HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Justin (Saint), Apologie (I) en faveur des Chrétiens (texte complet)

τῶν



Texte grec :

[1,63] LXIII. 1. Ἰουδαῖοι δὲ πάντες καὶ νῦν διδάσκουσι τὸν ἀνωνόμαστον θεὸν λελαληκέναι τῷ Μωυσεῖ. 2. ὅθεν τὸ προφητικὸν πνεῦμα διὰ Ἠσαίου τοῦ προμεμηνυμένου προφήτου ἐλέγχον αὐτούς, ὡς προεγράψαμεν, εἶπεν· Ἔγνω βοῦς τὸν κτησάμενον καὶ ὄνος τὴν φάτνην τοῦ κυρίου αὐτοῦ, Ἰσραὴλ δέ με οὐκ ἔγνω καὶ ὁ λαός με οὐ συνῆκε. 3. καὶ Ἰησοῦς δὲ ὁ Χριστός, ὅτι οὐκ ἔγνωσαν Ἰουδαῖοι τί πατὴρ καὶ τί υἱός, ὁμοίως ἐλέγχων αὐτοὺς καὶ αὐτὸς εἶπεν· Οὐδεὶς ἔγνω τὸν πατέρα εἰ μὴ ὁ υἱός, οὐδὲ τὸν υἱὸν εἰ μὴ ὁ πατὴρ καὶ οἷς ἂν ἀποκαλύψῃ ὁ υἱός. 4. ὁ λόγος δὲ τοῦ θεοῦ ἐστιν ὁ υἱὸς αὐτοῦ, ὡς προέφημεν. 5. καὶ ἄγγελος δὲ καλεῖται καὶ ἀπόστολος· αὐτὸς γὰρ ἀπαγγέλλει ὅσα δεῖ γνωσθῆναι, καὶ ἀποστέλλεται, μηνύσων ὅσα ἀγγέλλεται, ὡς καὶ αὐτὸς ὁ κύριος ἡμῶν εἶπεν· Ὁ ἐμοῦ ἀκούων ἀκούει τοῦ ἀποστείλαντός με. 6. καὶ ἐκ τῶν τοῦ Μωυσέως δὲ συγγραμμάτων φανερὸν τοῦτο γενήσεται. 7. λέλεκται δὲ ἐν αὐτοῖς οὕτως· Καὶ ἐλάλησε Μωυσεῖ ἄγγελος θεοῦ ἐν φλογὶ πυρὸς ἐκ τῆς βάτου καὶ εἶπεν· Ἐγώ εἰμι ὁ ὤν, θεὸς Ἀβραάμ, θεὸς Ἰσαάκ, θεὸς Ἰακώβ, ὁ θεὸς τῶν πατέρων σου. 8. κάτελθε εἰς Αἴγυπτον καὶ ἐξάγαγε τὸν λαόν μου. 9. τὰ δ’ ἑπόμενα ἐξ ἐκείνων βουλόμενοι μαθεῖν δύνασθε· οὐ γὰρ δυνατὸν ἐν τούτοις ἀναγράψαι πάντα. 10. ἀλλ’ εἰς ἀπόδειξιν γεγόνασιν οἵδε οἱ λόγοι ὅτι υἱὸς θεοῦ καὶ ἀπόστολος Ἰησοῦς ὁ Χριστός ἐστι, πρότερον λόγος ὤν, καὶ ἐν ἰδέᾳ πυρὸς ποτὲ φανείς, ποτὲ δὲ καὶ ἐν εἰκόνι ἀσωμάτῳ· νῦν δὲ διὰ θελήματος θεοῦ ὑπὲρ τοῦ ἀνθρωπείου γένους ἄνθρωπος γενόμενος ὑπέμεινε καὶ παθεῖν ὅσα αὐτὸν ἐνήργησαν οἱ δαίμονες διατεθῆναι ὑπὸ τῶν ἀνοήτων Ἰουδαίων. 11. οἵτινες ἔχοντες ῥητῶς εἰρημένον ἐν τοῖς Μωυσέως συντάγμασι· Καὶ ἐλάλησεν ἄγγελος τοῦ θεοῦ τῷ Μωυσεῖ ἐν πυρὶ φλογὸς ἐν βάτῳ καὶ εἶπεν· Ἐγώ εἰμι ὁ ὤν, ὁ θεὸς Ἀβραὰμ καὶ ὁ θεὸς Ἰσαὰκ καὶ ὁ θεὸς Ἰακώβ, τὸν τῶν ὅλων πατέρα καὶ δημιουργὸν τὸν ταῦτα εἰπόντα λέγουσιν εἶναι. 12. ὅθεν καὶ τὸ προφητικὸν πνεῦμα ἐλέγχον αὐτοὺς εἶπεν· Ἰσραὴλ δέ με οὐκ ἔγνω, καὶ ὁ λαός με οὐ συνῆκε. 13. καὶ πάλιν ὁ Ἰησοῦς, ὡς ἐδηλώσαμεν, παρ’ αὐτοῖς ὢν εἶπεν· Οὐδεὶς ἔγνω τὸν πατέρα εἰ μὴ ὁ υἱός, οὐδὲ τὸν υἱὸν εἰ μὴ ὁ πατὴρ καὶ οἷς ἂν ὁ υἱὸς ἀποκαλύψῃ. 14. Ἰουδαῖοι οὖν ἡγησάμενοι ἀεὶ τὸν πατέρα τῶν ὅλων λελαληκέναι τῷ Μωυσεῖ, τοῦ λαλήσαντος αὐτῷ ὄντος υἱοῦ τοῦ θεοῦ, ὃς καὶ ἄγγελος καὶ ἀπόστολος κέκληται, δικαίως ἐλέγχονται καὶ διὰ τοῦ προφητικοῦ πνεύματος καὶ δι’ αὐτοῦ τοῦ Χριστοῦ, ὡς οὔτε τὸν πατέρα οὔτε τὸν υἱὸν ἔγνωσαν. 15. οἱ γὰρ τὸν υἱὸν πατέρα φάσκοντες εἶναι ἐλέγχονται μήτε τὸν πατέρα ἐπιστάμενοι, μηθ’ ὅτι ἐστὶν υἱὸς τῷ πατρὶ τῶν ὅλων γινώσκοντες· ὃς καὶ λόγος πρωτότοκος ὢν τοῦ θεοῦ καὶ θεὸς ὑπάρχει. 16. καὶ πρότερον διὰ τῆς τοῦ πυρὸς μορφῆς καὶ εἰκόνος ἀσωμάτου τῷ Μωυσεῖ καὶ τοῖς ἑτέροις προφήταις ἐφάνη· νῦν δ’ ἐν χρόνοις τῆς ὑμετέρας ἀρχῆς, ὡς προείπομεν, διὰ παρθένου ἄνθρωπος γενόμενος κατὰ τὴν τοῦ πατρὸς βουλὴν ὑπὲρ σωτηρίας τῶν πιστευόντων αὐτῷ καὶ ἐξουθενηθῆναι καὶ παθεῖν ὑπέμεινεν, ἵνα ἀποθανὼν καὶ ἀναστὰς νικήσῃ τὸν θάνατον. 17. τὸ δὲ εἰρημένον ἐκ βάτου τῷ Μωυσεῖ· Ἐγώ εἰμι ὁ ὤν, ὁ θεὸς Ἀβραὰμ καὶ ὁ θεὸς Ἰσαὰκ καὶ ὁ θεὸς Ἰακὼβ καὶ ὁ θεὸς τῶν πατέρων σου, σημαντικὸν τοῦ καὶ ἀποθανόντας ἐκείνους μένειν καὶ εἶναι αὐτοῦ τοῦ Χριστοῦ ἀνθρώπους· καὶ γὰρ πρῶτοι τῶν πάντων ἀνθρώπων ἐκεῖνοι περὶ θεοῦ ζήτησιν ἠσχολήθησαν, Ἀβραὰμ μὲν πατὴρ ὢν τοῦ Ἰσαάκ, Ἰσαὰκ δὲ τοῦ Ἰακώβ, ὡς καὶ Μωυσῆς ἀνέγραψε.

Traduction française :

[1,63] Tous les Juifs, encore maintenant, enseignent que c'est le Dieu ineffable qui a parlé à Moïse; aussi, dans Esaïe, le Saint-Esprit leur reproche-t-il leur ingratitude: "Le boeuf a connu son maître, et l'âne son étable: Israël ne m'a pas connu, et mon peuple ne m'a pas compris." Jésus-Christ lui-même leur fait également ce reproche de n'avoir pas su ce qu'était le Père ni ce qu'était le Fils: "Personne, dit-il, ne connaît le Père, si ce n'est le Fils; personne ne connaît le fils, si ce n'est le Père, et ceux à qui le Fils l'a révélé." Or, le Verbe de Dieu est son fils, nous l'avons dit. Il est aussi appelé l'Ange et l'Apôtre; car il annonce tout ce qu'on doit savoir, et il est envoyé pour marquer ce qui est annoncé, comme Notre-Seigneur nous l'a dit lui-même: "Celui qui m'écoute, écoute celui qui m'a envoyé." C'est ce que prouvent encore les écrits de Moïse, où nous lisons: "Et l'Ange de Dieu parla à Moïse dans la flamme du buisson ardent, et dit: Je suis le Vivant, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu de tes pères. Descends en Egypte, et fais-en sortir mon peuple." Quant à ce qui suit, vous pouvez le voir dans ses livres si vous le voulez; car nous ne pouvons pas ici transcrire tous ces passages. Ce que nous en avons dit était pour démontrer que Jésus-Christ est le fils de Dieu et son Apôtre; et c'est lui-même, le Verbe de Dieu, qui tantôt se montrait sous l'apparence du feu, tantôt sous une figure incorporelle, lui qui s'est ensuite fait homme selon la volonté de son Père, et qui a souffert toutes les cruautés dont, à l'instigation des démons, les Juifs l'ont accablé. Malgré ces positives explications de Moïse, malgré cette énumération nominative: "Et l'Ange de Dieu parla à Moïse dans la flamme du buisson ardent, et dit: Je suis le Vivant, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob; " ils prétendent qu'il s'agit ici de Dieu le Père éternel, que c'est lui qui a parlé. Et de là viennent ces reproches de l'Esprit saint: "Israël ne m'a pas connu, et mon peuple ne m'a pas compris." De là vient aussi que Jésus, étant au milieu d'eux, leur disait: "Personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils; personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père et ceux à qui le Fils l'a révélé." Ainsi donc, ils méritent bien le reproche de ne connaître ni le Père ni le Fils, ces Juifs qui pensent que c'est le Père éternel qui a parlé à Moïse, tandis que c'est le Fils de Dieu, son Ange et son Apôtre. Dire en effet que le Père est le Fils, c'est prouver que l'on ne connaît ni le Père ni le Fils du Père, ce Fils qui, Verbe et premier-né de Dieu, est Dieu comme lui. Nous l'avons dit déjà, il s'est manifesté à Moïse et aux autres prophètes sous l'apparence du feu ou sous une forme incorporelle; et maintenant, au temps de l'empire romain, il s'est fait homme; il est né d'une vierge, selon la volonté de son Père, et pour le salut de ceux qui croient en lui. Il a souffert les mépris et les supplices pour vaincre la mort par sa mort et par sa résurrection. Et ce qui fut dit à Moïse du buisson: "Je suis le Vivant, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob et le Dieu de tes pères", prouve qu'ils existaient encore après leur mort, et étaient encore les hommes du Christ; car ce sont eux qui, les premiers de tous, ont vécu dans la recherche de Dieu, Abraham père d'Isaac, Isaac père de Jacob, comme le témoigne la généalogie rapportée par Moïse.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site KHAZARZAR

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/07/2008