| [2,6] Ὁ μὲν οὖν τἀναντία μοι ἐγνωκώς, καθάπερ ἐκ
 τοῦ Ἀκράγαντος ἄρτι καταπεπλευκώς, σφαγάς
 τινας καὶ βίας καὶ ἁρπαγὰς καὶ ἀπαγωγὰς
 ἐτραγῴδει τοῦ τυράννου μόνον οὐκ αὐτόπτης
 γεγενῆσθαι λέγων, ὃν ἴσμεν οὐδ´ ἄχρι τοῦ πλοίου
 ἀποδεδημηκότα. χρὴ δὲ τὰ μὲν τοιαῦτα μηδὲ τοῖς πεπονθέναι 
 φάσκουσιν πάνυ πιστεύειν διηγουμένοις—ἄδηλον γὰρ εἰ ἀληθῆ 
 λέγουσιν—οὐχὅπως αὐτοὺς ἃ μὴ ἐπιστάμεθα κατηγορεῖν. 
 | [2,6]  Mon adversaire, comme s'il arrivait directement d'Agrigente, parle en style 
tragique des meurtres, des violences, des brigandages du tyran ; il semble qu'il 
ait eu sous les yeux les excès qu'il décrit ; et pourtant, vous savez tous qu'il 
n'a jamais voyagé, ni mis le pied sur un vaisseau. Il faut, sur de pareils 
faits, ne croire que difficilement ceux même qui s'en disent victimes : on ne sait 
jamais bien s'ils disent la vérité ; à plus forte raison ne devons-nous pas 
condamner ce que nous ne connaissons point par nous-mêmes.
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