[95] XCV.
1 Καὶ γὰρ πᾶν γένος ἀνθρώπων εὑρεθήσεται ὑπὸ κατάραν ὂν κατὰ
τὸν νόμον Μωυσέως· Ἐπικατάρατος γὰρ εἴρηται πᾶς ὃς οὐκ ἐμμένει ἐν τοῖς
γεγραμμένοις ἐν τῷ βιβλίῳ τοῦ νόμου τοῦ ποιῆσαι αὐτά. Καὶ οὐδεὶς
ἀκριβῶς πάντα ἐποίησεν, οὐδ' ὑμεῖς τολμήσετε ἀντειπεῖν· ἀλλ' εἰσὶν οἳ
μᾶλλον καὶ ἧττον ἀλλήλων τὰ ἐντεταλμένα ἐφύλαξαν. Εἰ δὲ οἱ ὑπὸ τὸν
νόμον τοῦτον ὑπὸ κατάραν φαίνονται εἶναι, διὰ τὸ μὴ πάντα φυλάξαι, οὐχὶ
πολὺ μᾶλλον πάντα τὰ ἔθνη φανήσονται ὑπὸ κατάραν ὄντα, καὶ
εἰδωλολατροῦντα καὶ παιδοφθοροῦντα καὶ τὰ ἄλλα κακὰ ἐργαζόμενα; 2 Εἰ
οὖν καὶ τὸν ἑαυτοῦ Χριστὸν ὑπὲρ τῶν ἐκ παντὸς γένους ἀνθρώπων ὁ
πατὴρ τῶν ὅλων τὰς πάντων κατάρας ἀναδέξασθαι ἐβουλήθη, εἰδὼς ὅτι
ἀναστήσει αὐτὸν σταυρωθέντα καὶ ἀποθανόντα, διὰ τί ὡς κεκατηραμένου
τοῦ ὑπομείναντος κατὰ τὴν τοῦ πατρὸς βουλὴν ταῦτα παθεῖν τὸν λόγον
ποιεῖτε, καὶ οὐχὶ μᾶλλον ἑαυτοὺς θρηνεῖτε; Εἰ γὰρ καὶ ὁ πατὴρ αὐτοῦ καὶ
αὐτὸς παθεῖν ταῦτα αὐτὸν ὑπὲρ τοῦ ἀνθρωπείου γένους ἐνήργησεν, ὑμεῖς
οὐχ ὡς γνώμῃ θεοῦ ὑπηρετοῦντες τοῦτο ἐπράξατε· οὐδὲ γὰρ τοὺς
προφήτας ἀναιροῦντες εὐσέβειαν εἰργάσασθε. 3 Καὶ μή τις ὑμῶν λεγέτω·
«Εἰ ὁ πατὴρ αὐτὸν ἠθέλησε ταῦτα παθεῖν, ἵνα τῷ μώλωπι αὐτοῦ ἴασις
γένηται τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων, ἡμεῖς οὐδὲν ἠδικήσαμεν.»
Εἰ μὲν οὖν μετανοοῦντες ἐπὶ τοῖς ἡμαρτημένοις καὶ ἐπιγνόντες τοῦτον
εἶναι τὸν Χριστὸν καὶ φυλάσσοντες αὐτοῦ τὰς ἐντολὰς ταῦτα φήσετε,
ἄφεσις ὑμῖν τῶν ἁμαρτιῶν ὅτι ἔσται προεῖπον. 4 Εἰ δὲ αὐτοῦ τε ἐκείνου καὶ
τῶν εἰς ἐκεῖνον πιστευόντων καταρᾶσθε καί, ὁπόταν ἐξουσίαν ἔχητε,
ἀναιρεῖτε, πῶς οὐχὶ καὶ τὸ ἐκείνῳ ἐπιβεβληκέναι τὰς χεῖρας ὑμῶν, ὡς παρὰ
ἀδίκων καὶ ἁμαρτωλῶν καὶ μέχρις ὅλου σκληροκαρδίων καὶ ἀσυνέτων,
ἐκζητηθήσεται;
| [95] XCV.
1 Car vous verrez que par le péché tout le genre humain est maudit;
tout homme qui n'accomplit pas fidèlement la loi, n'est-il pas maudit par la
loi? Or, qui l'observe en tout point? Personne. Vous n'oseriez dire le
contraire. On s'en écarte toujours plus ou moins ; si ceux qui sont sous la
loi se trouvent sous la malédiction portée par la loi, parce qu'ils n'en sont
pas toujours exacts observateurs, à plus forte raison, les gentils qui
adorent les idoles, qui souillent l'enfance par leur turpitude, et se livrent à
tant d'autres infamies sont-ils frappés de malédiction. 2 Si Dieu le père a
voulu que son fils prît sur lui les malédictions de tous les hommes, parce
qu'il savait bien qu'en le livrant à la mort, et à la mort de la croix, il pourrait
aussi le rappeler à la vie, pourquoi parlez-vous de ce divin fils qui s'est
résigné à tant souffrir pour obéir à la volonté de son père, comme s'il eût
été frappé de malédiction? Ne devez-vous pas plutôt pleurer sur vous-mêmes?
Son père a voulu, il est vrai, qu'il passât par toutes sortes de
souffrances pour le salut du genre humain ; mais vous qui l'avez livré à la
mort, cherchiez-vous à exécuter les desseins de Dieu ? Était-ce par
amour pour lui que vous faisiez mourir les prophètes? 3 Ainsi donc, ne
dites pas :
« Si Dieu a voulu qu'il souffrît, pour nous guérir tous par ses
blessures, nous sommes sans crime. »
Oui, si en tenant ce langage vous êtes touchés de repentir, si vous
reconnaissez qu'il est le Christ, si vous observez désormais sa loi, oui,
vous serez sans crime. Par lui vous obtiendrez, ainsi que je vous l'ai déjà
dit, la rémission de vos péchés. 4 Mais si vous le chargez de
malédictions, lui et tous ceux qui croient en lui ; si vous les faites mourir
quand vous en avez le pouvoir, je vous le demande, lorsque vous portez
encore sur sa personne une main sacrilège, comment pourriez-vous éviter
les châtiments que mérite un pareil excès d'injustice, de fureur,
d'endurcissement et de folie ?
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