HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Dialogue des courtisanes

Dialogue 4

  Dialogue 4

[4,0] ΜΕΛΙΤΤΑ ΚΑΙ ΒΑΚΧΙΣ. [4,0] MÉLITTA ET BACCHIS.
[4,1] ΜΕΛΙΤΤΑ. Εἴ τινα οἶσθα, Βακχί, γραῦν, οἷαι πολλαὶ Θετταλαὶ λέγονται ἐπᾴδουσαι καὶ ἐρασμίους ποιοῦσαι, εἰ καὶ πάνυ μισουμένη γυνὴ τυγχάνοι, οὕτως ὄναιο, παραλαβοῦσα ἧκέ μοι· θαἰμάτια γὰρ καὶ τὰ χρυσία ταῦτα προείμην ἡδέως, εἰ μόνον ἴδοιμι ἐπ´ ἐμὲ αὖθις ἀναστρέψαντα Χαρῖνον μισήσαντα Σιμίχην ὡς νῦν ἐμέ. ΒΑΚΧΙΣ. Τί φῄς; οὐκέτι σύνεστεἀλλὰ παρὰ τὴν Σιμίχην, Μέλιττα, καταλιπὼν οἴχεται Χαρῖνοςδι´ ἣν τοσαύτας ὀργὰς τῶν γονέων ἠνέσχετο οὐ βουληθεὶς τὴν πλουσίαν ἐκείνην γῆμαι πέντε προικὸς τάλαντα, ὡς ἔλεγον, ἐπιφερομένην; πέπυσμαι γὰρ ταῦτά σου ἀκούσασα. ΜΕΛΙΤΤΑ. Ἅπαντα ἐκεῖνα οἴχεται, Βακχί, καὶ πέμπτην ταύτην ἡμέραν οὐδ´ ἑώρακα ὅλως αὐτόν, ἀλλὰ πίνουσι παρὰ τῷ συνεφήβῳ Παμμένει αὐτός τε καὶ Σιμίχη. [4,1] MÉLITTA. Si tu connais, Bacchis, quelque vieille, comme on dit qu'il y en a bon nombre en Thessalie, qui sache rendre les gens aimables par quelque enchantement et faire aduler la femme la plus haïe, prends-la, que le ciel te le rende ! et amène-la ici. Ces habillements complets, tout cet or, je suis prête à le lui donner, si je vois Charinus revenir à moi et détester Simmiché comme il me déteste. BACCHIS. Que dis-tu ? Charinus vit maintenant avec Simmiché ? Il t’a quittée, Mélitta, toi, pour qui il a eu tant de démêlés avec sa famille, et refusé d'épouser cette riche héritière, qui dit-on, lui apportait une dot de cinq talents ? Je me rappelle t'avoir entendue dire cela. MÉLITTA. C'en est fait, Bacchis, tout est perdu pour moi. Il y a cinq jours entiers que je ne l’ai vu. Il va chez un de ses amis. Pamménès, faire bombance avec Simmiché.
[4,2] ΒΑΚΧΙΣ. Δεινά, Μέλιττα, πέπονθας. ἀλλὰ τί καὶ ὑμᾶς διέστησεν; ἔοικε γὰρ οὐ μικρὸν τοῦτ´ εἶναι. ΜΕΛΙΤΤΑ. Τὸ μὲν ὅλον οὐδὲ εἰπεῖν ἔχω· πρῴην δὲ ἀνελθὼν ἐκ Πειραιῶςκατεληλύθει γάρ, οἶμαι, χρέος ἀπαιτήσων πέμψαντος τοῦ πατρόςοὔτε προσέβλεψεν ἐσελθὼν οὔτε προσήκατο ὡς ἔθος προσδραμοῦσαν, ἀποσεισάμενος δὲ περιπλακῆναι θέλουσαν, Ἄπιθι, φησί, πρὸς τὸν ναύκληρον Ἑρμότιμον τὰ ἐπὶ τῶν τοίχων γεγραμμένα ἐν Κεραμεικῷ ἀνάγνωθι, ὅπου κατεστηλίτευται ὑμῶν τὰ ὀνόματα. Τίνα Ἑρμότιμον, τίνα, ἔφην, ποίαν στήλην λέγεις; δὲ οὐδὲν ἀποκρινάμενος οὐδὲ δειπνήσας ἐκάθευδεν ἀποστραφείς. πόσα οἴει ἐπὶ τούτῳ μεμηχανῆσθαί με περιλαμβάνουσαν, ἐπιστρέφουσαν, φιλοῦσαν ἀπεστραμμένου τὸ μετάφρενον; δ´ οὐδ´ ὁπωστιοῦν ὑπεμαλάχθη, ἀλλ´ Εἴ μοι, φησίν, ἐπὶ πλέον ἐνοχλήσεις, ἄπειμι ἤδη, εἰ καὶ μέσαι νύκτες εἰσίν. [4,2] BACCHIS. C'est triste pour toi, ma pauvre Mélitta. Mais pourquoi vous êtes-vous brouillés ? Il a fallu quelque chose de grave. MÉLITTA. Je ne sais pas du tout pourquoi. Hier, quand il est revenu du Pirée, où son père l'avait envoyé, je crois, recouvrer une dette, il n'a pas voulu me regarder au moment où j'accourais au-devant de lui, et, repoussant mon embrassade : "Laisse-moi, m'a-t-il dit. Va trouver le patron Hermontinus ou plutôt va lire ce qui est écrit sur les murs du Céramique, où ton nom et le sien sont gravés sur une colonne. "Quel Hermotimus ? lui dis-je, quelle colonne ?" Mais lui sans me répondre, sans vouloir dîner, il se couche en me tournant le dos. De quoi ne me suis-je pas ingéniée ? Je l'ai embrassé, j'ai essayé de le ramener de mon côté, je lui ai baisé le dos ! Insensible à toutes mes caresses : " Si tu m'importunes plus longtemps, me dit-il, je m'en vais, quoiqu'il soit minuit."
[4,3] ΒΑΚΧΙΣ. Ὅμως ᾔδεις τὸν Ἑρμότιμον; ΜΕΛΙΤΤΑ. Ἀλλά με ἴδοις, Βακχί, ἀθλιώτερον διάγουσαν νῦν ἔχω, εἴ τινα ἐγὼ ναύκληρον Ἑρμότιμον οἶδα. πλὴν ἀλλ´ μὲν ἕωθεν ἀπεληλύθει τοῦ ἀλεκτρυόνος ᾄσαντος εὐθὺς ἀνεγρόμενος, ἐγὼ δὲ ἐμεμνήμην ὅτι κατὰ τοίχου τινὸς ἔλεγε καταγεγράφθαι τοὔνομα ἐν Κεραμεικῷ· ἔπεμψα οὖν Ἀκίδα κατασκεψομένην· δ´ ἄλλο μὲν οὐδὲν εὗρε, τοῦτο δὲ μόνον ἐπιγεγραμμένον ἐσιόντων ἐπὶ τὰ δεξιὰ πρὸς τῷ Διπύλῳ, Μέλιττα φιλεῖ Ἑρμότιμον, καὶ μικρὸν αὖθις ὑποκάτω, ναύκληρος Ἑρμότιμος φιλεῖ Μέλιτταν. ΒΑΚΧΙΣ. τῶν περιέργων νεανίσκων. συνίημι γάρ. λυπῆσαί τις θέλων τὸν Χαρῖνον ἐπέγραψε ζηλότυπον ὄντα εἰδώς· δὲ αὐτίκα ἐπίστευσεν. εἰ δέ που ἴδοιμι αὐτόν, διαλέξομαι. ἄπειρός ἐστι καὶ παῖς ἔτι. ΜΕΛΙΤΤΑ. Ποῦ δ´ ἂν ἴδοις ἐκεῖνον, ὃς ἐγκλεισάμενος ἑαυτὸν σύνεστι τῇ Σιμίχῃ; οἱ γονεῖς δὲ ἔτι παρ´ ἐμοὶ ζητοῦσιν αὐτόν. ἀλλ´ εἴ τινα εὕροιμεν Βακχί, γραῦν, ὡς ἔφην· ἀποσώσει γὰρ ἂν φανεῖσα. [4,3] BACCHIS. Mais connais-tu cet Hermontinus ? MÉLITTA. Puisses-tu, Bacchis, me voir plus malheureuse encore que je ne suis, si je connais ce patron ! Cependant, dès la pointe du jour, au chant du coq, Charinus s’éveille et s'en va. Je me rappelle qu'il m'a dit avoir vu mon nom inscrit sur un mur du Céramique. J'y envoie Acis. Elle ne trouve que ces mots gravés à droite en entrant près du Dipyle : "Mélitta aime Hermontinus." et un peu plus bas : "Le patron Hermotimus aime Mélitta." BACCHIS. Quels mauvais sujets que ces jeunes gens ! Je comprends. Quelqu'un pour faire pièce à Charinus, le sachant jaloux, aura mis cette inscription. Il a cru la chose tout de suite. Si je le vois, je lui en parlerai. Il n'a pas d'expérience : c'est un enfant. MÉLITTA. Mais comment pourras-tu le voir ? Il s'enferme toute la journée avec Simmiché. Ses parents l'ont fait en vain chercher ici... Ah ! Bacchis, si je pouvais trouver quelque vieille telle que je te la disais, sa présence me sauverait la vie.
[4,4] ΒΑΚΧΙΣ. Ἔστιν, φιλτάτη, ὅτι χρησίμη φαρμακίς, Σύρα τὸ γένος, ὠμὴ ἔτι καὶ συμπεπηγυῖα, μοί ποτε Φανίαν χαλεπαίνοντα κἀκεῖνον εἰκῆ, ὥσπερ Χαρῖνος, διήλλαξε μετὰ μῆνας ὅλους τέτταρας, ὅτε ἐγὼ μὲν ἤδη ἀπεγνώκειν, δὲ ὑπὸ τῶν ἐπῳδῶν ἧκεν αὖθις ἐπ´ ἐμέ. ΜΕΛΙΤΤΑ. Τί δὲ ἔπραξεν γραῦς, εἴπερ ἔτι μέμνησαι; ΒΑΚΧΙΣ. Λαμβάνει μὲν οὐδὲ πολύν, Μέλιττα, τὸν μισθόν, ἀλλὰ δραχμὴν καὶ ἄρτον· ἐπικεῖσθαι δὲ δεῖ μετὰ τῶν ἁλῶν καὶ ὀβολοὺς ἑπτὰ καὶ θεῖον καὶ δᾷδα. ταῦτα δὲ γραῦς λαμβάνει, καὶ κρατῆρα κεκερᾶσθαι δεῖ καὶ πίνειν ἐκείνην μόνην. δεήσει αὐτοῦ μέντοιτιτοῦ ἀνδρὸς εἶναι, οἷον ἱμάτια κρηπῖδας ὀλίγας τῶν τριχῶν τι τῶν τοιούτων. ΜΕΛΙΤΤΑ. Ἔχω τὰς κρηπῖδας αὐτοῦ. [4,4] BACCHIS. Il y a, ma très chère, une excellente magicienne, Syrienne de naissance, robuste et vigoureuse, qui m'a jadis raccommodée avec Phanias, lequel, ainsi que ton Charinus, s'était brouillé avec moi pour une vétille. Après quatre mois entiers, elle l'a ramené auprès de moi par ses enchantements, quand je commençais à en désespérer. MÉLITTA. Qu'a donc fait cette vieille, si tu te le rappelles ? BACCHIS. Elle ne prend pas cher, Mélitta, elle demande seulement une drachme et un pain. Il faut, cependant, apporter encore du sel, sept oboles, du soufre et un flambeau. La vieille les prend. On verse aussi du vin dans un vase, et c'est elle qui le boit. Il faudra encore que tu te procures quelque chose qui ait appartenu à ton amant, des habits, des chaussures, quelques cheveux ou autres objets analogues. MÉLITTA. Justement, j'ai ses chaussures.
[4,5] ΒΑΚΧΙΣ. Ταύτας κρεμάσασα ἐκ παττάλου ὑποθυμιᾷ τῷ θείῳ, πάττουσα καὶ τῶν ἁλῶν ἐπὶ τὸ πῦρ· ἐπιλέγει δὲ ἀμφοῖν τὰ ὀνόματα καὶ τὸ ἐκείνου καὶ τὸ σόν. εἶτα ἐκ τοῦ κόλπου προκομίσασα ῥόμβον ἐπιστρέφει ἐπῳδήν τινα λέγουσα ἐπιτρόχῳ τῇ γλώττῃ, βαρβαρικὰ καὶ φρικώδη ὀνόματα. ταῦτα ἐποίησε τότε. καὶ μετ´ οὐ πολὺ Φανίας, ἅμα καὶ τῶν συνεφήβων ἐπιτιμησάντων αὐτῷ καὶ τῆς Φοιβίδος, συνῆν, πολλὰ αἰτούσης, ἧκέ μοι, τὸ πλέον ὑπὸ τῆς ἐπῳδῆς ἀγόμενος. ἔτι δὲ καὶ τοῦτό με σφόδρα κατὰ τῆς Φοιβίδος τὸ μίσηθρον ἐδιδάξατο, τηρήσασαν τὸ ἴχνος, ἐπὰν ἀπολίποι, ἀμαυρώσασαν ἐπιβῆναι μὲν τῷ ἀριστερῷ ἐκείνης τὸν ἐμὸν δεξιόν. τῷ δεξιῷ δὲ τὸν ἀριστερὸν ἔμπαλιν καὶ λέγειν, Ἐπιβέβηκά σοι καὶ ὑπεράνω εἰμί· καὶ ἐποίησα ὡς προσέταξε. ΜΕΛΙΤΤΑ. Μὴ μέλλε, μὴ μέλλε, Βακχί, κάλει ἤδη τὴν Σύραν. σὺ δέ, Ἀκί, τὸν ἄρτον καὶ τὸ θεῖον καὶ τὰ ἄλλα πάντα πρὸς τὴν ἐπῳδὴν εὐτρέπιζε. [4,5] BACCHIS. Elle les suspendra à un pieu, brûlera du soufre dessous, répandra du sel sur le brasier, en prononçant vos deux noms, le tien et celui de Charinus. Puis, tirant une toupie de son sein, elle la fera tourner, et récitera son enchantement composé de plusieurs mots barbares qui font frémir. Voilà du moins ce qu'elle a fait pour moi. Bientôt après, Phanias, malgré les reproches de ses amis et les vives instances de Phébis, avec laquelle il vivait, revint à moi, entraîné par la puissance du charme. Il y a plus. La vieille m'apprit encore un secret pour inspirer à Phanias la haine la plus violente contre Phébis. C'était d'observer la trace des pas de cette fille, de les effacer en posant le pied droit où elle avait posé le pied gauche, et le pied gauche où elle avait posé le pied droit, et de dire en même temps : "Je marche sur toi ; je suis au-dessus de toi !" J'ai fait tout ce qu'elle m'avait prescrit. MÉLITTA. Vite, vite, Bacchis ! Fais-moi venir la Syrienne ! Et toi, Acis, procure-toi du pain, du soufre et tout ce qu'il faut pour l’enchantement.


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Dernière mise à jour : 27/05/2009