Texte grec :
[2] Ὡς οὖν ἕν, φασίν, ἑνὶ παραβαλεῖν, τὸ Ἀβδηριτικὸν ἐκεῖνο πάθος καὶ νῦν τοὺς
πολλοὺς τῶν πεπαιδευμένων περιελήλυθεν, οὐχ ὥστε τραγῳδεῖν — ἔλαττον γὰρ ἂν
τοῦτο παρέπαιον ἀλλοτρίοις ἰαμβείοις, οὐ φαύλοις κατεσχημένοι — (4) ἀλλ᾽ ἀφ᾽ οὗ δὴ
τὰ ἐν ποσὶ ταῦτα κεκίνηται, ὁ πόλεμος ὁ πρὸς τοὺς βαρβάρους καὶ τὸ ἐν Ἀρμενίᾳ
τραῦμα καὶ αἱ συνεχεῖς νῖκαι, οὐδεὶς ὅστις οὐχ ἱστορίαν συγγράφει, μᾶλλον δὲ
Θουκυδίδαι καὶ Ἡρόδοτοι καὶ Ξενοφῶντες ἡμῖν ἅπαντες, καὶ ὡς ἔοικεν, ἀληθὲς ἄρ᾽ ἦν
ἐκεῖνο τό «Πόλεμος ἁπάντων πατήρ», εἴ γε καὶ συγγραφέας τοσούτους ἀνέφυσεν ὑπὸ
μιᾷ τῇ ὁρμῇ.
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Traduction française :
[2] Si une chose, comme on dit, peut se comparer à une autre,
cette manie des Abdéritains a gagné la plupart de nos beaux
esprits. Elle ne les pousse pas, il est vrai, à jouer la tragédie, ce
serait pour eux une folie légère que d'être tout remplis
d'iambes composés par d'autres, et ne manquant pas de
mérite. Mais depuis qu'il s'est produit quelques événements
récents, je veux dire la guerre contre les Barbares, et l'échec
éprouvé en Arménie, et la série de nos succès il n'est plus
personne qui ne se mêle d'écrire l'histoire. Que dis-je ? Tous
nos gens sont devenus des Thucydides, des Hérodotes, des
Xénophons ; ce qui donne cette parole : "La guerre est la mère
de toutes choses," puisque d'un seul coup elle a produit
tant d'historiens.
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