HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Préface ou Bacchus

Chapitres 7-8

  Chapitres 7-8

[7] μὲν οὖν πάσχουσιν οἱ παῖδες ἐπειδὰν πίωσιν, οἷα οἱ ἄνδρες τολμῶσι κατεχόμενοι τῷ Πανί, μακρὸν ἂν εἴη λέγειν· δ´ οἱ γέροντες ποιοῦσιν, ὅταν μεθυσθῶσιν τοῦ ὕδατος, οὐκ ἀλλότριον εἰπεῖν· ἐπειδὰν πίῃ γέρων καὶ κατάσχῃ αὐτὸν Σιληνός, αὐτίκα ἐπὶ πολὺ ἄφωνός ἐστι καὶ καρηβαροῦντι καὶ βεβαπτισμένῳ ἔοικεν, εἶτα ἄφνω φωνή τε λαμπρὰ καὶ φθέγμα τορὸν καὶ πνεῦμα λιγυρὸν ἐγγίγνεται αὐτῷ καὶ λαλίστατος ἐξ ἀφωνοτάτου ἐστίν, οὐδ´ ἂν ἐπιστομίσας παύσειας αὐτὸν μὴ οὐχὶ συνεχῆ λαλεῖν καὶ ῥήσεις μακρὰς συνείρειν. συνετὰ μέντοι πάντα καὶ κόσμια καὶ κατὰ τὸν Ὁμήρου ἐκεῖνον ῥήτορα· νιφάδεσσι γὰρ ἐοικότα χειμερίῃσι διεξέρχονται, οὐδ´ ἀποχρήσει σοι κύκνοις κατὰ τὴν ἡλικίαν εἰκάσαι αὐτούς, ἀλλὰ τεττιγῶδές τι πυκνὸν καὶ ἐπίτροχον συνάπτουσιν ἄχρι βαθείας ἑσπέρας. τοὐντεῦθεν δὲ ἤδη ἀφεθείσης αὐτοῖς τῆς μέθης σιωπῶσι καὶ πρὸς τὸ ἀρχαῖον ἀνατρέχουσι. τὸ μέντοι παραδοξότατον οὐδέπω εἶπον· ἢν γὰρ ἀτελῆ γέρων μεταξὺ καταλίπῃ ὃν διεξῄει τὸν λόγον, δύντος ἡλίου κωλυθεὶς ἐπὶ πέρας αὐτὸν ἐπεξελθεῖν, ἐς νέωτα πιὼν αὖθις ἐκεῖνα συνάπτει πέρυσι λέγοντα μέθη αὐτὸν κατέλιπεν. [7] Ce qui arrive aux enfants, après qu'ils ont bu à leur source, ou quelle est l'audace des hommes qui ont puisé à celle de Pan, serait chose trop longue à vous dire. Mais il n'est pas inutile de vous raconter ce que font les vieillards, quand ils se sont enivrés à leur fontaine. À peine un vieillard a-t-il bu, qu'il est tout à coup pénétré de l'esprit de Silène, il demeure quelque temps sans voix, sa tête est lourde. Il ressemble à un homme complètement plongé dans l'ivresse, puis soudain il recouvre la parole. Sa voix devient pleine et sonore, son accent mélodieux. De muet qu'il était il se fait bavard. En vain vous essayeriez de lui fermer la bouche pour l'empêcher de parler et mettre un terme à ses longs discours. Cependant tout ce qu'il dit est rempli de sens et d'agrément. Comme l'orateur d'Homère, ses paroles sont aussi pressées que les flocons de neige qui tombent en hiver. Il ne conviendrait pas de le comparer aux cygnes, à cause de son âge, mais son éloquence ressemble plutôt aux chants rapides et précipités de la cigale, qui se prolongent jusqu'à une heure avancée du soir. À ce moment, l'ivresse se dissipe, le vieillard se tait, et il rentre dans son premier état. Je ne vous ai pourtant pas dit encore ce qu'il y a de plus merveilleux : c'est que, si le vieillard, forcé par le coucher du soleil d'interrompre son discours, le laisse inachevé, l'année suivante, en buvant à la même source, il le reprend à l'endroit même où l'ivresse qui l'inspirait l'avait abandonné.
[8] Ταῦτά μοι κατὰ τὸν Μῶμον εἰς ἐμαυτὸν ἀπεσκώφθω, καὶ μὰ τὸν Δί´ οὐκ ἂν ἔτι ἐπαγάγοιμι τὸ ἐπιμύθιον· ὁρᾶτε γὰρ ἤδη καθ´ τι τῷ μύθῳ ἔοικα. ὥστε ἢν μέν τι παραπαίωμεν, μέθη αἰτία· εἰ δὲ πινυτὰ δόξειε τὰ λεγόμενα, Σιληνὸς ἄρα ἦν ἵλεως. [8] Qu'à l'exemple de Momus, cette raillerie soit dirigée contre moi-même ! Et je ne crois pas, par Jupiter ! qu'il soit besoin de montrer où ma fable veut en venir. Vous voyez bien en quoi elle peut m'être appliquée. Si je suis dans le délire, l'ivresse en est la cause, mais si mes discours vous semblent raisonnables, c'est que Silène m'a été propice.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009