HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours VI : Sur l'impiété d'Andocide

Paragraphes 50-55

  Paragraphes 50-55

[6,50] <50> Ἀθηναῖοι, μνήσθητε τὰ πεποιημένα Ἀνδοκίδῃ, ἐνθυμήθητε δὲ καὶ τῆς ἑορτῆς, δι´ ἣν ὑπὸ τῶν πολλῶν προὐτιμήθητε. Ἀλλ´ ἐστὲ γὰρ ὑπὸ τῶν τούτου ἁμαρτημάτων ἤδη καταπλῆγες διὰ τὸ πολλάκις ἰδεῖν καὶ ἀκοῦσαι, ὥστε οὐδὲ τὰ δεινὰ ἔτι δεινὰ δοκεῖ ὑμῖν εἶναι, ἀλλὰ προσέχετε τὸν νοῦν, δοκείτω δ´ ὑμῖν γνώμη ὁρᾶν οὗτος ἐποίει, καὶ διαγνώσεσθε ἄμεινον. <51> Οὗτος γὰρ ἐνδὺς στολὴν μιμούμενος τὰ ἱερὰ ἐπεδείκνυ τοῖς ἀμυήτοις καὶ εἶπε τῇ φωνῇ τὰ ἀπόρρητα, τῶν δὲ θεῶν, οὓς ἡμεῖς <θεοὺς> νομίζομεν καὶ θεραπεύοντες καὶ ἁγνεύοντες θύομεν καὶ προσευχόμεθα, τούτους περιέκοψε. Καὶ ἐπὶ τούτοις ἰέρειαι καὶ ἱερεῖς στάντες κατηράσαντο πρὸς ἑσπέραν καὶ φοινικίδας ἀνέσεισαν, κατὰ τὸ νόμιμον τὸ παλαιὸν καὶ ἀρχαῖον. <52> Ὡμολόγησε δὲ οὗτος ποιῆσαι. Ἔτι δὲ παρελθὼν τὸν νόμον ὃν ὑμεῖς ἔθεσθε, εἴργεσθαι τῶν ἱερῶν αὐτὸν ὡς ἀλιτήριον ὄντα, ταῦτα πάντα βιασάμενος εἰσελήλυθεν ἡμῶν εἰς τὴν πόλιν, καὶ ἔθυσεν ἐπὶ τῶν βωμῶν ὧν οὐκ ἐξῆν αὐτῷ καὶ ἀπήντα τοῖς ἱεροῖς περὶ ἠσέβησεν, εἰσῆλθεν εἰς τὸ Ἐλευσίνιον, ἐχερνίψατο ἐκ τῆς ἱερᾶς χέρνιβος. Τίνα χρὴ ταῦτα ἀνασχέσθαι; <53> Ποῖον φίλον, ποῖον συγγενῆ, ποῖον δημότην χρὴ τούτῳ χαρισάμενον κρύβδην φανερῶς τοῖς θεοῖς ἀπεχθέσθαι; νῦν οὖν χρὴ νομίζειν τιμωρουμένους καὶ ἀπαλλαττομένους Ἀνδοκίδου τὴν πόλιν καθαίρειν καὶ ἀποδιοπομπεῖσθαι καὶ φαρμακὸν ἀποπέμπειν καὶ ἀλιτηρίου ἀπαλλάττεσθαι, ὡς ἓν τούτων οὗτός ἐστι. <54> Βούλομαι τοίνυν εἰπεῖν Διοκλῆς Ζακόρου τοῦ ἱεροφάντου, πάππος δὲ ἡμέτερος, συνεβούλευσε βουλευομένοις ὑμῖν τι δεῖ χρῆσθαι Μεγαρεῖ ἀνδρὶ ἠσεβηκότι. Κελευόντων γὰρ ἑτέρων ἄκριτον παραχρῆμα ἀποκτεῖναι, παρῄνεσε κρῖναι τῶν ἀνθρώπων ἕνεκα, ἵνα ἀκούσαντες καὶ ἰδόντες σωφρονέστεροι οἱ ἄλλοι ὦσι, τῶν δὲ θεῶν ἕνεκα οἴκοθεν ἕκαστον, δεῖ τὸν ἀσεβοῦντα παθεῖν, αὐτὸν παρ´ ἑαυτῷ κεκρικότα εἰς τὸ δικαστήριον εἰσιέναι. <55> Καὶ ὑμεῖς, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, (ἐπίστασθε γὰρ δεῖ ποιῆσαι) μὴ ἀναπεισθῆτε ὑπὸ τούτου. Φανερῶς ἔχετε αὐτὸν ἀσεβοῦντα· εἴδετε, ἠκούσατε τὰ τούτου ἁμαρτήματα. Ἀντιβολήσει καὶ ἱκετεύσει ὑμᾶς· μὴ ἐλεεῖτε. οὐ γὰρ οἱ δικαίως ἀποθνῄσκοντες ἀλλ´ οἱ ἀδίκως ἄξιοί εἰσιν ἐλεεῖσθαι. [6,50] <50> Rappelez-vous, ô Athéniens, rappelez-vous les sacrilèges de celui que vous allez juger ; songez â cette fête célèbre qui vous attire la considération de tant de peuples : mais à force de voir les forfaits de ce méchant, à force d'en entendre parler, vous y êtes devenus comme insensibles, en sorte que ce qui est affreux ne vous paraît plus affreux. Donnez-y plus d'attention, je vous conjure : retracez-vous le tableau de ces excès jusqu'alors inconnus ; et vous serez plus en état de porter votre sentence. <51> Revêtu des habits sacrés, contrefaisant les cérémonies saintes, il a dévoilé et manifesté à haute voix, devant des personnes non initiées, des mystères vénérables qui devient être cachés pour eux. Des dieux que nous regardons comme des dieux, à qui nous rendons un culte, que nous honorons par des prières et des sacrifices, il les a outragés, il a mutilé leurs images. En expiation de ces horreurs, les prêtres et les prêtresses, debout, tournés du côté de l'occident, ont prononcé des imprécations et secoué leurs robes, suivant les usages antiques : <52> Andocide a tout avoué. Pour mettre le comble à ses crimes, bravant la loi qui l'excluait des temples comme un homme chargé de la haine des dieux, forçant toutes les barrières, il est revenu dans Athènes, a sacrifié sur les autels où il ne lui était pas permis de sacrifier; et, assistant aux mystères qu'il avait profanés, il est entré dans la chapelle de Cérès, et s'est aspergé de l'eau lustrale. Qui peut voir sans frémir son audace sacrilège ? <53> Quel ami, quel parent, quel juge, pour favoriser secrètement Andocide, voudrait encourir la haine manifeste des dieux ? Vous devez donc croire, Athéniens, qu'en punissant ses forfaits, et en vous délivrant de sa personne, vous purgerez la ville, vous purifierez la place publique et les temples, vous repousserez un scélérat chargé du courroux céleste, qui attirerait sur vous les malheurs qui le poursuivent ; qu'enfin vous vous soustrairez au châtiment qu'il mérite, et que le ciel lui prépare. Je vais vous rapporter à cette occasion ce que Dioclès, notre aïeul, fils de Zacorus l'hiérophante, vous conseillait un jour lorsque vous délibériez sur le sort d'un citoyen de Mégare qui avait profané les choses saintes. Les autres vous exhortaient à le faire mourir sur-le-champ, sans le juger : lui, il vous conseilla de le juger pour l'exemple des hommes, afin que sa condamnation qu'ils engendraient de leurs propres oreilles, et qu'ils verraient de leurs yeux, les rendît plus sages. Mais, par révérence pour la divinité, il vous conseillait de juger chacun dans vos maisons le coupable, et d'apporter au tribunal la sentence de condamnation. <55> Vous, Athéniens, suffisamment instruits de ce que vous avez à faire, ne vous laissez pas séduire par l'éloquence de l'homme que j'accuse. Vous avez entre les mains un impie avéré : ses sacrilèges vous étaient déjà connus, et vous venez d'en entendre le récit. Il emploiera les supplications et les prières ; gardez-vous de vous laisser toucher : songez que ce n'est point à ceux qui sont justement condamnés mais aux innocents qui subissent une condamnation injuste, que l'on doit de la compassion.


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Dernière mise à jour : 4/03/2010