[43] Τῶν στρατευμάτων δὲ τὴν εὔνοιαν τίς ἂν ἀξίως
διηγήσαιτο; τάξις μὲν ἱππέων πρὸ τῆς ἐν τῇ Μύρσῃ παρατάξεως μεθειστήκει, ἐπεὶ δὲ
τῆς Ἰταλίας ἐκράτησας, πεζῶν κατάλογοι καὶ τέλη λαμπρά. Ἀλλὰ τὸ μικρὸν μετὰ τὴν
τοῦ τυράννου δυστυχῆ τελευτὴν ἐν Γαλατίᾳ γενόμενον κοινὴν ἁπάντων ἔδειξε
στρατοπέδων τὴν εὔνοιαν, τὸν θρασυνόμενον καθάπερ ἐπ´ ἐρημίας καὶ τὴν γυναικείαν
ἁλουργίδα περιβαλόμενον ὥσπερ τινὰ λύκον ἐξαίφνης διασπασαμένων. Ὅστις δὲ ἐπὶ
ταύτῃ γέγονας τῇ πράξει, καὶ ὅπως πρᾴως ἅπασι καὶ φιλανθρώπως τοῖς ἐκείνου
γνωρίμοις προσηνέχθης, ὅσοι μηδὲν ἠλέγχοντο ἐκείνῳ συμπράξαντες, πολλῶν
ἐφεστηκότων τῇ κατηγορίᾳ συκοφαντῶν καὶ τὴν πρὸς ἐκεῖνον φιλίαν ὑποπτεύειν μόνον
κελευόντων, ἐγὼ μὲν ἁπάσης ἀρετῆς τίθεμαι τὸ κεφάλαιον· καὶ γὰρ ἐπιεικῶς καὶ
δικαίως φημὶ καὶ πολὺ πλέον ἐμφρόνως πεπράχθαι· ὅστις δὲ ἄλλως ἡγεῖται, καὶ τῆς περὶ
τοῦ πράγματος ἀληθοῦς ὑπολήψεως καὶ τῆς σῆς γνώμης διήμαρτε. Τοὺς μὲν γὰρ οὐκ
ἐλεγχθέντας δίκαιον ἦν, ὡς εἰκός, σώζεσθαι, ὑπόπτους δὲ τὰς φιλίας καὶ διὰ τοῦτο
φευκτὰς οὐδαμῶς ᾤου δεῖν κατασκευάζειν, ὑπὸ τῆς τῶν ὑπηκόων εὐνοίας ἐς τοῦτο
μεγέθους ἀρθεὶς καὶ πράξεων. Ἀλλὰ καὶ τὸν παῖδα τοῦ τετολμηκότος νήπιον κομιδῇ τῆς
πατρῴας οὐδὲν εἴασας μετασχεῖν ζημίας· οὕτω σοι πρὸς ἐπιείκειαν ἡ πρᾶξις ῥέπουσα
τελείας ἀρετῆς ὑπάρχει γνώρισμα.
| [43] Quant au dévouement de tes armées, comment le raconter dignement? La cavalerie
était passée sous tes drapeaux avant même la bataille de Myrsa; et, quand tu fus
maître de l'Italie, l'infanterie de toute arme et les corps les plus brillants
s'unirent à toi. Mais ce qui eut lieu en Gaule peu de temps après la fin
malheureuse du tyran, prouva bien mieux encore l'attachement général des troupes
à ta personne, lorsque, fondant sur le chef audacieux, que la solitude rendait
encore plus effrayant et qui s'était revêtu de la robe de pourpre d'une femme,
elles le traitèrent comme un loup et le mirent en pièces. Quel tu fus
après cet événement, avec quelle bonté, avec quelle douceur tu traitas ses amis,
qui ne purent être convaincus de complicité, malgré les délateurs soulevés pour
les accuser et pour te rendre leur amitié suspecte, je le considère comme
l'héroïsme de la vertu. Du reste, cette douceur et cette justice étaient aussi,
selon moi, la conduite la plus sensée. Quiconque pense autrement est bien loin
de la véritable appréciation des faits et de tes idées. Tu pensas avec raison
qu'il était juste d'épargner des hommes dont le crime n'était pas prouvé, de ne
point tenir leur amitié pour suspecte, et, par suite, de ne point la repousser,
toi que l'affection de tes sujets avait élevé au faite de la grandeur et de la
gloire. Tu fis plus encore : tu ne souffris point que le fils du coupable, jeune
enfant, eût à souffrir en rien du supplice de son père. Ainsi, toute cette
aventure, couronnée par ta clémence, ne servit qu'a faire briller l'éclat parfait de ta vertu.
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