Texte grec :
[7] Ἰδού, βούλομαι πάλιν ἀπ´ ἄλλης ἀρχῆς ἐμαυτῷ
λοιδορήσασθαι· Φοιτᾷς εἰς τὰ ἱερά, δύσκολε καὶ δύστροπε
καὶ πάντα μοχθηρέ. Συρρεῖ διὰ σὲ τὰ πλήθη πρὸς τὰ
τεμένη καὶ μέντοι καὶ οἱ πλείους τῶν ἐν τέλει, καὶ
ἀποδέχονταί σε σὺν βοῇ μετὰ κρότων λαμπρῶς ἐν
τοῖς τεμένεσιν ὥσπερ ἐν τοῖς θεάτροις. Τί οὖν οὐκ
ἀγαπᾷς οὐδὲ ἐπαινεῖς, ἀλλὰ ἐπιχειρεῖς εἶναι
σοφώτερος τὰ τοιαῦτα τοῦ Πυθίου, καὶ δημηγορεῖς
ἐν τῷ πλήθει, καὶ καθάπτῃ τῶν βοώντων πικρῶς
αὐτὸ δὴ τοῦτο λέγων τὸ ποιούμενον ὑπ´ αὐτῶν, ὡς
«Ὑμεῖς τῶν θεῶν ἕνεκεν ὀλιγάκις εἰς τὰ τεμένη
συνέρχεσθε, συνδραμόντες δὲ δι´ ἐμὲ πολλῆς
ἀκοσμίας ἀναπίμπλατε τὰ ἱερά. Πρέποι δὲ ἂν
ἀνδράσι σώφροσι καὶ κοσμίοις εὔχεσθαι σιγῇ
παρὰ τῶν θεῶν αἰτουμένοις τὰ ἀγαθά. Τοῦτον οὐκ
ἠκροᾶσθε τὸν νόμον Ὁμήρου Σιγῇ ἐφ´ ὑμείων -;
οὐδὲ ὡς Ὀδυσσεὺς ἐπέσχε τὴν Εὐρύκλειαν
ἐκπεπληγμένην ὑπὸ μεγέθους τοῦ κατορθώματος·
Ἐν θυμῷ, γρηῦ, χαῖρε καὶ ἴσχεο μηδ´ ὀλόλυζε;
τὰς δὲ δὴ Τρῳάδας οὔτι πρὸς τὸν Πρίαμον ἤ τινα
τῶν τούτου γαμετῶν ἢ θυγατέρων ἢ υἱέων, οὐ μὴν
οὐδὲ αὐτὸν τὸν Ἕκτορα (καίτοι τούτῳ φησὶν ὡς
θεῷ τοὺς Τρῶας εὔχεσθαι, εὐχομένας δὲ οὐκ
ἔδειξεν ἐν τῇ ποιήσει οὔτε γυναῖκας οὔτε ἄνδρας)
ἀλλὰ τῇ Ἀθηνᾷ ὀλολυγῇ πᾶσαι, φησί, χεῖρας
ἀνέσχον, βαρβαρικὸν μὲν καὶ τοῦτο καὶ γυναιξὶ
πρέπον, οὐ μὴν ἀνόσιον πρὸς τοὺς θεοὺς ὥσπερ
τὸ παρ´ ὑμῶν ποιούμενον. Ἐπαινεῖτε γὰρ ἀντὶ τῶν
θεῶν τοὺς ἀνθρώπους, μᾶλλον δὲ ἀντὶ τῶν θεῶν
τοὺς ἀνθρώπους ἡμᾶς κολακεύετε. Κάλλιστον δέ
ἐστιν οἶμαι μηδὲ ἐκείνους κολα: κεύειν, ἀλλὰ
θεραπεύειν σωφρόνως.»
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Traduction française :
[7] Voyons, je veux m'attaquer maintenant sur un autre chapitre. Tu te rends
souvent aux temples, homme chagrin, brutal, méchant. Sur tes pas un flot de
peuple se précipite dans l'édifice sacré, ainsi qu'un grand nombre de magistrats :
on t'y accueille avec des cris et des applaudissements bruyants, comme dans
les théâtres. Pourquoi ne pas louer, ne pas approuver cette conduite? Mais
non; tu te prétends là-dessus plus sage que le dieu Pythien, tu harangues
le peuple, tu blâmes amèrement ceux qui crient et tu dis à ceux qui
agissent ainsi : « Vous venez rarement dans les temples des dieux, et,
quand vous y accourez, vous mettez le lieu saint en désordre. Il
conviendrait à des hommes parés de sagesse, qui savent faire des prières
efficaces, d'implorer en silence les faveurs des dieux et de se rappeler la loi
d'Homère : "Silence parmi vous"! Autrement Ulysse aurait-il fermé la bouche à
Eurycléa, tout étonnée de la grandeur de son exploit : "Vieille, réjouis-toi, mais
au fond de ton cur, Et défends à tes cris de trahir ton bonheur".
Les Troyens ne prient ni Priam, ni ses filles,
ni ses fils, pas même Hector, quoique le poète dise que les Troyens
s'adressent à lui comme à un dieu; mais enfin on ne voit prier dans son
poème ni les femmes, ni les hommes. C'est vers Minerve que toutes
les femmes élèvent leurs mains avec des cris lamentables. Cela sent son
barbare et convient à des femmes; mais ce n'est pas une impiété envers
les dieux, comme ce que vous faites. Vous nous louez comme des dieux,
nous qui ne sommes que des hommes, et vous nous flattez. Il vaudrait
beaucoup mieux, ce me semble, non pas flatter les dieux, mais les honorer
sagement. »
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