HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur la déesse syrienne

Paragraphes 22-24

  Paragraphes 22-24

[22] δὲ τὰ μὲν πρῶτα ἐσωφρόνεεν καὶ τὴν νοῦσον ἔκρυπτεν· ὡς δέ οἱ τὸ κακὸν μέζον ἡσυχίης ἐγένετο, ἐς ἐμφανὲς ἐτρύχετο κλαίεσκέν τε δι´ ἡμέρης καὶ Κομβάβον ἀνεκαλέετο καί οἱ πάντα Κομβάβος ἦν. τέλος δὲ ἀμηχανέουσα τῇ συμφορῇ εὐπρεπέα ἱκεσίην ἐδίζητο. ἄλλῳ μὲν ὦν τὸν ἔρωτα ὁμολογέειν ἐφυλάσσετο, αὐτὴ δὲ ἐπιχειρέειν αἰδέετο. ἐπινοέει ὦν τοιάδε, οἴνῳ ἑωυτὴν μεθύσασα ἐς λόγους οἱ ἐλθεῖν. ἅμα δὲ οἴνῳ ἐσιόντι παρρησίη τε ἐσέρχεται καὶ ἀποτυχίη οὐ κάρτα αἰσχρή, ἀλλὰ τῶν πρησσομένων ἕκαστα ἐς ἀγνοίην ἀναχωρέει. Ὡς δέ οἱ ἐδόκεε, καὶ ἐποίεε ταῦτα. καὶ ἐπεὶ ἐκ δείπνου ἐγένοντο, ἀπικομένη ἐς τὰ οἰκεῖα ἐν τοῖσι Κομβάβος αὐλίζετο, λίσσετό τε καὶ γούνων ἅπτετο καὶ τὸν ἔρωτα ὡμολόγεεν. δὲ τόν τε λόγον ἀπηνέως ἀπεδέκετο καὶ τὸ ἔργον ἀναίνετο καί οἱ τὴν μέθην ἐπεκάλεεν. ἀπειλούσης δὲ μέγα τι κακὸν ἑωυτὴν ἐργάσασθαι, δείσας πάντα οἱ λόγον ἔφηνεν καὶ πᾶσαν τὴν ἑωυτοῦ πάθην ἀπηγήσατο καὶ τὸ ἔργον ἐς ἐμφανὲς ἤνεικεν. ἰδοῦσα δὲ Στρατονίκη τὰ οὔποτε ἔλπετο, μανίης μὲν ἐκείνης ἔσχετο, ἔρωτος δὲ οὐδαμὰ ἐλήθετο, ἀλλὰ πάντα οἱ συνεοῦσα ταύτην παραμυθίην ἐποιέετο ἔρωτος ἀπρήκτοιο. ἔστιν ἔρως οὗτος ἐν τῇ ἱρῇ πόλει καὶ ἔτι νῦν γίγνεται· γυναῖκες Γάλλων ἐπιθυμέουσι καὶ γυναιξὶ Γάλλοι ἐπιμαίνονται, ζηλοτυπέει δὲ οὐδείς, ἀλλὰ σφίσι τὸ χρῆμα κάρτα ἱρὸν νομίζουσιν. [22] D'abord la reine y met de la réserve et dissimule son amour. Mais le mal ne faisant que s'accroître par le secret, elle laisse publiquement éclater sa douleur, pleurant tout le jour, appelant Combabus, Combabus qui est tout pour elle. A la fin, ne sachant plus que devenir, elle cherche l'occasion décente d'un aveu. Mais comme elle ne veut mettre personne dans sa confidence, ni par pudeur découvrir elle-même son amour, elle imagine de s'enivrer pour en venir à ses fins. En effet, avec le vin pénètre l'audace ; un refus, en cet état, n'a rien qui humilie, et tout ce qu'on fait disparaît dans l'oubli ; ce plan adopté, elle l'exécute. Après le souper elle se rend à la chambre où couchait Combabus, le supplie, se jette à ses genoux et lui avoue sa passion. Celui-ci reçoit cet aveu avec dureté, refuse la chose et lui reproche son ivresse. Stratonice menace de se porter contre elle-même aux dernières extrémités. Combabus effrayé lui déclare ce qu'il en est, lui raconte son aventure et lui fait voir toute la vérité. A cet aspect inattendu, Stratonice calme un peu sa fureur ; cependant elle n'oublie pas entièrement son amour et passe tous ses instants avec Combabus, seule consolation d'une passion non satisfaite. De pareilles amours se voient encore aujourd'hui à Hiérapolis. Des femmes deviennent amoureuses de Galles, qui, de leur côté, deviennent affolés d'elles ; personne n'en est jaloux. On regarde cet amour comme sacré.
[23] Τὰ δ´ ὦν ἐν τῇ ἱρῇ πόλει ἀμφὶ τὴν Στρατονίκην οὐδαμὰ τὸν βασιλέα λέληθεν, ἀλλὰ πολλοὶ ἀπικνεόμενοι κατηγόρεον καὶ τὰ γιγνόμενα ἀπηγέοντο. ἐπὶ τοῖσι περιαλγέων ἐξ ἀτελέος τοῦ ἔργου Κομβάβον μετεκάλεεν. ἄλλοι δὲ λέγουσι λόγον οὔτι ἀληθέα, τὴν Στρατονίκην, ἐπειδὴ ἀπέτυχε τῶν ἐδέετο, αὐτὴν γράψασαν ἐς τὸν ἄνδρα τοῦ Κομβάβου κατηγορέειν πείρην οἱ ἐπικαλέουσαν, καὶ τὸ Ἕλληνες Σθενεβοίης πέρι λέγουσι καὶ Φαίδρης τῆς Κνωσσίης, ταυτὶ καὶ Ἀσσύριοι ἐς Στρατονίκην μυθολογέουσιν. ἐγὼ μέν νυν οὐδὲ Σθενεβοίην πείθομαι οὐδὲ Φαίδρην τοιάδε ἐπιτελέσαι, εἰ τὸν Ἱππόλυτον ἀτρεκέως ἐπόθεε Φαίδρη. ἀλλὰ τὰ μὲν ἐχέτω ὅκως καὶ ἐγένετο. [23] Ce qui se passe à Hiérapolis entre Combabus et Stratonice ne tarde pas à parvenir aux oreilles du roi. De nombreux délateurs, de retour en Assyrie, déposent contre les deux amants et racontent au roi toute cette intrigue. Le monarque, plein de dépit, n'attend pas que l'œuvre soit achevée : il l'appelle Combabus. D'autres prétendent, mais ce n'est pas vraisemblable, que Stratonice, voyant ses prières repoussées, écrivit elle-même à son mari pour accuser Combabus d'avoir attenté à son honneur ; et ce que les Grecs racontent de Sthénobée et de Phèdre de Crète, les Assyriens le disent de Stratonice. Pour moi, je ne crois pas que Sthénobée ni Phèdre ait jamais rien fait de semblable, Phèdre surtout, si elle aimait Hippolyte. Mais laissons ces choses pour ce qu'elles sont.
[24] Ὡς δὲ ἀγγελίη ἐς τὴν ἱρὴν πόλιν ἀπίκετο ἔγνω τε Κομβάβος τὴν αἰτίην, θαρσέων τε ᾖεν, ὅτι οἱ ἀπολογίη οἴκοι ἐλείπετο, καί μιν ἐλθόντα βασιλεὺς αὐτίκα μὲν ἔδησέν τε καὶ ἐν φρουρῇ εἶχεν· μετὰ δέ, παρεόντων οἱ τῶν φίλων οἳ καὶ τότε πεμπομένῳ τῷ Κομβάβῳ παρεγένοντο, παραγαγὼν ἐς μέσον κατηγορέειν ἄρχετο καί οἱ μοιχείην τε καὶ ἀκολασίην προὔφερεν· κάρτα δὲ δεινοπαθέων πίστιν τε καὶ φιλίην ἀνεκαλέετο, λέγων τρισσὰ Κομβάβον ἀδικέειν μοιχόν τε ἐόντα καὶ ἐς πίστιν ὑβρίσαντα καὶ ἐς θεὸν ἀσεβέοντα, τῆς ἐν τῷ ἔργῳ τοιάδε ἔπρηξεν. πολλοὶ δὲ παρεστεῶτες ἤλεγχον ὅτι ἀναφανδὸν σφέας ἀλλήλοισι συνεόντας εἶδον. πᾶσιν δὲ τέλος ἐδόκεεν αὐτίκα θνήσκειν Κομβάβον θανάτου ἄξια ἐργασμένον. [24] Dès que l'ordre du roi est arrivé à Hiérapolis, et que Combabus a sa la cause de son rappel, il se met en route bien tranquille, sûr d'avoir chez lui de quoi se justifier. A peine arrivé, le roi le fait jeter et garder en prison. Ensuite, devant ses amis, qui se trouvaient auprès de lui quand il avait envoyé Combabus, il lui reproche son adultère et sa passion criminelle, et, dans son emportement, il l'accuse, au nom de la confiance et de l'amitié trahies, d'avoir commis trois crimes : adultère, abus de confiance, impiété envers la déesse outragée par lui, au moment même où il lui élevait un temple. Plusieurs témoins attestent avoir vu les deux amants dans les bras l'un de J'autre, et tout le monde conclut que Combabus doit être mis à mort, comme ayant commis des crimes dignes de la peine capitale.


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Dernière mise à jour : 14/05/2009