[72] LXXII.
1 Κἀγὼ εἶπον· Ὡς ὑμῖν φίλον, πράξω. Ἀπὸ μὲν οὖν τῶν ἐξηγήσεων,
ὧν ἐξηγήσατο Ἔσδρας εἰς τὸν νόμον τὸν περὶ τοῦ πάσχα, τὴν ἐξήγησιν
ταύτην ἀφείλοντο·
«Καὶ εἶπεν Ἔσδρας τῷ λαῷ· Τοῦτο τὸ πάσχα ὁ σωτὴρ ἡμῶν καὶ ἡ
καταφυγὴ ἡμῶν. Καὶ ἐὰν διανοηθῆτε καὶ ἀναβῇ ὑμῶν ἐπὶ τὴν καρδίαν, ὅτι
μέλλομεν αὐτὸν ταπεινοῦν ἐν σημείῳ, καὶ μετὰ ταῦτα ἐλπίσωμεν ἐπ' αὐτόν,
οὐ μὴ ἐρημωθῇ ὁ τόπος οὗτος εἰς τὸν ἅπαντα χρόνον, λέγει ὁ θεὸς τῶν
δυνάμεων· ἂν δὲ μὴ πιστεύσητε αὐτῷ μηδὲ εἰσακούσητε τοῦ κηρύγματος
αὐτοῦ, ἔσεσθε ἐπίχαρμα τοῖς ἔθνεσι.»
2 Καὶ ἀπὸ τῶν διὰ Ἰερεμίου λεχθέντων ταῦτα περιέκοψαν· Ἐγὼ ὡς
ἀρνίον φερόμενον τοῦ θύεσθαι. Ἐπ' ἐμὲ ἐλογίζοντο λογισμόν, λέγοντες·
«Δεῦτε, ἐμβάλωμεν ξύλον εἰς τὸν ἄρτον αὐτοῦ καὶ ἐκτρίψωμεν αὐτὸν
ἐκ γῆς ζώντων, καὶ τὸ ὄνομα αὐτοῦ οὐ μὴ μνησθῇ οὐκέτι.»
3 Καὶ ἐπειδὴ αὕτη ἡ περικοπή, ἡ ἐκ τῶν λόγων τοῦ Ἰερεμίου, ἔτι ἐστὶν
ἐγγεγραμμένη ἔν τισιν ἀντιγράφοις τῶν ἐν συναγωγαῖς Ἰουδαίων (πρὸ γὰρ
ὀλίγου χρόνου ταῦτα ἐξέκοψαν),
ἐπειδὰν καὶ ἐκ τούτων τῶν λόγων ἀποδεικνύηται ὅτι ἐβουλεύσαντο
Ἰουδαῖοι περὶ αὐτοῦ τοῦ Χριστοῦ, ἀναιρεῖν αὐτὸν σταυρώσαντες
βουλευσάμενοι, καὶ αὐτὸς μηνύεται, ὡς καὶ διὰ τοῦ Ἠσαίου προεφητεύθη,
ὡς πρόβατον ἐπὶ σφαγὴν ἀγόμενος, καὶ ἐνθάδε ὡς ἀρνίον ἄκακον
δηλοῦται· ὧν ἀπορούμενοι ἐπὶ τὸ βλασφημεῖν χωροῦσι. 4 Καὶ ἀπὸ τῶν
λόγων τοῦ αὐτοῦ Ἰερεμίου ὁμοίως ταῦτα περιέκοψαν·
«Ἐμνήσθη δὲ κύριος ὁ θεὸς ἀπὸ Ἰσραὴλ τῶν νεκρῶν αὐτοῦ, τῶν
κεκοιμημένων εἰς γῆν χώματος, καὶ κατέβη πρὸς αὐτοὺς εὐαγγελίσασθαι
αὐτοῖς τὸ σωτήριον αὐτοῦ.»
| [72] LXXII.
1 — Vous le désirez, lui répondis-je, je vais vous satisfaire. De
l'endroit où Esdras parle de la loi portée sur la pâque, ils ont retranché ces mots :
« Et Esdras dit au peuple : Cette pâque, c'est notre Sauveur et notre
refuge. SI vous saviez, s'il entrait dans votre esprit qu'il arrivera que nous
l'humilierons par la croix? Si du moins dans la suite nous espérions en lui,
ce lieu ne serait pas désolé pour toujours, nous dit le Dieu des vertus.
Mais si vous ne croyez pas à sa parole, si vous ne l'écoutez pas
lorsqu'elle vous sera annoncée, vous serez le jouet des nations. »
2 De Jérémie, ils ont supprimé ces mots : Je suis comme un agneau
que l'on porte au lieu du sacrifice. Voici ce qu'ils méditaient contre moi, ils
disaient : « Venez, donnons-lui du bois au lieu de pain. Retranchons-le de la
terre des vivants, et que son nom s'efface à jamais. »
3 Ce passage se lit encore dans quelques-uns des exemplaires
conservés par vos synagogues ; car il n'y a pas longtemps qu'il a été retranché.
Quand on prouve aux Juifs, d'après ce passage, que leur projet était
de crucifier le Christ et de le faire mourir; quand on leur montre d'ailleurs
l'identité de ce même passage avec celui d'Isaîe, qui nous présente le
Messie conduit à la mort comme une brebis, ils se trouvent dans un
étrange embarras et vous les voyez recourir aux injures et aux
blasphèmes. 4 N'oublions pas cet autre endroit de Jérémie qu'ils ont
également supprimé :
« Le Seigneur Dieu s'est souvenu de ses morts d'Israël, qui sont
endormis dans la terre des tombeaux, et il est descendu vers eux pour
leur évangéliser son salut. »
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