Texte grec :
[5] Ἀλλὰ τί πρὸς τὸν Διόνυσον ὁ Διόνυσος
οὗτος; εἴποι τις ἄν. ὅτι μοι δοκοῦσι—καὶ πρὸς
Χαρίτων μή με κορυβαντιᾶν ἢ τελέως μεθύειν
ὑπολάβητε, εἰ τἀμὰ εἰκάζω τοῖς θεοῖς—ὅμοιόν τι
πάσχειν οἱ πολλοὶ πρὸς τοὺς καινοὺς τῶν λόγων
τοῖς Ἰνδοῖς ἐκείνοις, οἷον καὶ πρὸς τοὺς ἐμούς·
οἰόμενοι γὰρ σατυρικὰ καὶ γελοῖά τινα καὶ κομιδῇ
κωμικὰ παρ´ ἡμῶν ἀκούσεσθαι—τοιαῦτα γὰρ πεπιστεύκασιν,
οὐκ οἶδ´ ὅ τι δόξαν αὐτοῖς ὑπὲρ ἐμοῦ
—οἱ μὲν οὐδὲ τὴν ἀρχὴν ἀφικνοῦνται, ὡς οὐδὲν
δέον παρέχειν τὰ ὦτα κώμοις γυναικείοις καὶ σκιρτήμασι
σατυρικοῖς καταβάντας ἀπὸ τῶν ἐλεφάντων,
οἱ δὲ ὡς ἐπὶ τοιοῦτό τι ἥκοντες ἀντὶ τοῦ
κιττοῦ σίδηρον εὑρόντες οὐδ´ οὕτως ἐπαινεῖν
τολμῶσι τῷ παραδόξῳ τοῦ πράγματος τεθορυβημένοι.
ἀλλὰ θαρρῶν ἐπαγγέλλομαι αὐτοῖς,
ὅτι ἢν καὶ νῦν ὡς πρότερόν ποτε τὴν τελετὴν
ἐθελήσωσιν ἐπιδεῖν πολλάκις καὶ ἀναμνησθῶσιν
οἱ παλαιοὶ συμπόται κώμων κοινῶν τῶν τότε
καιρῶν καὶ μὴ καταφρονήσωσιν τῶν Σατύρων
καὶ Σιληνῶν, πίωσι δὲ ἐς κόρον τοῦ κρατῆρος
τούτου, ἔτι βακχεύσειν καὶ αὐτοὺς καὶ πολλάκις
μεθ´ ἡμῶν ἐρεῖν τὸ εὐοῖ.
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Traduction française :
[5] Mais que fait à Bacchus ce conte bachique ? dira-t-on. Le voici, et ne
me croyez pas, au nom des Grâces, agité de la folie des Corybantes ou
plongé dans l'ivresse, si je compare mes oeuvres à celles des dieux ! Il me
semble que la plupart des auditeurs, auxquels on annonce quelques
nouvelles compositions, les miennes par exemple, font absolument comme
les Indiens. Ils s'imaginent que je débite des pièces satyriques, plaisantes,
vraiment comiques, croient ce qu'on leur dit sans examen, et se font de moi
je ne sais quelle opinion. Les uns s'abstiennent de venir à mes séances, et,
dédaignant de prêter l'oreille à des folies de Bacchantes, à des danses de
Satyres, ne descendent pas de leurs éléphants ; d'autres attirés par ces
objets mêmes, sont tout étonnés de trouver à la place du pampre une pointe
de fer, et, troublés de cette découverte inattendue, n'osent plus revenir. Moi,
je leur annonce en toute confiance que, s'ils veulent encore aujourd'hui être
initiés comme autrefois à nos mystères, si mes anciens convives se
rappellent la gaieté qui régnait dans nos festins, et si, sans mépriser les
Satyres et les Silènes, ils veulent boire dans cette coupe jusqu'à l'ivresse,
remplis à leur tour de l'esprit de Bacchus, ils sécrieront souvent avec moi :
"Évohé !"
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