HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur la déesse syrienne

Paragraphes 34-36

  Paragraphes 34-36

[34] Ἐν αὐτῷ δὲ τῷ νηῷ ἐσιόντων ἐν ἀριστερῇ κέαται πρῶτα μὲν θρόνος Ἠελίου, αὐτοῦ δὲ ἕδος οὐκ ἔνι· μούνου γὰρ Ἠελίου καὶ Σεληναίης ξόανα οὐ δεικνύουσιν. ὅτευ δὲ εἵνεκα ὧδε νομίζουσιν, ἐγὼ καὶ τόδε ἔμαθον. λέγουσι τοῖσι μὲν ἄλλοισι θεοῖσιν ὅσιον ἔμμεναι ξόανα ποιέεσθαι, οὐ γὰρ σφέων ἐμφανέα πάντεσι τὰ εἴδεα· Ἠέλιος δὲ καὶ Σεληναίη πάμπαν ἐναργέες καὶ σφέας πάντες ὁρέουσι. κοίη ὦν αἰτίη ξοανουργίης τοῖσι ἐν τῷ ἠέρι φαινομένοισι; [34] Quand on entre dans le temple, à gauche, on trouve un trône réservé au Soleil, mais la figure de ce dieu n'y est pas. Le Soleil et la Lune sont les seules divinités dont ils ne montrent pas les images. Pourquoi agissent-ils de la sorte ? Voici ce que j'en ai su. Ils disent qu'il est permis de représenter les autres dieux, parce qu'ils ne se manifestent pas à la vue des hommes, tandis que le Soleil et la Lune brillent à tous les yeux, et que tout le monde peut les voir. Pourquoi alors faire les statues de divinités qui se montrent dans le ciel ?
[35] Μετὰ δὲ τὸν θρόνον τοῦτον κέαται ξόανον Ἀπόλλωνος, οὐκ οἷον ἐώθεε ποιέεσθαι· οἱ μὲν γὰρ ἄλλοι πάντες Ἀπόλλωνα νέον τε ἥγηνται καὶ πρωθήβην ποιέουσιν, μοῦνοι δὲ οὗτοι Ἀπόλλωνος γενειήτεω ξόανον δεικνύουσιν. καὶ τάδε ποιέοντες ἑωυτοὺς μὲν ἐπαινέουσιν, Ἑλλήνων δὲ κατηγορέουσιν καὶ ἄλλων ὁκόσοι Ἀπόλλωνα παῖδα θέμενοι ἱλάσκονται. αἰτίη δὲ ἥδε. δοκέει αὐτέοισι ἀσοφίη μεγάλη ἔμμεναι ἀτελέα ποιέεσθαι τοῖσι θεοῖσι τὰ εἴδεα, τὸ δὲ νέον ἀτελὲς ἔτι νομίζουσιν. ἐν δὲ καὶ ἄλλο τῷ σφετέρῳ Ἀπόλλωνι καινουργέουσι· μοῦνοι Ἀπόλλωνα εἵμασι κοσμέουσιν. [35] Vient ensuite un trône où l’on voit la statue d'Apollon, mais non pas tel qu'il est ordinairement représenté. Tous les autres peuples regardent Apollon comme un jeune homme et le représentent à la fleur de l'âge. Seuls les Syriens représentent dans leurs statues Apollon barbu ; ils s'applaudissent beaucoup de cet usage, et blâment les Grecs ainsi que les autres nations qui croient se rendre Apollon propice sous les traits d'un enfant. Or, voici leur raison : c'est, selon eux, une extrême ignorance que de donner aux dieux des formes imparfaites, et, dans leur opinion, la jeunesse est un âge imparfait. Il est encore une autre singularité dans leur Apollon : il est vêtu ; ce sont les seuls qui le représentent ainsi.
[36] Ἔργων δὲ αὐτοῦ πέρι πολλὰ μὲν ἔχω εἰπεῖν, ἐρέω δὲ τὸ μάλιστα θωυμάζειν ἄξιον. πρῶτα δὲ τοῦ μαντηίου ἐπιμνήσομαι. μαντήια πολλὰ μὲν παρ´ Ἕλλησι, πολλὰ δὲ καὶ παρ´ Αἰγυπτίοισι, τὰ δὲ καὶ ἐν Λιβύῃ, καὶ ἐν τῇ δὲ Ἀσίῃ πολλά ἐστιν. ἀλλὰ τὰ μὲν οὔτε ἱρέων ἄνευ οὔτε προφητέων φθέγγονται, ὅδε δὲ αὐτός τε κινέεται καὶ τὴν μαντηίην ἐς τέλος αὐτουργέει. τρόπος δὲ αὐτῆς τοιόσδε. εὖτ´ ἂν ἐθέλῃ χρησμηγορέειν, ἐν τῇ ἕδρῃ πρῶτα κινέεται, οἱ δέ μιν ἱρέες αὐτίκα ἀείρουσιν· ἢν δὲ μὴ ἀείρωσιν, δὲ ἱδρώει καὶ ἐς μέζον ἔτι κινέεται. εὖτ´ ἂν δὲ ὑποδύντες φέρωσιν, ἄγει σφέας πάντῃ περιδινέων καὶ ἐς ἄλλον ἐξ ἑτέρου μεταπηδέων. τέλος ἀρχιερεὺς ἀντιάσας ἐπερέεταί μιν περὶ ἁπάντων πρηγμάτων· δὲ ἤν τι μὴ ἐθέλῃ ποιέεσθαι, ὀπίσω ἀναχωρέει, ἢν δέ τι ἐπαινέῃ, ἄγει ἐς τὸ πρόσω τοὺς προφέροντας ὅκωσπερ ἡνιοχέων. οὕτως μὲν συναγείρουσι τὰ θέσφατα, καὶ οὔτε ἱρὸν πρῆγμα οὐδὲν οὔτε ἴδιον τούτου ἄνευ ποιέουσιν. λέγει δὲ καὶ τοῦ ἔτεος πέρι καὶ τῶν ὡρέων αὐτοῦ πασέων, καὶ ὁκότε οὐκ ἔρονται. λέγει δὲ καὶ τοῦ σημηίου πέρι, κότε χρή μιν ἀποδημέειν τὴν εἶπον ἀποδημίην. [36] Je pourrais encore en dire bien long sur ces différentes œuvres, mais j'insiste sur ce qui me parait le plus merveilleux, et je vais parler immédiatement des oracles. Il y a un grand nombre d'oracles en Grèce, en Égypte, en Libye ; il y en a aussi beaucoup en Asie ; mais les divinités de ces pays ne parlent que par la bouche de leurs prêtres et de leurs prophètes. L'Apollon syrien se meut tout seul, et rend lui-même ses oracles Voici comment. Quand il veut parler, il commence par s'agiter sur son trône. Aussitôt les prêtres l'enlèvent. S'ils ne l'enlèvent pas, il sue et s'agite de plus en plus. Lorsqu'ils le transportent sur leurs épaules, il les fait tourner sur eux-mêmes et passer d'un endroit à un autre. Enfin le grand prêtre se présente à lui et lui adresse toutes sortes de questions, Si le dieu désapprouve, il recule ; s'il approuve, il fait marcher les porteurs en avant et les conduit comme avec des rênes. C'est ainsi que l'on recueille ses oracles, sans lesquels on n'entreprend rien de sacré ni de particulier. Il fait des prédictions relatives à l'année et à toutes les saisons ; il en indique le temps et l'état ; il annonce à quelle époque le Séméion doit faire le voyage dont j'ai parlé.


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Dernière mise à jour : 14/05/2009