HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le parasite

Pagagraphes 46-48

  Pagagraphes 46-48

[46] (ΣΙΜΩΝ) Τί οὖν, Τυχιάδη, οὐχὶ καὶ Πάτροκλος τοῦ Ἀχιλλέως παράσιτος ἦν, καὶ ταῦτα οὐδενὸς τῶν ἄλλων Ἑλλήνων φαυλότερος οὔτε τὴν ψυχὴν οὔτε τὸ σῶμα νεανίας ὤν; ἐγὼ γὰρ οὐδ´ αὐτοῦ μοι δοκῶ τοῦ Ἀχιλλέως τεκμαίρεσθαι τοῖς ἔργοις αὐτοῦ χείρω εἶναι· τόν τε γὰρ Ἕκτορα ῥήξαντα τὰς πύλας καὶ παρὰ ταῖς ναυσὶν εἴσω μαχόμενον οὗτος ἐξέωσεν καὶ τὴν Πρωτεσιλάου ναῦν ἤδη καιομένην ἔσβεσεν, καίτοι ἐπεβάτευον αὐτῆς οὐχ οἱ φαυλότατοι, ἀλλ´ οἱ τοῦ Τελαμῶνος Αἴας τε καὶ Τεῦκρος, μὲν ὁπλίτης ἀγαθός, δὲ τοξότης. καὶ πολλοὺς μὲν ἀπέκτεινε τῶν βαρβάρων, ἐν δὲ δὴ τούτοις καὶ Σαρπηδόνα τὸν παῖδα τοῦ Διός, παράσιτος τοῦ Ἀχιλλέως. καὶ ἀπέθανεν δὲ οὐχὶ τοῖς ἄλλοις ὁμοίως, ἀλλὰ τὸν μὲν Ἕκτορα Ἀχιλλεὺς ἀπέκτεινεν, εἷς ἕνα, καὶ αὐτὸν τὸν Ἀχιλλέα Πάρις, τὸν δὲ παράσιτον θεὸς καὶ δύο ἄνθρωποι. καὶ τελευτῶν δὲ φωνὰς ἀφῆκεν οὐχ οἵας γενναιότατος Ἕκτωρ καὶ προσπίπτων τὸν Ἀχιλλέα καὶ ἱκετεύων ὅπως νεκρὸς αὐτοῦ τοῖς οἰκείοις ἀποδοθῇ, ἀλλ´ οἵας εἰκὸς ἀφεῖναι παράσιτον. τίνας δὴ ταύτας; τοιοῦτοι δ´ εἴπερ μοι ἐείκοσιν ἀντεβόλησαν, πάντες κ´ αὐτόθ´ ὄλοντο ἐμῷ ὑπὸ δουρὶ δαμέντες. [46] LE PARASITE. Eh quoi, Tychiade ! Patrocle n'est-il pas le parasite d'Achille, lui qui n'était inférieur à aucun autre des Grecs, ni pour le corps, ni pour l'esprit, et un jeune homme encore ? Il me semble même qu'il n'était pas moins brave qu'Achille, à en juger par les exploits. Hector avait rompu les portes, il combattait près des vaisseaux, Patrocle le repousse et éteint le feu qui commençait à brûler le vaisseau de Protésilas ; et cependant ce n'étaient pas d'obscurs guerriers qui le montaient, mais les deux fils de Télamon, Ajax et Teucer, l'un hoplite, l'autre archer. Ce même parasite d'Achille fait tomber sous ses coups un grand nombre de barbares, entre autres Sarpédon, fils de Jupiter ; et, lorsqu'il expire lui-même, ce n'est point d'un trépas vulgaire. Achille suffit pour tuer Hector ; Paris tue seul Achille ; mais, pour immoler notre parasite, il faut un dieu et deux hommes. En mourant, il ne fait pas entendre des paroles semblables à celles du brave Hector, se roulant aux genoux d'Achille, le supplie de rendre son corps à ses parents ; tout ce que dit Patrocle est digne d'un parasite. TYCHIADE. Que dit-il? LE PARASITE. "Quand vingt guerriers pareils se seraient présentés, La force de mon bras les aurait tous domptés".
[47] (ΤΥΧΙΑΔΗΣ) Ταῦτα μὲν ἱκανῶς· ὅτι δὲ μὴ φίλος ἀλλὰ παράσιτος ἦν Πάτροκλος τοῦ Ἀχιλλέως πειρῶ λέγειν. (ΣΙΜΩΝ) Αὐτόν, Τυχιάδη, τὸν Πάτροκλον ὅτι παράσιτος ἦν λέγοντά σοι παρέξομαι. (ΤΥΧΙΑΔΗΣ) Θαυμαστὰ λέγεις. (ΣΙΜΩΝ) Ἄκουε τοίνυν αὐτῶν τῶν ἐπῶν· μὴ ἐμὰ σῶν ἀπάνευθε τιθήμεναι ὀστέ´, Ἀχιλλεῦ, ἀλλ´ ὁμοῦ, ὡς ἐτράφην περ ἐν ὑμετέροισι δόμοισι. καὶ πάλιν ὑποβάς, "καὶ νῦν με δεξάμενος," φησίν, " Πηλεὺς ἔτρεφεν ἐνδυκέως καὶ σὸν θεράποντ´ ὀνόμηνε." τουτέστι παράσιτον εἶχεν. εἰ μὲν τοίνυν φίλον ἐβούλετο τὸν Πάτροκλον λέγειν, οὐκ ἂν αὐτὸν ὠνόμαζεν θεράποντα· ἐλεύθερος γὰρ ἦν Πάτροκλος. τίνας τοίνυν λέγει τοὺς θεράποντας, εἰ μήτε τοὺς δούλους μήτε τοὺς φίλους; τοὺς παρασίτους δῆλον ὅτι· καὶ τὸν Μηριόνην τοῦ Ἰδομενέως καὶ αὐτὸν θεράποντα ὀνομάζει. Σκόπει δὲ ὅτι καὶ ἐνταῦθα τὸν μὲν Ἰδομενέα Διὸς ὄντα υἱὸν οὐκ ἀξιοῖ λέγειν "ἀτάλαντον Ἄρηϊ," Μηριόνην δὲ τὸν παράσιτον αὐτοῦ. [47] TYCHIADE. Fort bien. Mais comment Patrocle était-il plutôt le parasite que l'ami d'Achille ? Tâche de le dire. LE PARASITE. Je ne t'en produirai pas d'autre témoin, Tychiade, que Patrocle lui-même, qui' en fait l'aveu. TYCHIADE. Tu m'étonnes. LE PARASITE. Écoute donc ces vers : "Dans le même tombeau que la mort nous rassemble, Puisqu'un même palais nous a nourris ensemble". Et un peu plus loin : "Pélée auprès de lui me donnant un asile, Me nourrit, me nomma le serviteur d'Achille", c'est-à-dire me reçut comme parasite. Si Pélée avait voulu appeler Patrocle l'ami d'Achille, il ne l'aurait pas nommé son serviteur. Patrocle était de condition libre. Or, qu'appelle-t-on serviteurs ? Ce ne sont ni les esclaves ni les amis. Il est clair que ce sont les parasites. C'est dans le même sens qu'Homère appelle Mérion le serviteur d'Idoménée. Tel était alors, je pense, le nom des parasites. Remarque, en outre, que le poète ne croit pas pouvoir appliquer à Idoménée, fils de Jupiter, l'épithète d'égal à Mars ; il la réserve à Mérion, son parasite.
[48] Τί δέ; οὐχὶ καὶ Ἀριστογείτων, δημοτικὸς ὢν καὶ πένης, ὥσπερ Θουκυδίδης φησί, παράσιτος ἦν Ἁρμοδίου; τί δέ; οὐχὶ καὶ ἐραστής; ἐπιεικῶς γὰρ οἱ παράσιτοι καὶ ἐρασταὶ τῶν τρεφόντων εἰσίν. οὗτος τοίνυν πάλιν παράσιτος τὴν Ἀθηναίων πόλιν τυραννουμένην εἰς ἐλευθερίαν ἀφείλετο, καὶ νῦν ἕστηκε χαλκοῦς ἐν τῇ ἀγορᾷ μετὰ τῶν παιδικῶν. Οὗτοι μὲν δή, τοιοίδε ὄντες, μάλα ἀγαθοὶ παράσιτοι ἦσαν. [48] Que te dirai-je ? Aristogiton, plébéien et pauvre, comme le dit Thucydide, n'était-il pas le parasite d'Harmodius ? Il y a mieux : n'était-il pas son amant ? Il est bien juste, en effet, que les parasites soient les amants de ceux qui les nourrissent. C'est pourtant ce parasite qui a rendu la liberté à la ville d'Athènes opprimée par la tyrannie ; et maintenant il est debout en airain sur l'agora avec son cher ami. Ainsi tous ces gens de coeur étaient en même temps des parasites.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/05/2009