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[31] Πολλὰ ἔτι ἔχων εἰπεῖν, τὰ μὲν ἄλλα ἑκὼν
ἀφίημί σοι, ἐκεῖνο δὲ μόνον προσλέγω, πρᾶττε μὲν
ταῦτα ὅπως σοι φίλον καὶ μὴ παύσαιο τὰ τοιαῦτα
ἐς ἑαυτὸν παροινῶν, ἐκεῖνο δὲ μηκέτι, ἄπαγε·
οὐ γὰρ ὅσιον ἐπὶ τὴν αὐτὴν ἑστίαν τοὺς ταῦτα
διατιθέντας καλεῖν καὶ φιλοτησίας προπίνειν καὶ
ὄψων τῶν αὐτῶν ἅπτεσθαι. ἀλλὰ μηδὲ ἐκεῖνο
ἔστω τὸ ἐπὶ τοῖς λόγοις, φιλήματα, καὶ ταῦτα
πρὸς τοὺς οὐ πρὸ πολλοῦ ἀποφράδα σοι ἐργασαμένους
τὸ στόμα. κἀπειδήπερ ἅπαξ φιλικῆς παραινέσεως
ἠρξάμην, κἀκεῖνα, εἰ δοκεῖ, ἄφελε,
τὸ μύρῳ χρίεσθαι τὰς πολιὰς καὶ τὸ πιττοῦσθαι
μόνα ἐκεῖνα. εἰ μὲν γὰρ νόσος τις ἐπείγει, ἅπαν τὸ
σῶμα θεραπευτέον, εἰ δὲ μηδὲν νοσεῖς τοιοῦτο,
τί σοι βούλεται καθαρὰ καὶ λεῖα καὶ ὀλισθηρὰ
ἐργάζεσθαι ἃ μηδὲ ὁρᾶσθαι θέμις; ἐκεῖνό σοι
μόνον σοφόν, αἱ πολιαὶ καὶ τὸ μηκέτι μελαίνεσθαι,
ὡς προκάλυμμα εἶεν τῆς βδελυρίας. φείδου δὴ
αὐτῶν πρὸς Διὸς κἀν τούτῳ, καὶ μάλιστα τοῦ
πώγωνος αὐτοῦ, μηδὲ μιάνῃς ἔτι μηδὲ ὑβρίσῃς·
εἰ δὲ μή, ἐν νυκτί γε καὶ σὺν σκότῳ, τὸ δὲ μεθ´
ἡμέραν, ἄπαγε, κομιδῇ ἄγριον καὶ θηριῶδες.
| [31] J'aurais encore beaucoup de choses à te dire : je veux
bien t'en faire grâce. J'ajouterai seulement ce conseil :
persiste dans la conduite qui t'agrée, et ne cesse pas de
tourner contre toi tes folles ivresses ; mais pour l'autre
affaire, renonces-y. Foin de toi ! ce serait une impiété
d'inviter à sa table ceux qui ont de pareilles moeurs, de
leur présenter la coupe de l'amitié et de toucher aux
mêmes mets. Renonce encore à ces baisers qui sont
d'usage après les discours, ou garde-les pour ceux qui
ont rendu depuis peu ta bouche néfaste. Et puisque j'ai
commencé à te donner des conseils d'ami, écoute encore
celui-ci: cesse de parfumer tes cheveux blancs et ne
t'épile qu'à une seule place. Si tu as quelque maladie, il
faut te soigner partout ; mais si tu n'as rien de
particulièrement malade, à quoi bon nettoyer, adoucir et
polir ce qu'on ne doit pas voir ? Tu es sage en un point,
c'est de garder tes cheveux blancs et de ne pas les noircir.
C'est un voile à ta lubricité. Conserve-les donc, au nom
de Jupiter ! du moins pour le moment ; épargne aussi ta
barbe, ne la souille pas davantage, ne la couvre plus
d'ignominie ; ou, si tu ne peux t'en empêcher, que ce soit
durant la nuit, dans les ténèbres, car pour le jour, fi donc
! ce serait de la sauvagerie, de la bestialité !
| [32] Ὁρᾷς, ὡς ἄμεινον ἦν σοι ἀκίνητον τὴν Καμάριναν
ἐᾶν, μηδὲ καταγελᾶν τῆς ἀποφράδος, ἥ
σοι ἀποφράδα τὸν βίον ὅλον ἐργάσεται; ἢ ἔτι
προσδεῖ τινος; ὡς τό γε ἐμὸν οὔ ποτε ἐλλείψει.
οὐδέπω γοῦν οἶσθα ὡς ὅλην τὴν ἅμαξαν ἐπεσπάσω,
δέον, ὦ παιπάλημα καὶ κίναδος, ὑποπτήσσειν εἴ
τις ἀνὴρ δασὺς καὶ τοῦτο δὴ τὸ ἀρχαῖον, μελάμπυγος
δριμὺ μόνον εἰς σὲ ἀποβλέψειεν. ἴσως
ἤδη καὶ ταῦτα γελάσῃ, τὸ παιπάλημα καὶ τὸ κίναδος,
ὥσπερ τινὰ αἰνίγματα καὶ γρίφους ἀκούσας·
ἄγνωστα γάρ σοι τῶν σῶν ἔργων τὰ ὀνόματα.
ὥστε ὥρα ἤδη καὶ ταῦτα συκοφαντεῖν, εἰ μὴ τριπλῇ
καὶ τετραπλῇ σοι ἡ ἀποφρὰς ἐκτέτικεν. αἰτιῶ
δ´ οὖν σεαυτὸν ἐπὶ πᾶσιν· ὡς γὰρ ὁ καλὸς Εὐριπίδης
λέγειν εἴωθεν, ἀχαλίνων στομάτων καὶ
ἀφροσύνης καὶ ἀνομίας τὸ τέλος δυστυχία γίγνεται.
| [32] Tu vois combien il eût mieux valu pour toi de ne pas
troubler les eaux de Camarine et de ne pas te
moquer d’ g-apophras, qui va désormais apophraser ta vie
entière. Te manque-t-il un coup de pinceau ? Autant qu'il
est en moi, il ne te manquera pas longtemps. Tu ne sais
pas encore quel tombereau tu as attiré sur toi, fine
poussière, vieux renard, toi qui devrais trembler quand
un homme à poil, ou, comme disaient nos aïeux, un
gaillard aux fesses noires, te regarde seulement d'un air
sévère. Tu ris peut-être de ces mots fine poussière et
vieux renard ; tu crois entendre des énigmes et des
logogriphes, car les noms mêmes de tes vices te sont
inconnus. Voici donc une belle occasion pour toi de
calomnier ces expressions, si g-apophras ne t'avait payé au
triple et au quadruple. Au surplus, ne t'en prends qu'à
toi ; car, comme l'a dit le bel Euripide,
"Une bouche sans frein, sans règle et sans pudeur,
Nous entraîne à la fin au plus cruel malheur".
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