HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur une faute commise en saluant

Chapitres 10-12

  Chapitres 10-12

[10] Καὶ Πτολεμαῖος δὲ Λάγου Σελεύκῳ ἐπιστέλλων σαφῶς ἀνέστρεψε τὴν τάξιν ἐν ἀρχῇ μὲν τῆς ἐπιστολῆς ὑγιαίνειν αὐτὸν προσειπών, ἐπὶ τέλει δὲ ἀντὶ τοῦ ἐρρῶσθαι ὑπογράψας τὸ χαίρειν, ὡς Διονυσόδωρος τὰς ἐπιστολὰς αὐτοῦ συναγαγών φησιν. [10] Ptolémée, fils de Lagus, écrivant à Séleucus, changeait manifestement l'usage établi : il commençait ses lettres par g-hygiainein (bonne santé), et, au lieu de les finir par g-errohsthai (portez-vous bien), il les terminait par g-chairein (réjouisse-vous). Ce fait est attesté par Dionysodore, qui a recueilli les lettres de Ptolémée.
[11] Ἄξιον δὲ καὶ Πύρρου τοῦ Ἠπειρώτου μνησθῆναι, ἀνδρὸς μετὰ Ἀλέξανδρον τὰ δεύτερα ἐν στρατηγίαις ἐνεγκαμένου καὶ μυρίας τροπὰς τῆς τύχης ἐνεγκόντος. οὗτος τοίνυν ἀεὶ θεοῖς εὐχόμενος καὶ θύων καὶ ἀνατιθεὶς οὐδεπώποτε νίκην βασιλείας ἀξίωμα μεῖζον εὔκλειαν πλούτου ὑπερβολὴν ᾔτησε παρ´ αὐτῶν, ἀλλ´ ἓν τοῦτο ηὔχετο, ὑγιαίνειν, ὡς ἔστ´ ἂν τοῦτ´ ἔχῃ, ῥᾳδίως αὐτῷ τῶν ἄλλων προσγενησομένων. καὶ ἄριστα οἶμαι ἐφρόνει, λογιζόμενος ὅτι οὐδὲν ὄφελος τῶν ἁπάντων ἀγαθῶν, ἔστ´ ἂν τοῦ ὑγιαίνειν μόνον ἀπῇ. [11] Il sera convenable de citer encore l'exemple de Pyrrhus, roi d'Épire, ce prince qui a mérité de passer, après Alexandre, pour le plus grand guerrier, et qui a éprouvé tant de vicissitudes de la fortune. Lorsqu'il adressait une prière, un sacrifice ou une offrande aux dieux, jamais il ne leur demandait la victoire, l'accroissement de sa puissance, la gloire de grandes richesses; il les priait de lui accorder une seule faveur, la santé, persuadé qu'avec elle, tout le reste viendrait aisément par surcroît. Et il avait raison, selon moi, de croire que tous les autres biens sont inutiles sans la santé.
[12] Ναί, φησίν τις, ἀλλὰ νῦν ἑκάστου καιρὸς ἴδιος ὑφ´ ἡμῶν ἀποδέδεικται, σὺ δὲ τοῦτον ἐναλλάξας, εἰ καὶ μηδὲν ἄλλο ἐσφάλης, ὅμως τῷ δικαίῳ λόγῳ οὐκ ἂν ἔξω εἴης τοῦ ἡμαρτηκέναι, ὥσπερ ἂν εἴ τις περὶ τῇ κνήμῃ τὸ κράνος περὶ τῇ κεφαλῇ τὰς κνημῖδας ἐπιδήσαιτο. Ἀλλ´, βέλτιστε, φαίην ἂν κἀγὼ πρὸς αὐτόν, εἰκότως ἂν ταῦτα ἔλεγες, εἴ τις ὅλως καιρὸς ἦν ὑγιείας μὴ δεόμενος, νῦν δὲ καὶ ἕωθεν καὶ μεσούσης ἡμέρας καὶ νύκτωρ ἀεὶ τὸ ὑγιαῖνον ἀναγκαῖον, καὶ μάλιστα τοῖς ἄρχουσι καὶ πολλὰ πράττουσιν ὑμῖν, ὅσῳ καὶ πρὸς τὰ πολλὰ δεῖσθε τοῦ σώματος. ἔτι δὲ μὲν χαῖρε εἰπὼν μόνον εὐφήμῳ τῇ ἀρχῇ ἐχρήσατο, καὶ ἔστιν εὐχὴ τὸ πρᾶγμα, δὲ ὑγιαίνειν παρακελευόμενος καὶ χρήσιμόν τι δρᾷ καὶ ὑπομιμνήσκει τῶν πρὸς τὸ ὑγιαίνειν συντελούντων, καὶ οὐ συνεύχεται μόνον ἀλλὰ καὶ παραγγέλλει. [12] "Mais aujourd'hui, me dira-t-on peut-être, l'usage a fixé le sens de ces mots et le temps auquel il convient de les employer, et vous, vous les changez ; quoique vous n'ayez rien dit de choquant, vous n'êtes pas, à vrai dire, plus exempt de faute qu'un homme qui s'attacherait un casque à la jambe et une bottine à la tête." Fort bien, mon cher ami, répondrais-je, vous n'auriez pas tort, s'il était quelque moment où la santé ne fût pas nécessaire. Mais vous en avez besoin à chaque instant, le matin, au milieu du jour, la nuit, surtout si vous êtes au pouvoir, ou si vous avez de nombreuses et importantes affaires qui exigent les forces du corps. Celui qui vous dit : "Réjouissez-vous," ne vous fait entendre qu'un mot de bon augure, ce n'est qu'un simple voeu ; mais celui qui vous dit : "Portez-vous bien," vous rend un vrai service ; il vous rappelle tout ce que nous avons à faire pour conserver notre santé, et il n'exprime pas seulement un souhait, il donne un conseil.


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Dernière mise à jour : 27/05/2009