[137] CXXXVII.
1 Μὴ δή, ὦ ἀδελφοί, κακόν τι εἴπητε εἰς ἐκεῖνον τὸν ἐσταυρωμένον,
μηδὲ χλευάσητε αὐτοῦ τοὺς μώλωπας, οἷς ἰαθῆναι πᾶσι δυνατόν, ὡς καὶ
ἡμεῖς ἰάθημεν. Καλὸν γάρ, ἢν πεισθέντες τοῖς λόγοις περιτμηθῆτε τὴν
σκληροκαρδίαν, ἣν οὐχὶ δι' ὑμῶν ἐγγινομένην γνώμην ἔχετε, ἐπειδὴ εἰς
σημεῖον ἦν δεδομένη, ἀλλ' οὐκ εἰς δικαιοπραξίας ἔργον, ὡς οἱ λόγοι
ἀναγκάζουσι. 2 Συμφάμενοι οὖν μὴ λοιδορῆτε ἐπὶ τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ, μηδὲ
Φαρισαίοις πειθόμενοι διδασκάλοις τὸν βασιλέα τοῦ Ἰσραὴλ ἐπισκώψητέ
ποτε, ὁποῖα διδάσκουσιν οἱ ἀρχισυνάγωγοι ὑμῶν, μετὰ τὴν προσευχήν. Εἰ
γὰρ ὁ ἁπτόμενος τῶν μὴ εὐαρέστων τῷ θεῷ ὡς ὁ ἁπτόμενος κόρης τοῦ
θεοῦ, πολὺ μᾶλλον ὁ τοῦ ἠγαπημένου καθαπτόμενος. Ὅτι δὲ οὗτος αὐτός
ἐστι, καὶ ἱκανῶς ἀποδέδεικται.
3 Καὶ σιγώντων αὐτῶν εἶπον· Ἐγώ, ὦ φίλοι, καὶ τὰς γραφὰς λέγω νῦν
ὡς ἐξηγήσαντο οἱ ἑβδομήκοντα· εἰπὼν γὰρ αὐτὰς πρότερον ὡς ὑμεῖς
αὐτὰς ἔχετε, πεῖραν ὑμῶν ἐποιούμην πῶς διάκεισθε ἤδη τὴν γνώμην.
Λέγων γὰρ τὴν γραφήν, ἣ λέγει·
« Οὐαὶ αὐτοῖς, ὅτι βεβούλευνται βουλὴν πονηρὰν καθ' ἑαυτῶν»
εἰπόντες ὡς ἐξηγήσαντο οἱ ἑβδομήκοντα ἐπήνεγκα·
« Ἄρωμεν τὸν δίκαιον, ὅτι δύσχρηστος ἡμῖν ἐστιν·»
ἐμοῦ ἐν ἀρχῇ τῆς ὁμιλίας καὶ εἰπόντος ὅπερ ὑμεῖς εἰρῆσθαι βούλεσθε,
εἰπόντες·
« Δήσωμεν τὸν δίκαιον, ὅτι δύσχρηστος ἡμῖν ἐστιν.»
4 Ἄλλα δέ τινα ἐπράξατε, καὶ οὐ δοκεῖτέ μοι ἐνηκόως τῶν λόγων
ἐπακηκοέναι. Ἀλλ' ἐπεὶ καὶ νῦν ἤδη ἡ ἡμέρα πέρας ποιεῖσθαι μέλλει, πρὸς
δυσμὰς γὰρ ἤδη ὁ ἥλιός ἐστι, καὶ ἕν τι προσθεὶς τοῖς εἰρημένοις παύσομαι·
τοῦτο δ' αὐτὸ καὶ ἐν τοῖς εἰρημένοις μοι ἐρρέθη, ἀλλὰ πάλιν αὐτὸ
ἐπεξεργάσασθαι ἂν δίκαιον εἶναί μοι δοκεῖ.
| [137] CXXXVIl.
1 Oh ! mes frères, n'injuriez pas celui qui a été crucifié, ne vous
moquez pas de ses plaies, qui peuvent vous guérir tous tant que vous
êtes, comme elles nous ont guéris nous-mêmes ! Qu'il serait beau de
vous rendre à l'évidence des Ecritures et de recevoir désormais la
circoncision du cœur, et non plus celle que vous retenez par un reste
d'habitude et de préjugé ! Elle vous fut donnée comme signe et non
comme moyen de salut; vous êtes forcés de le reconnaître d'après les
Ecritures. 2 Rendez-vous donc à leur évidence, et n'insultez pas au fils de
Dieu; ne poussez pas la complaisance pour les pharisiens, qui sont vos
docteurs, jusqu'à vous permettre contre le roi d'Israël les indécentes
railleries dont ils vous donnent la leçon et l'exemple dans vos
synagogues, après les prières d'usage. Car, si toucher a celui qui offense
Dieu, c'est toucher en quelque sorte à la prunelle même de Dieu, que
sera-ce donc de toucher à son bien-aimé? Que Jésus soit le bien-aimé,
nous l'avons assez prouvé.
3 Comme tous gardaient le silence, je repris la parole : Mes amis,
leur dis-je, je rétablis un certain passage de l'Écriture, dans le sens que lui
donnent les Septante. Quand je l'ai cité suivant le vôtre, j'ai voulu vous
mettre à l'épreuve. En rappelant le passage où il est dit :
« Malheur à eux, car ils prennent des conseils contre eux-mêmes, »
j'ai ajouté, d'après la version des Septante :
« Meure le juste, il nous est inutile ! »
Au commencement de cet entretien, j'avais donné votre sens :
« Meure le juste, sa vue nous importune ! »
4 Votre esprit était sans doute occupé d'autre chose, et voilà
pourquoi vous n'avez pas fait attention à mes dernières paroles. Mais
comme le jour baisse, car le soleil est déjà sur son déclin, je n'ajouterai
plus qu'un mot à ce que j'ai dit, et je mettrai fin a cet entretien ; je l'ai déjà
dit, ce mot, mais je crois bon d'y revenir.
|