HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur les dipsades

Pagagraphes 1-3

  Pagagraphes 1-3

[0] ΠΕΡΙ ΤΩΝ ΔΙΨΑΔΩΝ. [0] SUR LES DIPSADES.
[1] Τῆς Λιβύης τὰ νότια ψάμμος ἐστὶν βαθεῖα καὶ γῆ διακεκαυμένη, ἔρημος ἐπὶ πολύ, ἀκριβῶς ἄκαρπος, πεδινὴ ἅπασα, οὐ χλόην οὐ πόαν οὐ φυτὸν οὐχ ὕδωρ ἔχουσα, εἴ που ἄρα ἐν κοίλοις συνεστηκὸς ὑετοῦ ὀλίγου λείψανον, παχὺ καὶ τοῦτο καὶ δυσῶδες, οὐδὲ πάνυ διψῶντι ἀνθρώπῳ πότιμον. ἀοίκητος γοῦν ἐστι διὰ ταῦτα· πῶς γὰρ ἂν οἰκοῖτο ἀνήμερος οὕτω καὶ ξηρὰ καὶ ἄφορος οὖσα καὶ πολλῷ τῷ αὐχμῷ πιεζομένη; καὶ τὸ θάλπος δὲ αὐτὸ καὶ ἀὴρ κομιδῇ πυρώδης καὶ φλογερὸς ὢν καὶ ψάμμος ὑπερζέουσα παντελῶς ἄβατον τὴν χώραν τίθησι. [1] La Libye, dans sa partie méridionale, présente un sable, profond, une terre brûlée, presque entièrement déserte et stérile, une plaine immense, où l'on ne trouve ni herbe, ni gazon, ni arbre, ni eau, si ce n'est, par hasard, quelques restes de pluie, amassée dans le creux des rochers ; et cette eau est si épaisse, si infecte, que l'homme le plus altéré n'en saurait boire. Voilà pourquoi cette région est inhabitée. Comment, en effet, séjourner dans ce désert affreux, aride, frappé de stérilité, dévoré par la sécheresse, où la chaleur est insupportable, l'air embrasé comme du feu, et qu'un sable brillant, pour ainsi dire en fusion, rend inaccessible de toutes parts ?
[2] Γαράμαντες μόνοι πρόσοικοι ὄντες, εὐσταλὲς καὶ κοῦφον ἔθνος, ἄνθρωποι σκηνῖται, ἀπὸ θήρας τὰ πολλὰ ζῶντες, ἐνίοτε οὗτοι ἐσβάλλουσι θηράσοντες ἀμφὶ τροπὰς τὰς χειμερινὰς μάλιστα, ὕσαντα τὸν θεὸν τηρήσαντες, ὁπότε τὸ πολὺ τοῦ καύματος σβεσθείη καὶ ψάμμος νοτισθείη καὶ ἀμηγέπη βατὰ γένοιτο. θήρα δέ ἐστιν ὄνων τε τῶν ἀγρίων καὶ στρουθῶν τῶν μεγάλων χαμαὶ τούτων καὶ πιθήκων μάλιστα καὶ ἐλεφάντων ἐνίοτε· ταῦτα γὰρ μόνα διαρκεῖ πρὸς τὸ δίψος καὶ ἀνέχεται ἐπὶ πολὺ ταλαιπωρούμενα ὑπὸ πολλῷ καὶ ὀξεῖ τῷ ἡλίῳ. καὶ ὅμως οἱ Γαράμαντες ἐπειδὰν τὰ σιτία καταναλώσωσιν ἅπερ ἔχοντες ἀφίκοντο, ἀπελαύνουσιν ὀπίσω εὐθὺς δεδιότες μὴ σφίσιν ψάμμος ἀναφλεγεῖσα δύσβατος καὶ ἄπορος γένηται, εἶτα ὥσπερ ἐντὸς ἀρκύων ληφθέντες καὶ αὐτοὶ ἀπόλωνται μετὰ τῆς ἄγρας. ἄφυκτα γάρ ἐστιν ἢν ἥλιος ἀνασπάσας τὴν ἰκμάδα καὶ τάχιστα ξηράνας τὴν χώραν ὑπερζέσῃ, ἀκμαιοτέραν τὴν ἀκτῖνα προσβαλὼν ἅτε πρὸς τὴν νοτίδα παρατεθηγμένην· τροφὴ γὰρ αὕτη τῷ πυρί. [2] Les Garamantes seuls, peuplade voisine, légèrement vêtue et rapide à la course, hommes qui habitent sous des tentes et vivent ordinairement de chasse, se hasardent parfois dans ces contrées pour chasser, aux approches du solstice d’hiver, à une époque où ils ont observé que des pluies abondantes tempèrent l'excès de la chaleur, humectent le sable et le rendent praticable. Leur gibier consiste en ânes sauvages, en grandes autruches qui volent sans quitter la terre, en singes et en éléphants. Ces animaux sont les seuls qui puissent supporter la soif et les souffrances que fait endurer l'ardeur d'un soleil dévorant. Cependant, lorsque les Garamantes ont épuisé les provisions avec lesquelles, ils étaient venus, ils s'en retournent promptement, dans la crainte que le sable embrasé de nouveau ne devienne difficile, impraticable, et qu'enfermés alors comme dans un filet, ils ne périssent avec leur gibier. La mort, en effet, serait inévitable pour eux, si le, soleil, après avoir attiré les vapeurs et desséché cette contrée, s'armait de feus plus violents, et dardait des rayons plus terribles, aiguisés, pour ainsi dire, par l'humidité qui leur sert d'aliment.
[3] Καίτοι ταῦτα πάντα ὁπόσα εἶποντὸ θάλπος, τὸ δίψος, ἐρημία, τὸ μηδὲν ἔχειν ἐκ τῆς γῆς λαβεῖνἧττον ὑμῖν δυσχερῆ εἶναι δόξει τοῦ λεχθησομένου, καὶ δι´ φευκτέα πάντως χώρα ἐκείνη. ἑρπετὰ γὰρ ποικίλα μεγέθει τε μέγιστα καὶ πλήθει πάμπολλα καὶ τὰς μορφὰς ἀλλόκοτα καὶ τὸν ἰὸν ἄμαχα ἐπινέμεται τὴν γῆν, τὰ μὲν ὑποβρύχια, φωλεύοντα ἐν μυχῷ τῆς ψάμμου, τὰ δὲ ἄνω ἐπιπολάζονταφύσαλοι καὶ ἀσπίδες καὶ ἔχιδναι καὶ κεράσται καὶ βουπρήστεις καὶ ἀκοντίαι καὶ ἀμφίσβαιναι καὶ δράκοντες καὶ σκορπίων γένος διττόν, τὸ μὲν ἕτερον ἐπίγειόν τι καὶ πεζόν, ὑπέρμεγα καὶ πολυσφόνδυλον, θάτερον δὲ ἐναέριον καὶ πτηνόν, ὑμενόπτερον δὲ οἷα ταῖς ἀκρίσι καὶ τέττιξι καὶ νυκτερίσι τὰ πτερά. τοιαῦτα ὄρνεα πολλὰ ἐπιπετόμενα οὐκ εὐπρόσιτον ἀπεργάζεται τὴν Λιβύην ἐκείνην. [3] Tous les fléaux pourtant que je viens d'énumérer, la chaleur, la soif, la solitude, la stérilité, sont encore moins supportables que celui que je vais dire et pour lequel on doit fuir à jamais cette région. Des reptiles de toute espèce, énormes, innombrables, monstrueux, distillant un poison mortel, sont répandus dans cette contrée. Les uns demeurent dans le sable, où ils se sont creusé leur repaire ; d'autres rampent à la surface : ce sont des crapauds, des aspics, des vipères, des cérastes, des buprestes, des acontias, des amphisbènes, des dragons, des scorpions de deux sortes ; l'un terrestre, se traînant sur le sol, d'une grande taille, ayant la queue composée de plusieurs vertèbres ; l'autre volant à travers les airs et muni d'ailes membraneuses comme les sauterelles, les cigales et les chauves-souris. L'immense quantité de ces êtres ailés rend très dangereux l'accès de cette partie de la Libye.


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Dernière mise à jour : 19/05/2009