[11] Ὡς δὲ καὶ ταύτης ὁ Παρθυαῖος ἥμαρτε τῆς πείρας,
τοὺς τοξότας διελὼν εἰς μοίρας, διαδέχεσθαί τε ἀλλήλους
κελεύει καὶ συνεχῶς βάλλειν πρὸς τὸ διερρηγμένον τοῦ
τείχους, ὡς μὴ δυνηθεῖεν ἀποικοδομῆσαι καὶ ἔχειν ἀσφαλῶς
τὴν πόλιν· οὕτω γὰρ αἱρήσειν λαθὼν ἢ βιασάμενος τῷ
πλήθει τοὺς ἔνδον ἤλπιζε. Μάταιον δὲ ἀπέφηνεν ἡ βασιλέως
παρασκευὴ τοῦ βαρβάρου τὸ διανόημα· κατὰ νώτου
γὰρ τῶν ὁπλιτῶν ἕτερον τεῖχος εἰργάζετο. Ὁ δὲ ᾤετο
τοῖς ἀρχαίοις ἴχνεσιν ἐς τὰ θεμέλια χρωμένους μέλλειν
ἔτι. Ἡμέρᾳ δὲ ὅλῃ καὶ νυκτὶ συνεχῶς ἐργασαμένων ἔστε
ἐπὶ τέτταρας πήχεις ὕψους ἠγείρετο, καὶ ἕωθεν ὤφθη
λαμπρὸν καὶ νεουργές, ἐκείνων οὐδὲ ἀκαρῆ χρόνον ἐνδιδόντων,
διαδεχομένων δὲ ἀλλήλους καὶ ἀκοντιζόντων ἐς
τοὺς ἐφεστῶτας τῷ κειμένῳ τείχει. Τοῦτο ἐξέπληξε δεινῶς
τὸν βάρβαρον· οὐ μὴν ἀπῆγεν εὐθὺς τὴν στρατιάν, ἀλλ´
αὖθις τοῖς αὐτοῖς χρῆται παλαίσμασι. Δράσας δὲ οἶμαι καὶ
παθὼν παραπλήσια, ἀπῆγε τὴν στρατιὰν ὀπίσω, πολλοὺς
μὲν ὑπὸ τῆς ἐνδείας δήμους ἀπολέσας, πολλὰ δὲ ἀναλώσας
περὶ τοῖς χώμασι καὶ τῇ πολιορκίᾳ σώματα, σατράπας δὲ
ἀνελὼν συχνούς, ἄλλον ἄλλο ἐπαιτιώμενος, τὸν μὲν ὅτι μὴ
καρτερῶς ἐπεποίητο τὰ χώματα, εἶξε δὲ καὶ ἐπεκλύσθη
παρὰ τῶν ποταμίων ῥευμάτων, τὸν δὲ ὡς φαύλως ἀγωνισάμενον
ὑπὸ τοῖς τείχεσι, καὶ ἄλλους ἄλλας ἐπάγων αἰτίας
ἔκτεινεν. Ἔστι γὰρ εὖ μάλα τοῖς κατὰ τὴν Ἀσίαν βαρβάροις
σύνηθες ἐς τοὺς ὑπηκόους τὰς αἰτίας τῆς δυσπραγίας
ἀποσκευάζεσθαι· ὃ δὴ καὶ τότε δράσας ἀπιὼν ᾤχετο,
καὶ ἄγει πρὸς ἡμᾶς εἰρήνην ἐκ τούτου, καὶ οὔτε ὅρκων
οὔτε συνθηκῶν ἐδέησεν, ἀγαπᾷ δὲ οἴκοι μένων εἰ μὴ στρατεύοιτο
βασιλεὺς ἐπ´ αὐτὸν καὶ δίκην ἀπαιτοίη τοῦ θράσους
καὶ τῆς ἀπονοίας.
| [11] Après l'échec de cette première tentative, le roi des
Parthes divise ses archers en compagnies, leur ordonne de se
remplacer sons relâche et de lancer continuellement des traits
sur la brèche, afin de ne pas laisser le temps de la réparer et
de pourvoir à la sûreté de la ville. Il espérait s'en emparer
ainsi, soit par ruse, soit de vive force. Mais la prévoyance de
l'empereur rendit vains les projets du barbare. Derrière les
rangs de leurs hoplites, les assiégés élèvent un nouveau mur.
L'ennemi croyait que, comme on ne pourrait en construire un
que sur les fondations de l'ancien, l'oeuvre serait longue. Mais
les travailleurs la poussant jour et nuit, l'amènent vite à une
hauteur de quatre coudées, en sorte que, le lendemain matin,
on voit se dresser une muraille apparente de construction nouvelle,
quoique les assiégeants n'aient pas cessé un instant, en
se succédant les uns aux autres, de lancer leurs javelots contre
les défenseurs de la brèche. Cette résistance étonne le barbare.
Cependant il diffère encore la retraite de son armée, et attaque
avec les mêmes manoeuvres. Mais ses mouvements étant suivis,
ce semble, des mêmes effets., il se décide à ramener ses troupes,
après avoir perdu beaucoup de monde par la disette, et autant
d'hommes sur les retranchements et dans les opérations du
siége. Il fait mettre à mort un grand nombre de satrapes, accusant
l'un d'avoir construit des travaux peu solides, qui avaient
cédé et fléchi devant les courants du fleuve ; l'autre d'avoir
attaqué mollement les murailles ; imputant enfin à celui-ci ou
à celui-là différents griefs pour les faire périr. Car c'est assez
la coutume des barbares d'Asie de faire retomber sur leurs
sujets la cause de leurs défaites. Cette exécution achevée, il se
retire et disparaît. Depuis ce temps, il demeure en paix avec
nous, sans être lié par des serments ou par des traités, et il
s'estime heureux de rester dans son pays, sans que l'empereur
arme contre lui et lui demande compte de son audace et de sa folie.
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