Texte grec :
[49] Καὶ ὅλως ἐοικέτω τότε τῷ τοῦ Ὁμήρου Διὶ ἄρτι μὲν τὴν τῶν ἱπποπόλων Θρῃκῶν (60)
γῆν ὁρῶντι, ἄρτι δὲ τὴν Μυσῶν• κατὰ ταῦτα καὶ αὐτὸς ἄρτι μὲν τὰ ἴδια ὁράτω καὶ δηλούτω
ἡμῖν οἷα ἐφαίνετο αὐτῷ ἀφ᾽ ὑψηλοῦ ὁρωντι, ἄρτι δὲ τὰ Περσῶν, εἶτ᾽ ἀμφότερα, εἰ μάχοιντο.
Καὶ ἐν αὐτῇ δὲ τῇ παρατάξει μὴ πρὸς ἓν μέρος ὁράτω μηδὲ ἐς ἕνα ἱππέα ἢ πεζόν, εἰ μὴ Βρασίδας
τις εἴη προπηδῶν ἢ Δημοσθένης ἀνακόπτων τὴν ἐπίβασιν• ἐς τοὺς στρατηγοὺς μέντοι τὰ πρῶτα,
καὶ εἴ τι παρεκελεύσαντο, κἀκεῖνο ἀκηκούσθω, καὶ ὅπως καὶ ᾗτινι γνώμῃ καὶ ἐπινοίᾳ
ἔταξαν. Ἐπειδὰν δὲ ἀναμιχθῶσι, κοινὴ ἔστω ἡ θέα, καὶ ζυγοστατείτω τότε ὥσπερ ἐν
τρυτάνῃ τὰ γιγνόμενα καὶ συνδιωκέτω καὶ συμφευγέτω.
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Traduction française :
[49] En un mot, il doit ressembler au Jupiter homérique, qui
tantôt jette les yeux sur le pays des Thraces aux rapides
coursiers, tantôt sur celui des Mysiens. De même,
l'historien doit considérer à part soi la marche des Romains,
qu'il nous exposera telle qu'il la voit du point élevé où il s'est
placé, tantôt celle des Perses, et ensuite les mouvements des
deux peuples, s'ils en viennent aux mains. Il ne doit pas, dans
une armée rangée en bataille, fixer ses regards sur une seule
partie, sur un seul cavalier, sur un seul fantassin, à moins que
ce ne soit un Brasidas qui s'élance sur le rivage, un
Démosthène qui repousse une descente des ennemis : en
effet, il doit voir, avant tout, les généraux. Dès qu'ils donnent
un ordre, il doit l'entendre, et savoir comment, dans quelle
intention, pour quelle raison ils l'ont donné. Quand la mêlée
s'engage, il faut que la vue soit toute d'ensemble, et que
l'historien, tenant la balance, pèse les événements, poursuive
avec les vainqueurs et fuie avec les vaincus.
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