HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur le deuil

Pagagraphes 1-3

  Pagagraphes 1-3

[0] ΠΕΡΙ ΠΕΝΘΟΥΣ. [0] SUR LE DEUIL.
[1] Ἄξιόν γε παρατηρεῖν τὰ ὑπὸ τῶν πολλῶν ἐν τοῖς πένθεσι γιγνόμενα καὶ λεγόμενα καὶ τὰ ὑπὸ τῶν παραμυθουμένων δῆθεν αὐτοὺς αὖθις λεγόμενα, καὶ ὡς ἀφόρητα ἡγοῦνται τὰ συμβαίνοντα σφίσι τε αὐτοῖς οἱ ὀδυρόμενοι καὶ ἐκείνοις οὓς ὀδύρονται, οὐ μὰ τὸν Πλούτωνα καὶ Φερσεφόνην κατ´ οὐδὲν ἐπιστάμενοι σαφῶς οὔτε εἰ πονηρὰ ταῦτα καὶ λύπης ἄξια οὔτε εἰ τοὐναντίον ἡδέα καὶ βελτίω τοῖς παθοῦσι, νόμῳ δὲ καὶ συνηθείᾳ τὴν λύπην ἐπιτρέποντες. ἐπειδὰν τοίνυν ἀποθάνῃ τις, οὕτω ποιοῦσινμᾶλλον δὲ πρότερον εἰπεῖν βούλομαι ἅστινας περὶ αὐτοῦ τοῦ θανάτου δόξας ἔχουσιν· οὕτω γὰρ ἔσται φανερὸν οὗτινος ἕνεκα τὰ περιττὰ ἐκεῖνα ἐπιτηδεύουσιν. [1] Il est assez curieux d'examiner ce que font et ce que disent la plupart des hommes dans les cérémonies funèbres, les discours qu'on leur tient pour les consoler, les lamentations qu'ils font entendre, l'idée où ils sont que c'est un malheur intolérable pour eux-mêmes et pour ceux dont ils déplorent la perte. Par Pluton et Proserpine ! ils ne savent pas au juste si tout cela est un mal qui mérite tant de larmes, ou, au contraire, un bien pour celui à qui l'événement arrive ; n'importe, c'est l'habitude et l'usage de s'abandonner à la douleur : dès qu'un homme a cessé de vivre, il faut agir ainsi. Mais je veux commencer par dire un mot des idées qu'ils se font de la mort ; c'est le moyen de faire comprendre le but qu’ils se proposent avec toutes ces pratiques inutiles.
[2] μὲν δὴ πολὺς ὅμιλος, οὓς ἰδιώτας οἱ σοφοὶ καλοῦσιν, Ὁμήρῳ τε καὶ Ἡσιόδῳ καὶ τοῖς ἄλλοις μυθοποιοῖς περὶ τούτων πειθόμενοι καὶ νόμον θέμενοι τὴν ποίησιν αὐτῶν, τόπον τινα ὑπὸ τῇ γῇ βαθὺν Ἅιδην ὑπειλήφασιν, μέγαν δὲ καὶ πολύχωρον τοῦτον εἶναι καὶ ζοφερὸν καὶ ἀνήλιον, οὐκ οἶδ´ ὅπως αὐτοῖς φωτίζεσθαι δοκοῦντα πρὸς τὸ καὶ καθορᾶν τῶν ἐνόντων ἕκαστον· βασιλεύειν δὲ τοῦ χάσματος ἀδελφὸν τοῦ Διὸς Πλούτωνα κεκλημένον, ὥς μοι τῶν τὰ τοιαῦτα δεινῶν τις ἔλεγε, διὰ τὸ πλουτεῖν τοῖς νεκροῖς τῇ προσηγορίᾳ τετιμημένον. τοῦτον δὲ τὸν Πλούτωνα τὴν παρ´ αὑτῷ πολιτείαν καὶ τὸν κάτω βίον καταστήσασθαι τοιοῦτον· κεκληρῶσθαι μὲν γὰρ αὐτὸν ἄρχειν τῶν ἀποθανόντων, καταδεξάμενον δὲ αὐτοὺς καὶ παραλαβόντα κατέχειν δεσμοῖς ἀφύκτοις, οὐδενὶ τὸ παράπαν τῆς ἄνω ὁδοῦ ὑφιέμενον πλὴν ἐξ ἅπαντος τοῦ αἰῶνος πάνυ ὀλίγων ἐπὶ μεγίσταις αἰτίαις. [2] Cette foule nombreuse, que les doctes appellent le vulgaire, pleine d'une confiance aveugle dans Homère, Hésiode et les autres conteurs de fables, regarde leurs inventions poétiques comme autant de lois, et s'imagine qu'il existe sous la terre un lieu profond, vaste, immense, nommé l'Enfer, séjour ténébreux, où le soleil ne pénètre jamais, en sorte que je ne sais à l'aide de quelle lumière ils découvrent tout ce qu'ils y voient. Dans ce gouffre règne un frère de Jupiter, appelé Pluton, nom qui, d'après ce que m'a dit un homme versé dans ces mystères, lui est donné, parce que les morts sont sa richesse. Ce Pluton a organisé un gouvernement et établi des lois sous lesquelles vivent les trépassés ; il a hérité de cet empire, où ses sujets, une fois reçus, sont retenus dans des liens auxquels rien ne peut les soustraire ; personne ne peut revenir sur ses pas, et, depuis l'origine du monde, on n'a vu que très peu d'exceptions et pour de très graves motifs.
[3] περιρρεῖσθαι δὲ τὴν χώραν αὐτοῦ ποταμοῖς μεγάλοις τε καὶ φοβεροῖς καὶ ἐκ μόνων τῶν ὀνομάτων· Κωκυτοὶ γὰρ καὶ Πυριφλεγέθοντες καὶ τὰ τοιαῦτα κέκληνται. τὸ δὲ μέγιστον, Ἀχερουσία λίμνη πρόκειται πρώτη δεχομένη τοὺς ἀπαντῶντας, ἣν οὐκ ἔνι διαπλεῦσαι παρελθεῖν ἄνευ τοῦ πορθμέως· βαθεῖά τε γὰρ περᾶσαι τοῖς ποσὶν καὶ διανήξασθαι πολλή, καὶ ὅλως οὐκ ἂν αὐτὴν διαπταίη οὐδὲ τὰ νεκρὰ τῶν ὀρνέων. [3] Le pays est environné de fleuves immenses, dont le nom seul fait frémir : ce sont des Cocytes, des Pyriphlégéthons et autres dénominations semblables. Ce qu'il y a de plus effrayant, c'est le lac de l'Achéron, le premier que rencontrent les arrivants, qu'il est impossible de passer ni de traverser sans le secours d'un batelier ; il est trop profond pour qu'on le franchisse à gué, et trop long pour qu'on le passe à la nage ; c'est au point que les ombres mêmes des oiseaux ne peuvent voler au delà.


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Dernière mise à jour : 18/05/2009