HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXIX : Contre Philocrate

Paragraphes 10-14

  Paragraphes 10-14

[29,10] <10> Ἕως γὰρ ἂν τὰ ὑμέτερα ἔχοντες σφίσιν αὐτοῖς συνειδῶσιν, οὐδέποτε ὑμῖν παύσονται κακονοοῦντες, νομίζοντες τὰς τῆς πόλεως δυστυχίας μόνας ἀπαλλαγὴν εἶναι τῶν πρὸς αὐτοὺς πραγμάτων. <11> Ἡγοῦμαι δ´, ἄνδρες δικασταί, οὐ μόνον περὶ χρημάτων αὐτῷ προσήκειν ἀγωνίζεσθαι, ἀλλὰ καὶ περὶ τοῦ σώματος κινδυνεύειν. Καὶ γὰρ ἂν καὶ δεινὸν εἴη, εἰ οἱ μὲν τὰ τῶν ἰδιωτῶν ἀπολλύμενα τοῖς κλέπταις συνειδότες τοῖς αὐτοῖς ἐνέχοιντο, οὗτος δὲ τὰ τῆς πόλεως Ἐργοκλεῖ συνειδὼς κλέπτοντι καὶ ἐπὶ τοῖς ὑμετέροις δωροδοκοῦντι μὴ τῆς αὐτῆς τιμωρίας τυγχάνοι, ἀλλὰ ἆθλα λάβοι τὴν ὑπ´ ἐκείνου καταλειφθεῖσαν οὐσίαν ἀντὶ τῆς αὑτοῦ πονηρίας. Ἄξιοι δ´ ὑμῖν εἰσιν ὀργῆς, ἄνδρες δικασταί. <12> Οὗτοι γάρ, ὅτε Ἐργοκλῆς ἐκρίνετο, ἐν τῷ δήμῳ περιιόντες ἔλεγον ὡς πεντακόσιοι μὲν αὐτοῖς εἴησαν ἐκ τοῦ Πειραιῶς δεδεκασμένοι, ἑξακόσιοι δὲ καὶ χίλιοι ἐκ τοῦ ἄστεως· μᾶλλον δὲ προσεποιοῦντο πιστεύειν τοῖς χρήμασιν δεδιέναι τὰ αὐτῶν ἁμαρτήματα. <13> Ἐκεῖ μὲν οὖν ἐπεδείξατε αὐτοῖς, ἐὰν δὲ εὖ φρονῆτε, καὶ νυνὶ τοῦτο φανερὸν πᾶσιν ἀνθρώποις ποιήσετε, ὅτι οὐκ ἔστι τοσαῦτα χρήματα ὑμᾶς, οὓς ἂν λαμβάνητε ἀδικοῦντας, ἀποτρέψει τιμωρεῖσθαι, καὶ μηδεμίαν αὐτοῖς ἄδειαν δώσετε τὰ ὑμέτερα αὐτῶν διαρπάζουσι καὶ κλέπτουσιν. <14> Ἐγὼ μὲν οὖν ταῦτα ὑμῖν παραινῶ. Πάντες γὰρ ἐπίστασθε ὅτι Ἐργοκλῆς χρηματιούμενος ἀλλ´ οὐ πρὸς ὑμᾶς φιλοτιμησόμενος ἐξέπλευσε, καὶ οὐδεὶς ἄλλος ἔχει τὰ χρήματα οὗτος. Ἐὰν οὖν σωφρονῆτε, τὰ ὑμέτερ´ αὐτῶν κομιεῖσθε. [29,10] <10> Oui, tant qu'ils auront à se reprocher les torts qu'ils vous ont faits, ils ne cesseront d'être mal intentionnés contre vous, et ils se persuaderont que les malheurs de la république peuvent seuls les affranchir de la crainte qu'on ne les poursuive un jour. <11> Ce n'est pas simplement, selon moi, à une peine pécuniaire que l'on doit conclure contre Philocrate, mais à une peine corporelle. En effet, puisque les complices de ceux qui volent les particuliers encourent la même punition, conviendrait-il que le complice d'un Ergoclès qui a volé l'état, et qui a reçu de l'or pour trahir vos intérêts, loin de subir la même peine, héritât, pour prix de sa complicité, des biens du traître ? Philocrate et ses partisans méritent, sans doute, toute votre indignation. <12> Car, lorsqu'Ergoclès était jugé devant le peuple, ils allaient disant partout qu'ils avaient pour eux 500 citoyens dans le Pirée et 1600 dans la ville, tous gagnés par des largesses. Ils affectaient de compter sur leur argent plus qu'ils n'appréhendaient pour leurs crimes. <13> Vous leur fîtes voir alors, et, si vous pensez juste, vous leur serez voir encore aujourd'hui, qu'il n'est pas d'intérêt pécuniaire qui puisse vous empêcher de punir des citoyens convaincus de malversation, que vous ne permettrez à personne de voler impunément et de piller vos revenus. <14> Voilà à quoi je vous exhorte. Vous savez tous qu'Ergoclès s'est mis en mer pour recueillir ses brigandages, et non pour servir la république, vous savez qu'il n'y a que Phiiocrate qui puise être saisi de ses fonds : si donc vous êtes sages, vous ne craindrez pas de reprendre ce qui vous appartient légitimement.


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Dernière mise à jour : 25/02/2010