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| [0] ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
 | [0] LEXIPHANE.
 |  | [1] ΛΥΚΙΝΟΣ.
Λεξιφάνης ὁ καλὸς μετὰ βιβλίου;
ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
Νὴ Δί´, ὦ Λυκῖνε, γράμμα ἐστὶν τητινόν τι
τῶν ἐμῶν κομιδῇ νεοχμόν.
ΛΥΚΙΝΟΣ.
Ἤδη γάρ τι καὶ περὶ αὐχμῶν ἡμῖν γράφεις;
ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
Οὐ δῆτα, οὐδὲ αὐχμὸν εἶπον, ἀλλὰ ὥρα σοι
τὸ ἀρτιγραφὲς οὕτω καλεῖν. σὺ δὲ κυψελόβυστα
ἔοικας ἔχειν τὰ ὦτα.
ΛΥΚΙΝΟΣ.
Σύγγνωθι, ὦ ἑταῖρε· πολὺ γὰρ τοῦ αὐχμοῦ τὸ
νεοχμὸν μετέχει. ἀλλ´ εἰπέ μοι, τίς ὁ νοῦς τῷ
συγγράμματι;
ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
Ἀντισυμποσιάζω τῷ Ἀρίστωνος ἐν αὐτῷ.
ΛΥΚΙΝΟΣ.
Πολλοὶ μὲν οἱ Ἀρίστωνες· σὺ δὲ ὅσον ἀπὸ τοῦ
συμποσίου τὸν Πλάτωνά μοι ἔδοξας λέγειν.
ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
Ὀρθῶς ἀνέγνως. τὸ δὲ λεγόμενον ὡς ἄλλῳ
παντὶ ἀνόητον ἂν ἦν.
ΛΥΚΙΝΟΣ.
Οὐκοῦν ὀλίγα μοι αὐτοῦ ἀνάγνωθι τοῦ βιβλίου,
ὅπως μὴ παντάπασιν ἀπολειποίμην τῆς ἑστιάσεως·
νέκταρος γάρ τινος ἔοικας οἰνοχοήσειν ἡμῖν ἀπ´  αὐτοῦ.
ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
Τὸν μὲν εἴρωνα πεδοῖ κατάβαλε· σὺ δὲ εὔπορα
ποιήσας τὰ ὦτα ἤδη ἄκουε. ἀπέστω δὲ ἡ ἐπιβύστρα
ἡ Κυψελίς.
ΛΥΚΙΝΟΣ.
Λέγε θαρρῶν, ὡς ἔμοιγε οὔτε Κύψελός τις
οὔτε Περίανδρος ἐν τοῖς ὠσὶν κάθηται.
ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
Σκόπει δὴ μεταξύ, ὅπως διαπεραίνομαι, ὦ
Λυκῖνε, τὸν λόγον, εἰ εὔαρχός τέ ἐστι καὶ πολλὴν
τὴν εὐλογίαν ἐπιδεικνύμενος καὶ εὔλεξις, ἔτι δὲ
εὐώνυμος.
ΛΥΚΙΝΟΣ.
Ἔοικε τοιοῦτος εἶναι σός γε ὤν. ἀλλ´ ἄρξαι ποτέ.
 | [1] LYCINUS. Le beau Lexiphane avec des tablettes ? 
LEXIPHANE. Oui, par Jupiter ! cher Lycinus, c'est un de mes 
écrits de ce matin ; il est tout chaud. 
LYCINUS. Ah ! tu nous écris quelque chose sur la chaleur ? 
LEXIPHANE. Nullement : je ne parle pas du tout de chaleur 
; mais rappelle-toi qu'on appelle tout chaud un livre qui 
vient d'être écrit. Tu me parais avoir les oreilles pleines d'ordures. 
LYCINUS. Pardonne-moi, mon cher ; il n'y a pas grande 
différence entre chaud et chaleur. Mais, dis-moi, quelle est 
l'idée de ton ouvrage ? 
LEXIPHANE. Je rivalise en banquet avec le fils d'Ariston. 
LYCINUS. Il y a plusieurs Ariston : seulement le mot 
banquet me porte à croire que tu veux parler de Platon. 
LEXIPHANE. Ta conjecture est fondée ; mais comme cette 
expression eût été incompréhensible pour tout autre ! 
LYCINUS. Lis-moi donc quelques passages de ton livre, afin 
que je ne sois pas complètement exclu de ce banquet : je 
croirai que tu me verses de je ne sais quel nectar. 
LEXIPHANE. Allons ! écrase-moi cette ironie ; débouche-toi 
les oreilles et écoute : n'y laisse rien de l'ordure qui les obstrue. 
LYCINUS. Parle sans crainte ; je n'ai dans mes oreilles ni 
Cypsélus, ni Périandre.  
LEXIPHANE. En écoutant, remarque comme cet ouvrage est 
bien tourné : quel heureux début, quel langage, quel 
charme dans le style et quelle excellence dans les termes ! 
LYCINUS. Il ne peut manquer d'être ainsi, puisqu'il est de 
toi. Mais, voyons, commence. 
 |  | [2] ΛΕΞΙΦΑΝΗΣ.
"Εἶτα δειπνήσομεν," ἦ δ´ ὃς ὁ Καλλικλῆς,
"εἶτα τὸ δειλινὸν περιδινησόμεθα ἐν Λυκείῳ,
νῦν δὲ ἤδη καιρός ἐστιν χρίεσθαι τὸ ἡλιοκαὲς καὶ
πρὸς τὴν εἵλην θέρεσθαι καὶ λουσαμένους ἀρτοσιτεῖν·
καὶ ἤδη γε ἀπιτητέα. σὺ δέ, ὦ παῖ, στλεγγίδα
μοι καὶ βύρσαν καὶ φωσώνια καὶ ῥύμματα
ναυστολεῖν ἐς τὸ βαλανεῖον καὶ τοὐπίλουτρον
κομίζειν· ἔχεις δὲ χαμᾶζε παρὰ τὴν ἐγγυοθήκην
δύ´ ὀβολώ. σὺ δὲ τί καὶ πράξεις, ὦ Λεξίφανες,
ἥξεις ἢ ἐλινύσεις ἔτι αὐτόθι;"
"Κἀγώ," ἦν δὲ ἐγώ, "τρίπαλαι λουτιῶ·
οὐκ εὐπόρως τε γὰρ ἔχω καὶ τὰ ἀμφὶ τὴν τράμιν
μαλακίζομαι ἐπ´ ἀστράβης ὀχηθείς. ὁ γὰρ ἀστραβηλάτης
ἐπέσπερχεν καίτοι ἀσκωλιάζων αὐτός.
ἀλλὰ καὶ ἐν αὐτῷ οὐκ ἀκμὴς ἦν τῷ ἀγρῷ· κατέλαβον
γὰρ τοὺς ἐργάτας λιγυρίζοντας τὴν θερινὴν
ᾠδήν, τοὺς δὲ τάφον τῷ ἐμῷ πατρὶ κατασκευάζοντας.
συντυμβωρυχήσας οὖν αὐτοῖς καὶ τοῖς
ἀναχοῦσιν τὰ ἄνδηρα καὶ αὐτὸς ὀλίγα συγχειροπονήσας
ἐκείνους μὲν διαφῆκα τοῦ τε κρύους ἕνεκα καὶ
ὅτι καύματα ἦν· οἶσθα δὲ ὡς ἐν κρύει σφοδρῷ
γίνεται τὰ καύματα. ἐγὼ δὲ περιελθὼν τὰ ἀρώματα
σκόροδά τε εὗρον ἐν αὐτοῖς πεφυκότα καὶ γηπαττάλους
τινὰς ἀνορύξας καὶ τῶν σκανδίκων καὶ
βρακάνων λαχανευσάμενος, ἔτι δὲ κάχρυς πριάμενος—οὔπω
δὲ οἱ λειμῶνες ἀνθοσμίαι ἦσαν,
ὡς αὐτοποδητὶ βαδίζειν—ἀνατεθεὶς ἐπὶ τὴν ἀστράβην
ἐδάρην τὸν ὄρρον· καὶ νῦν βαδίζω τε ὀδυνηρῶς
καὶ ἰδίω θαμὰ καὶ μαλακιῶ τὸ σῶμα καὶ δέομαι
διανεῦσαι ἐν τῷ ὕδατι ἐπὶ πλεῖστον· χαίρω δὲ
μετὰ κάματον ἀπολούμενος. 
 | [2] LEXIPHANE. "Alors nous souperons, dit Calliclès ; puis, le 
soir, nous ferons quelques tours dans le Lycée. Maintenant, 
il est temps de nous parfumer au soleil, de nous réchauffer 
à ses rayons, et après nous être baignés, de manger du 
pain. Partons ! Esclave, apporte-moi au bain, dans une 
barque, une étrille, une peau, du linge, du savon, avec le 
salaire du baigneur : tu trouveras deux oboles par terre, 
près de l'armoire. Et vous, Lexiphane, que ferez-vous ? 
Viendrez-vous, ou bien resterez-vous ici ? - Moi aussi, 
répondis-je, il y a très longtemps que j'ai envie de me 
baigner ; je ne vais pas très bien ; j'ai mal au périnée, pour 
avoir été assis sur le bât d'une mule : le muletier me 
pressait, tout en s'amusant à danser à cloche-pied sur des 
outres graissées. Mais dans la campagne même, je n'ai pas 
été exempt de fatigue : je rencontrai, en effet, des ouvriers 
qui roucoulaient une chanson d'été, et d'autres qui 
préparaient un tombeau pour mon père. Je les aidai à 
creuser cette tombe, et je donnai de plus un coup de main 
à ceux qui travaillent aux remblais de la rive ; après quoi, 
je les laissai là, à cause du froid et à cause des brûlures. 
Vous savez, en effet, que dans un froid violent il y a 
toujours des brûlures. Chemin faisant, je trouvai des 
jachères, où il poussait de l’ail : j'arrachai de terre quelques 
palis, puis, après avoir cueilli du cerfeuil et des braces, et 
acheté, en outre des pains d'orge, comme les prés n'étaient 
point encore odorants et ne m'invitaient pas à un voyage 
pédestre, je remontai sur ma mule, où je m'écorchai le 
derrière : maintenant, je marche avec douleur, je sue 
abondamment, je me sens défaillir, et j'ai besoin, avant 
tout, de nager dans l'eau : je ne suis pas fâché de me 
baigner après la fatigue. 
 |  | [3] ἀποθρέξομαι οὖν καὶ
αὐτὸς ὡς τὸν παῖδα, ὃν εἰκὸς ἢ παρὰ τῇ λεκιθοπώλιδι
ἢ παρὰ τῷ γρυμαιοπώλῃ με περιμένειν·
καίτοι προηγόρευτο αὐτῷ ἐπὶ τὰ γέλγη ἀπαντᾶν.
Ἀλλ´ εἰς καιρὸν οὑτοσὶ αὐτὸς ἐμπολήσας γε,
ὡς ὁρῶ, πυριάτην τέ τινα καὶ ἐγκρυφίας καὶ
γήτεια καὶ φύκας καὶ οἶβον τουτονὶ καὶ λωγάνιον
καὶ τοῦ βοὸς τὸ πολύπτυχον ἔγκατον καὶ φώκτας.
Εὖ γε, ὦ Ἀττικίων, ὅτι μοι ἄβατον ἐποίησας τὸ
πολὺ τῆς ὁδοῦ." "Ἐγὼ δέ," ἦ δ´ ὅς, "σίλλος,
ὦ δέσποτα, γεγένημαι σὲ περιορῶν. σὺ δὲ ποῦ
χθὲς ἐδείπνεις; μῶν παρὰ Ὀνομακρίτῳ;" "Οὔ,
μὰ Δί´," ἦν δ´ ἐγώ, "ἀλλ´ ἀγρόνδε ᾠχόμην ψύττα
κατατείνας· οἶσθα δὲ ὡς φίλαγρός εἰμι. ὑμεῖς δὲ
ἴσως ᾤεσθέ με λαταγεῖν κοττάβους. ἀλλ´ εἰσιὼν
ταῦτά τε καὶ τὰ ἄλλα ἡδύνειν καὶ τὴν κάρδοπον
σμῆν, ὡς θριδακίνας μάττοιτε ἡμῖν. 
 | [3] Je vais donc courir après mon esclave, qui m'attend 
probablement auprès d'une marchande de farine de pois ou 
d'un vendeur de vieilles nippes. Je lui avais pourtant dit que 
je le retrouverais à côté des brocanteurs. Mais le voici fort à 
propos ; il vient d'acheter, je le vois, des pains cuits dans 
une tourtière et d'autres sous la cendre, des oignons, des 
panses, un collet, un fanon, un intestin de bœuf divisé en 
plusieurs feuilles, et de la grillade. "Bien ! Atticion, tu m'as 
épargné plus de la moitié de la route. - Maître, répondit-il, 
je suis devenu louche à regarder partout si vous veniez. - 
Mais vous, Lexiphane, où soupiez-vous hier ? N'était-ce pas 
chez Onomacrite ? " Alors moi : " Non, par Jupiter, lui dis-je, 
j'étais allé aux champs de toute la vitesse de mes 
jambes ; tu sais que j'aime les champs. Vous croyiez tous 
sans doute que je versais de l'eau dans des cottabes ? 
Mais entre, assaisonne-moi bien tout cela et le reste, 
nettoie la huche, pour nous faire attendrir des laitues. 
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