HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Éloge de l'impératrice Eusébie

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] Εὐσεβίας τῆς βασιλίδος ἐγκώμιον. [0] ÉLOGE DE L'IMPÉRATRICE EUSÉBIE.
[1] Τί ποτε ἄρα χρὴ διανοεῖσθαι περὶ τῶν ὀφειλόντων μεγάλα καὶ ὑπὲρ μεγάλων - οὔτι φημὶ χρυσίον οὐδὲ ἀργύριον, ἀλλὰ ἁπλῶς τι ἂν τύχῃ τις παρὰ τοῦ πέλας εὖ παθών, - εἶτα τοιαῦτα μὲν ἀποτίνειν οὔτε ἐπιχειρούντων οὔτε διανοουμένων, ῥᾳθύμως δὲ καὶ ὀλιγώρως ἐχόντων πρὸς τὸ τὰ δυνατὰ ποιεῖν καὶ διαλύεσθαι τὸ ὄφλημα; δῆλον ὅτι φαύλους καὶ μοχθηροὺς νομιστέον; Οὐδενὸς γὰρ οἶμαι τῶν ἄλλων ἀδικημάτων ἔλαττον μισοῦμεν ἀχαριστίαν καὶ ὀνειδίζομεν τοῖς ἀνθρώποις, ὅταν εὖ παθόντες περὶ τοὺς εὐεργέτας ὦσιν ἀχάριστοι· ἔστι δὲ οὐχ οὗτος ἀχάριστος μόνον, ὅστις εὖ παθὼν δρᾷ κακῶς λέγει, ἀλλὰ καὶ ὅστις σιωπᾷ καὶ ἀποκρύπτει, λήθῃ παραδιδοὺς καὶ ἀφανίζων τὰς χάριτας. Καὶ τῆς μὲν θηριώδους ἐκείνης καὶ ἀπανθρώπου μοχθηρίας σφόδρα ὀλίγα καὶ εὐαρίθμητα κομιδῇ τὰ παραδείγματα· πολλοὶ δὲ ἀποκρύπτουσι τὸ δοκεῖν εὖ παθεῖν, οὐκ οἶδα τι βουλόμενοι. Φασὶ δὲ ὅμως θωπείας τινὸς καὶ ἀγεννοῦς κολακείας τὴν δόξαν ἐκκλίνειν. Ἐγὼ δὲ οὗτοι μὲν ὅτι μηδὲν ὑγιὲς λέγουσι σαφῶς εἰδώς, ὅμως ἀφίημι, καὶ κείσθω διαφεύγειν αὐτούς, καθάπερ οἴονται, κολακείας οὐκ ἀληθῆ δόξαν, πολλοῖς ἅμα πάθεσιν ἐνόχους φανέντας καὶ νοσήμασιν αἰσχίστοις πάνυ καὶ ἀνελευθέροις. γὰρ οὐ συνιέντες ἀναίσθητοι λίαν εἰσὶν ὧν οὐδαμῶς ἀναίσθητον εἶναι ἐχρῆν, συνιέντες ἐπιλήσμονες ὧν ἐχρῆν εἰς ἅπαντα μεμνῆσθαι τὸν χρόνον· μεμνημένοι δὲ καὶ ἀποκνοῦντες δι´ ἁσδηποτοῦν αἰτίας δειλοὶ καὶ βάσκανοι φύσει καὶ ἁπλῶς ἅπασιν ἀνθρώποις δυσμενεῖς, οἵ γε οὐδὲ τοῖς εὐεργέταις πρᾷοι καὶ προσηνεῖς ἐθέλοντες εἶναι, εἶτα, ἂν μὲν δέῃ λοιδορῆσαί που καὶ δακεῖν, ὥσπερ τὰ θηρία ὀργίλον καὶ ὀξὺ βλέπουσιν· ὥσπερ δὲ ἀνάλωμα πολυτελὲς φεύγοντες τὸν ἀληθινὸν ἔπαινον, οὐκ οἶδα ὅπως, αἰτιῶνται τὰς ὑπὲρ τῶν καλῶν ἔργων εὐφημίας, ἐξὸν ἐκεῖνο ἐξετάζειν μόνον, εἰ τὴν ἀλήθειαν τιμῶσι καὶ περὶ πλείονος ποιοῦνται τοῦ δοκεῖν ἐν τοῖς ἐπαίνοις χαρίζεσθαι. Οὐδὲ γὰρ τοῦτο ἔνεστιν εἰπεῖν, ὡς ἀνωφελὲς χρῆμα εὐφημία οὔτε τοῖς ὑπὲρ ὧν γέγονεν οὔτε αὖ τοῖς ἄλλοις, ὁπόσοι τὴν ἴσην ἐκείνοις κατὰ τὸν βίον τάξιν εἰληχότες τῆς ἐν ταῖς πράξεσιν ἀρετῆς ἀπελείφθησαν. Τοῖς μὲν γὰρ ἄκουσμά τέ ἐστιν ἡδὺ καὶ προθυμοτέρους παρέχει περὶ τὰ καλὰ καὶ διαφέροντα τῶν ἔργων· τοὺς δὲ ἐπὶ τὸ ζηλοῦν ἐκεῖνα πειθοῖ καὶ βίᾳ παρώρμησεν ὁρῶντας, ὅτι μηδὲ τῶν προλαβόντων τινὲς ἀπεστερήθησαν μόνον δοῦναί τε καὶ λαβεῖν ἐστι δημοσίᾳ καλόν. Χρήματα μὲν γὰρ εἰς τὸ ἐμφανὲς διδόναι καὶ περιβλέπειν, ὅπως τι πλεῖστοι τὸ δοθὲν εἴσονται, πρὸς ἀνδρὸς ἀπειροκάλου· ἀλλ´ οὐδὲ ὑποσχεῖν τὼ χεῖρε ὑπεδέξατο ἄν τις ἐν ὀφθαλμοῖς πάντων, μὴ παντάπασιν ἀποσεισάμενος αἰδῶ καὶ ἐπιείκειαν τοῦ τρόπου· Ἀρκεσίλαος δὲ καὶ διδοὺς τὸν λαβόντα ἐπειρᾶτο λαθεῖν, συνίει δὲ ἐκεῖνος ἐκ τῆς πράξεως τὸν δράσαντα. Ἐπαίνων δὲ ζηλωτὸν μὲν ἀκροατὰς ὡς πλείστους εὑρεῖν, ἀγαπητὸν δὲ οἶμαι καὶ ὀλίγους. Καὶ ἐπῄνει γε Σωκράτης πολλοὺς καὶ Πλάτων καὶ Ἀριστοτέλης· Ξενοφῶν δὲ καὶ Ἀγησίλαον τὸν βασιλέα καὶ Κῦρον τὸν Πέρσην, οὔτι τὸν ἀρχαῖον ἐκεῖνον μόνον, ἀλλὰ καὶ συνεστράτευτο ἐπὶ βασιλέα, καὶ τοὺς ἐπαίνους ξυγγράφων οὐκ ἀπεκρύπτετο. [1] Que faut-il donc penser des hommes, qui, après avoir contracté, pour de grands services, une grande dette de reconnaissance, je ne parle ni d'or, ni d'argent, mais de n'importe quel service reçu d'une main amie, n'essayent point ensuite de s'acquitter, et, s'ils ne le peuvent, sont indifférents et négligents à tenter du moins le possible pour éteindre leur dette? Ne doit-on pas les regarder comme des êtres vils et méchants? Il n'est pas de crime, en effet, qu'on déteste plus, selon moi, que l'ingratitude; et nous en voulons à ceux qui, après un bienfait, se montrent ingrats envers leur bienfaiteur. Or, on n'est pas seulement ingrat quand on maltraite de paroles ou d'action celui qui vous a obligé, mais quand on se tait, que l'on dissimule et qu'on livre les bienfaits à l'oubli, où ils s'évanouissent. On rencontre, il est vrai, peu d'exemples d'une dépravation aussi sauvage et aussi inhumaine : il serait facile de les compter; mais il y a nombre de gens qui cachent toute apparence d'obligation : je ne sais trop pourquoi ni ce qu'ils veulent. Ils disent toutefois que c'est pour éviter un injuste soupçon de complaisance et de basse flatterie. Bien que je sois certain qu'ils n'en peuvent alléguer de raison plausible, je consens à admettre qu'ils veulent se soustraire, comme ils le croient, à un injuste soupçon d'adulation, eux que l'on voit pourtant esclaves de mille passions et en proie aux maladies morales les plus honteuses et les plus serviles. Mais alors, ou ils ne sentent pas le bienfait et ils se montrent tout à fait indifférents à des choses qui excluent toute indifférence, ou bien, s'ils sentent le bienfait dont le souvenir doit provoquer une éternelle reconnaissance, et que ce souvenir, pour quelque motif que ce soit, ne trouve en eux que froideur, ce sont des âmes lâches, envieuses, ennemies de tous les hommes, et qui, loin de se montrer douces et bonnes envers leurs bienfaiteurs, se plaisent, dès qu'il s'agit d'insulter et de mordre, à lancer, comme des bêtes sauvages, des regards de menace et de colère. Évitant toute louange sincère, comme un tribut dispendieux, ils manient, je ne sais pourquoi, l'éloge des belles actions, tandis qu'on ne doit s'enquérir que d'une chose, si celui qui loue respecte la vérité ou s'il lui préfère le désir de plaire en louant. Car on ne peut dire que la louange soit inutile à ceux qui en sont l'objet, ou à ceux qui, parcourant une même carrière, n'ont point encore accompli des actions d'éclat. En effet, c'est pour les premiers un son doux à entendre, qui leur donne plus de coeur au bien et aux nobles exploits; pour les autres c'est un stimulant à l'émulation, une sorte de contrainte, quand ils voient que pas un de ceux qui se sont mis à l'ouvre n'a été privé du seul bien qui puisse être donné et reçu en public. Car donner ouvertement, en regardant bien si l'affluence, dont on est environné, s'aperçoit que l'on donne, c'est d'un homme peu délicat, et, d'autre part, on n'a le courage de tendre la main sous les yeux de tout le monde que quand on a banni toute pudeur et tout respect des convenances. Quand Arcésilas donnait, il cherchait à se dérober à son obligé, qui ne devinait son bienfaiteur qu'à la nature du bienfait. Lorsqu'on loue, on aime à trouver un grand nombre d'auditeurs, il faut pourtant aussi se contenter d'un petit nombre. Socrate, Platon et Aristote ont fait l'éloge de plusieurs hommes illustres, Xénophon celui du roi Agésilas et du Perse Cyrus, non seulement l'ancien, mais encore celui avec qui Xénophon fit son expédition pour revenir en Grèce, et il ne s'est point caché de composer ces éloges.


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Dernière mise à jour : 10/01/2007