[2,12]
Πῶς πάντα ταχέως ἐναφανίζεται, τῷ μὲν κόσμῳ αὐτὰ τὰ σώματα, τῷ
δὲ αἰῶνι αἱ μνῆμαι αὐτῶν· οἷά ἐστι τὰ αἰσθητὰ πάντα καὶ μάλιστα τὰ ἡδονῇ
δελεάζοντα ἢ τῷ πόνῳ φοβοῦντα ἢ τῷ τύφῳ διαβεβοημένα, πῶς εὐτελῆ
καὶ εὐκαταφρόνητα καὶ ῥυπαρὰ καὶ εὔφθαρτα καὶ νεκρά· - νοερᾶς
δυνάμεως ἐφιστάναι. Τί εἰσιν οὗτοι, ὧν αἱ ὑπολήψεις καὶ αἱ φωναὶ τὴν
εὐδοξίαν ‹καὶ τὴν ἀδοξίαν παρέχουσι›. Τί ἐστι τὸ ἀποθανεῖν, καὶ ὅτι, ἐάν τις
αὐτὸ μόνον ἴδῃ καὶ τῷ μερισμῷ τῆς ἐννοίας διαλύσῃ τὰ ἐμφανταζόμενα
αὐτῷ, οὐκέτι ἄλλο τι ὑπολήψεται αὐτὸ εἶναι ἢ φύσεως ἔργον· φύσεως δὲ
ἔργον εἴ τις φοβεῖται, παιδίον ἐστί· τοῦτο μέντοι οὐ μόνον φύσεως ἔργον
ἐστίν, ἀλλὰ καὶ συμφέρον αὐτῇ. Πῶς ἅπτεται θεοῦ ἄνθρωπος καὶ κατὰ τί
ἑαυτοῦ μέρος καὶ ὅταν πῶς {ἔχῃ} διακέηται τὸ τοῦ ἀνθρώπου τοῦτο μόριον.
| [2,12]
Comme tout disparaît en un instant : dans le monde, les personnes ; et
dans la durée, les souvenirs qu’elles laissent après elles ! Qu’est-ce que
toutes les choses sensibles, et surtout celles qui nous séduisent par le
plaisir ou nous épouvantent par la douleur, et dont notre vanité fait tant de
bruit ? Comment des objets si frivoles, si méprisables, si décousus, si
périssables et si parfaitement morts, pourraient-ils occuper notre
intelligence et notre raison ? Que sont même les hommes dont les
jugements et les suffrages distribuent la gloire ? Qu’est-ce que mourir ?
Si l’on considère la mort en elle-même, et si, par la pensée et
l’analyse, on dissipe les vains fantômes qu’on y joint sans raison, que
peut-on penser d’elle sinon qu’elle est une simple fonction de la nature?
Mais pour redouter une fonction naturelle, il faut être un véritable enfant.
Bien plus, ce n’est pas même là une simple opération que la nature
accomplit ; c’est en outre une opération qui lui est éminemment utile.
Comment l’homme entre-t-il en rapport avec Dieu ? Par quelle partie
de son être ? Et en quoi cette partie de l’homme doit-elle alors se modifier ?
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