HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le pseudosophiste ou le soléciste

Chapitres 10-12

  Chapitres 10-12

[10] ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Παῦσαι πρὸς τῆς Ἀθηνᾶς· ἀλλ´ εἰπέ τι τοιοῦτον ὥστε κἀμὲ μαθεῖν. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Καὶ πῶς ἂν μάθοις; ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Εἴ μοι πάντα ἐπέλθοις, ὅσα φῂς σολοικίσας ἐμὲ λαθεῖν καὶ παρ´ τι ἕκαστον σεσολοίκισται. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Μηδαμῶς, ἄριστε· μακρὸν γὰρ ἂν ποιήσαιμεν τὸν διάλογον. ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων ἔξεστί σοι καθ´ ἕκαστον αὐτῶν πυνθάνεσθαι· νῦν δὲ ἕτερ´ ἄττα ἐπέλθωμεν, εἰ δοκεῖ, καὶ πρῶτόν γε αὐτὸ τὸ ἄττα μὴ δασέως ἀλλὰ ψιλῶς ἐξενεγκεῖν ὀρθῶς φαίνεται ῥηθὲν μετὰ τοῦ ἕτερα συντιθέμενον. μὴ γὰρ οὕτως ἄλογον ἦν ἄν. ἔπειτα τὸ τῆς ὕβρεως, ἥν με φῂς ὑβρίσαι σε, εἰ μὴ οὕτω λέγοιμι, ἀλλ´ εἰς σὲ φαίην, ἴδιον. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Ἐγὼ μὲν οὐκ ἔχω εἰπεῖν. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Ὅτι τὸ μὲν σὲ ὑβρίζειν τὸ σῶμά ἐστι τὸ σὸν ἤτοι πληγαῖς δεσμοῖς καὶ ἄλλῳ τρόπῳ, τὸ δὲ ἐς σέ, ὅταν εἴς τι τῶν σῶν γίγνηται ὕβρις· καὶ γὰρ ὅστις γυναῖκα ὑβρίζει τὴν σήν, εἰς σὲ ὑβρίζει, καὶ ὅστις παῖδα καὶ φίλον καὶ ὅστις γε οἰκέτην. πλὴν γὰρ περὶ πραγμάτων οὕτως ἔχει σοι· ἐπεὶ τὸ ἐς πρᾶγμα ὑβρίζειν λέλεκται, οἷον ἐς τὴν παροιμίαν, ὡς Πλάτων φησὶν ἐν τῷ Συμποσίῳ. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Κατανοῶ τὸ διάφορον. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Ἆρ´ οὖν καὶ τοῦτο κατανοεῖς, ὅτι τὸ ταῦτα ὑπαλλάττειν σολοικίζειν καλοῦσιν; ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Ἀλλὰ νῦν εἴσομαι. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Αὐτὸ δὲ τὸ ἐναλλάττειν; ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Ἐμοὶ μὲν ταὐτὸν λέγειν δόξει. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Καὶ πῶς ἂν εἴη ταὐτὸν τῷ ὑπαλλάττειν τὸ ἐναλλάττειν, εἴπερ τὸ μὲν ἑτέρου πρὸς ἕτερον γίγνεται, τοῦ μὴ ὀρθοῦ πρὸς τὸ ὀρθόν, τὸ δὲ τοῦ μὴ ὄντος πρὸς τὸ ὄν; ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Κατέμαθον ὅτι τὸ μὲν ὑπαλλάττειν τὸ μὴ κύριον ἀντὶ τοῦ κυρίου λέγειν ἐστίν, τὸ δ´ ἐναλλάττειν ποτὲ μὲν τῷ κυρίῳ, ποτὲ δὲ τῷ μὴ κυρίῳ χρῆσθαι. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Ἔχει τινὰ καὶ ταῦτα κατανόησιν οὐκ ἄχαριν, τὸ δὲ σπουδάζειν πρός τινα τὴν οἰκείαν ὠφέλειαν τοῦ σπουδάζοντος ἐμφαίνει, τὸ δὲ περί τινα τὴν ἐκείνου περὶ ὃν σπουδάζει. καὶ ταῦτα ἴσως μὲν ὑποσυγκέχυται, ἴσως δὲ καὶ ἀκριβοῦται παρά τισι· βέλτιον δὲ τὸ ἀκριβοῦν ἑκάστῳ. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Ὀρθῶς γὰρ λέγεις. [10] LE SOLÉCISTE. Assez, au nom de Minerve ! ou, du moins, dis-moi quelque chose que je puisse remarquer. LYCINUS. Et comment y arriveras-tu ? LE SOLÉCISTE. Si tu m'avertis chaque fois que tu fais un solécisme à mon insu, en me signalant ta faute et en me disant en quoi elle consiste. LYCINUS. Pas du tout, mon bon. Notre conversation n'en finirait plus. Mais si tu veux me faire des questions sur tout cela, je suis entièrement ton homme. Passons donc„ s'il te plaît, à d'autres exercices. Et d'abord, le mot g-atta, dont je viens de me servir, doit avoir ici un esprit doux, et non pas un esprit rude. C'est le moyen qu'il soit employé correctement après g-hetera. De cette manière, il ne sera pas étrange. Maintenant, parlons de l'outrage que je t'ai fait, et qui m'a valu de toi le nom d'insolent. Si je ne parlais pas comme cela, mon expression serait incorrecte. LE SOLÉCISTE. Je n'y trouve rien à reprendre. LYCINUS. Le voici. Quand je dis g-se g-hybrizein, c'est à ta personne que je fais outrage, avec des coups, des liens, ou de toute autre manière. Mais quand je dis g-esg-se, l'outrage retombe sur quelque chose à toi. Ainsi celui qui fait outrage à ta femme, te fait outrage à toi-même (g-eis g-se); et il en est de même de celui qui fait outrage à ton fils, à ton ami, à ton esclave, à tout ce qui t'appartient. Car Platon, dans son Banquet, dit dans ce sens, sous une forme proverbiale, qu'on peut faire outrage à un objet inanimé. LE SOLÉCISTE. Je comprends la différence. LYCINUS. Eh ! ne comprends-tu pas également que celui qui brouille tout cela mérite qu'on lui reproche de faire des solécismes ? LE SOLÉCISTE. Maintenant que tu me l'as dit, je le comprends. LYCINUS. Mais quand on dit brouiller et embrouiller, crois-tu que ce soit la même chose ? LE SOLÉCISTE. Oui. LYCINUS. Est-ce possible ? L'un peut-il être employé pour l'autre ? Le bon pour le mauvais ? Le mot qui est pour celui qui n'est pas ? LE SOLÉCISTE. Je comprends : brouiller, c'est user du terme impropre au lieu du terme propre, et embrouiller, c'est tantôt se servir du mot propre, tantôt du terme impropre. LYCINUS. Il y a d'autres observations tout aussi jolies : montrer du zèle à quelqu'un exprime une arrière-pensée d'intérêt chez celui qui montre ce zèle ; montrer du zèle pour quelqu'un exprime une idée de dévouement à cette personne. Il y a des gens qui négligent ces nuances, et d'autres qui les observent avec une attention scrupuleuse. Cette attention scrupuleuse me semble de beaucoup préférable.
[11] ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Τό γε μὴν καθέζεσθαι τοῦ καθίζειν καὶ τὸ κάθισον τοῦ κάθησο ἆρ´ οἶσθ´ ὅτι διενήνοχεν; ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Οὐκ οἶδα. τὸ καθέσθητι ἤκουόν σου λέγοντος ὡς ἔστιν ἔκφυλον. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Καὶ ὀρθῶς γε ἤκουσας. ἀλλὰ τὸ κάθισον τοῦ κάθησο διαφέρειν φημί. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Καὶ τῷ ποτ´ ἂν εἴη διαφέρον; ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Τῷ τὸ μὲν πρὸς τὸν ἑστῶτα λέγεσθαι, τὸ κάθισον, τὸ δὲ πρὸς τὸν καθεζόμενον· ἧσο, ξεῖν´, ἡμεῖς δὲ καὶ ἄλλοθι δήομεν ἕδρην, ἀντὶ τοῦ μένε καθεζόμενος. πάλιν οὖν εἰρήσθω ὅτι τὸ ταῦτα παραλλάττειν ἁμαρτάνειν ἐστί. τὸ δὲ καθίζω τοῦ καθέζομαι ἆρά σοι δοκεῖ μικρῷ τινι διαφέρειν; εἴπερ τὸ μὲν καὶ ἕτερον δρῶμεν, τὸ καθίζειν λέγω, τὸ δὲ μόνους ἡμᾶς αὐτούς, τὸ καθέζεσθαι. [11] LE SOLÉCISTE. Tu as bien raison. LYCINUS. Sais-tu également la différence qu'il y a entre se seoir et s'asseoir, sieds-toi et assieds-toi ? LE SOLÉCISTE. Non ; mais je t'ai entendu dire que sois assis n'est pas correct. LYCINUS. Tu as bien entendu. Je dis en outre qu'il y a une différence entre sieds-toi et assieds-toi. LE SOLÉCISTE. En quoi consiste-t-elle ? LYCINUS. En ce qu'on dit assieds-toi à quelqu'un qui est debout, et sieds-toi à quelqu'un qui est assis. Par exemple : Sieds-toi donc, étranger, nous nous siérons ailleurs,au lieu de lui dire : Assieds-toi donc, étranger. Ainsi, pour le dire une seconde fois, c'est une faute que de changer tout cela. Ne vois-tu pas, en effet, la nuance qui sépare ces deux locutions, dont l'une s'applique aux autres, et l'autre à nous-mêmes ?
[12] ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Καὶ ταῦτα ἱκανῶς διελήλυθας, καὶ δεῖ δέ γε οὕτω σε προδιδάσκειν. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Ἑτέρως γὰρ λέγοντος οὐ κατανοεῖς; οὐκ οἶσθα οἷόν ἐστι ξυγγραφεὺς ἀνήρ; ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Πάνυ οἶδα νῦν γέ σου ἀκούσας ταῦτα λέγοντος. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Ἐπεὶ καὶ τὸ καταδουλοῦν σὺ μὲν ἴσως ταὐτὸν τῷ καταδουλοῦσθαι νενόμικας, ἐγὼ δὲ οἶδα διαφορὰν οὐκ ὀλίγην ἔχον. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Τίνα ταύτην; ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Ὅτι τὸ μὲν ἑτέρῳ, τὸ καταδουλοῦν, τὸ δ´ ἑαυτῷ γίγνεται. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Καλῶς λέγεις. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Καὶ ἄλλα δέ σοι πολλὰ ὑπάρχει μανθάνειν, εἴπερ μὴ αὐτὸς εἰδέναι οὐκ εἰδὼς δόξεις. ΣΟΦΙΣΤΗΣ. Ἀλλ´ οὐκ ἂν δόξαιμι. ΛΟΥΚΙΑΝΟΣ. Οὐκοῦν τὰ λοιπὰ εἰσαῦθις ἀναβαλώμεθα, νῦν δὲ διαλύσωμεν τὸν διάλογον. [12] LE SOLÉCISTE. En voilà assez sur ce point ; passons à un autre, car il faut que tu me donnes des leçons. LYCINUS. C'est juste ; quand je parle autrement, tu ne m'entends plus. Sais-tu précisément ce que signifie g-xyngrapheus ? LE SOLÉCISTE. Je le sais parfaitement maintenant ; après t'avoir entendu. LYCINUS. Tu confonds aussi, je crois, g-katadouloun et g-katadouloesthai, tandis que moi, je vois entre ces deux mots une énorme différence. {traduction française manquante pour les 4 derniers échanges}


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/05/2009