[3,12]
Ἐὰν τὸ παρὸν ἐνεργῇς ἑπόμενος τῷ ὀρθῷ λόγῳ, ἐσπουδασμένως, ἐῤῥωμένως, εὐμενῶς, καὶ μηδὲν ‹παρίῃς› παρεμπόρευμα, ἀλλὰ τὸν ἑαυτοῦ δαίμονα καθαρὸν ἑστῶτα τηρῇς, ὡς εἰ καὶ ἤδη ἀποδοῦναι δέοι· ἐὰν τοῦτο συνάπτῃς μηδὲν περιμένων μηδὲ φεύγων, ἀλλὰ τῇ παρούσῃ κατὰ φύσιν ἐνεργείᾳ καὶ τῇ ὧν λέγεις καὶ φθέγγῃ ἡρωικῇ ἀληθείᾳ ἀρκούμενος, εὐζωήσεις. Ἔστι δὲ οὐδεὶς ὁ τοῦτο κωλῦσαι δυνάμενος.
| [3,12]
Si, dans l’affaire qui t’occupe actuellement, tu n’obéis qu’à la droite
raison avec amour, avec courage, avec douceur, sans la moindre déviation,
gardant toujours pur et sans tache le génie qui réside en toi, comme si
tu avais à le restituer à l’instant même ; si tu sais remplir toutes ces
conditions sans rien craindre et sans rien éviter, ne t’occupant que de l’acte
que tu as présentement à faire, selon la loi de la nature, et de l’héroïque
vérité qui doit régner dans tout ce que tu dis ou tu exprimes, tu te
conduiras aussi bien qu’il est possible de se conduire ; et personne au
monde ne peut te ravir ce bonheur.
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