῦ συμφέροντος φύσις τοῦτο ποιεῖν.
| [4,8] VIII.
Tout ce qui ne rend pas l’homme plus mauvais vis-à-vis de lui-même, ne peut pas non plus rendre sa vie plus mauvaise, et ne peut lui nuire ni au dehors ni au dedans. La nature du bien universel est contrainte nécessairement à faire ce qu’elle fait.
| [4,9] 9.
Ὅτι “πᾶν τὸ συμβαῖνον δικαίως συμβαίνε”· ὃ ἐὰν ἀκριβῶς παραφυλάσσῃς, εὑρήσεις· οὐ λέγω μόνον κατὰ τὸ ἑξῆς, ἀλλ ὅτι κατὰ τὸ δίκαιον καὶ ὡς ἂν ὑπό τινος ἀπονέμοντος τὸ κατ ἀξίαν. Παραφύλασσε οὖν ὡς ἤρξω, καί, ὅ τι ἂν ποιῇς, σὺν τούτῳ ποίει, σὺν τῷ ἀγαθὸς εἶναι, καθὸ νενόηται ἰδίως ὁ ἀγαθός. Τοῦτο ἐπὶ πάσης ἐνεργείας σῷζε.
| [4,9] IX.
Que tout ce qui arrive, arrive selon ce que la justice exige, c’est ce que tu reconnaîtras pour peu que tu y appliques ton attention. Ainsi, je dis que les choses se succèdent, non pas seulement selon l’ordre, mais en outre selon la justice, et comme si elles étaient disposées par un être qui les distribuerait d’après leur mérite. Continue donc à le reconnaître ainsi que tu as commencé à le comprendre ; et quoique tu fasses, fais-le toujours avec cette pensée, la pensée unique d’être homme de bien dans toute l’étendue de ce mot, tel que le conçoit la raison. C’est là une résolution que tu dois conserver avec toute l’énergie dont tu peux être capable.
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