Texte grec :
[1,25] Συρίττοντος δὲ αὐτοῦ τὸ μεσημβρινὸν καὶ τῶν
ποιμνίων σκιαζομένων ἔλαθεν ἡ Χλόη κατανυστάξασα.
Φωράσας τοῦτο ὁ Δάφνις καὶ καταθέμενος τὴν σύριγγα
πᾶσαν αὐτὴν ἔβλεπεν ἀπλήστως, οἷα μηδὲν αἰδούμενος,
καὶ ἅμα κρύφα ἠρέμα ὑπεφθέγγετο· «οἷοι καθεύδουσιν
ὀφθαλμοί, οἷον δὲ ἀποπνεῖ τὸ στόμα· οὐδὲ τὰ μῆλα τοιοῦτον,
οὐδὲ αἱ λόχμαι. Ἀλλὰ φιλῆσαι δέδοικα· δάκνει τὸ
φίλημα τὴν καρδίαν, καὶ ὥσπερ τὸ νέον μέλι μαίνεσθαι
ποιεῖ· ὀκνῶ δὲ μὴ καὶ φιλήσας αὐτὴν ἀφυπνίσω.
Ὢ λάλων τεττίγων, οὐκ ἐάσουσιν αὐτὴν καθεύδειν μέγα
ἠχοῦντες. Ἀλλὰ καὶ οἱ τράγοι τοῖς κέρασι παίουσι μαχόμενοι.
Ὢ λύκων ἀλωπέκων δειλοτέρων, οἳ τούτους οὐχ ἥρπασαν.»
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Traduction française :
[1,25] Ainsi comme il était après à en sonner
joyeusement sur la chaleur de midi, pendant
que leurs troupeaux étaient tapis à
l'ombre, Chloé ne se donna garde qu'elle
fut endormie : ce que Daphnis apercevant,
pose sa flûte pour à son aise la regarder et
contempler, n'ayant alors nulle honte, et
disait à part soi ces paroles tout bas : « Oh !
comme dorment ses yeux! Comme sa
bouche respire! Pommes ni aubépines
fleuries n'exhalent un air si doux. Je ne
l'ose baiser toutefois; son baiser pique au
coeur, et fait devenir fou, comme le miel
nouveau. Puis, j'ai peur de l'éveiller. O
fâcheuses cigales! Elles ne la laisseront là
dormir, si haut elles crient. Et d'autre côté
ces boucquins ici ne cesseront aujourd'hui
de s'entre-heurter avec leurs cornes. O
loups, plus couards que renards, où êtes-vous
à cette heure, que vous ne les venez happer ? »
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