Texte grec :
[6] οὗτοι μὲν οὖν—ἐλεύθερον
γὰρ ἀκοή—ποιούντων ὅ τι καὶ φίλον.
Ἐγὼ δέ, ἐπειδήπερ ἔτι ἐν Ἰνδοῖς ἐσμέν, ἐθέλω
καὶ ἄλλο ὑμῖν διηγήσασθαί τι τῶν ἐκεῖθεν, οὐκ
ἀπροσδιόνυσον οὐδ´ αὐτό, οὐδ´ ὧν ποιοῦμεν ἀλλότριον.
ἐν Ἰνδοῖς τοῖς Μαχλαίοις, οἳ τὰ λαιὰ τοῦ
Ἰνδοῦ ποταμοῦ, εἰ κατὰ ῥοῦν αὐτοῦ βλέποις,
ἐπινεμόμενοι μέχρι πρὸς τὸν Ὠκεανὸν καθήκουσι,
παρὰ τούτοις ἄλσος ἐστὶν ἐν περιφράκτῳ, οὐ
πάνυ μεγάλῳ χωρίῳ, συνηρεφεῖ δέ· κιττὸς γὰρ
πολὺς καὶ ἄμπελοι σύσκιον αὐτὸ ἀκριβῶς ποιοῦσιν.
ἐνταῦθα πηγαί εἰσι τρεῖς καλλίστου καὶ
διειδεστάτου ὕδατος, ἡ μὲν Σατύρων, ἡ δὲ Πανός,
ἡ δὲ Σιληνοῦ. καὶ εἰσέρχονται εἰς αὐτὸ οἱ Ἰνδοὶ
ἅπαξ τοῦ ἔτους ἑορτάζοντες τῷ θεῷ, καὶ πίνουσι
τῶν πηγῶν, οὐχ ἁπασῶν ἅπαντες, ἀλλὰ καθ´
ἡλικίαν, τὰ μὲν μειράκια τῆς τῶν Σατύρων, οἱ
ἄνδρες δὲ τῆς Πανικῆς, τῆς δὲ τοῦ Σιληνοῦ οἱ κατ´
ἐμέ.
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Traduction française :
[6] Ils en feront, du reste, tout ce qui leur plaira. L'audition est libre. Mais,
puisque nous sommes dans les Indes, je veux encore vous raconter une des
merveilles du pays. Elle n'est pas étrangère à Bacchus et rentre parfaitement
dans notre sujet. Chez les Indiens Machlées, qui occupent la rive gauche du
fleuve Indus, si vous considérez la direction de son cours, et qui descendent
jusqu'à l'Océan, il est un bois sacré renfermé dans une enceinte. Son
étendue n'est pas considérable, mais il est touffu, le lierre et la vigne y
forment un épais ombrage. Dans ce bois sont trois sources d'une eau fort
belle et fort limpide, l'une consacrée aux Satyres, l'autre à Pan, la troisième à
Silène. Tous les ans, les Indiens se rendent dans ce bois, afin d'y célébrer la
fête de Bacchus, et ils boivent à ces fontaines, non pas indistinctement, mais
chacun suivant son âge, les jeunes gens à la fontaine des Satyres, les
hommes faits à celle de Pan, et les vieillards de mon âge à celle de Silène.
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