[3,5] εʹ. Τί οὖν; πόλιν οἰκοῦντα, καὶ οἰκίαν καὶ γυναῖκα ἔχοντα
οὐκ ἔνι σωθῆναι, φησί; Μάλιστα μὲν οὐχ εἷς σωτηρίας
τρόπος, ἀλλὰ πολλοὶ καὶ διάφοροι. Καὶ τοῦτο λέγει μὲν
ἀορίστως ὁ Χριστὸς, πολλὰς εἶναι μονὰς ἀποφαινόμενος
παρὰ τῷ Πατρί· λέγει δὲ μετὰ διορισμοῦ τινος ὁ Παῦλος,
οὕτω γράφων· Ἄλλη δόξα ἡλίου, καὶ ἄλλη δόξα σελήνης,
καὶ ἄλλη δόξα ἀστέρων· ἀστὴρ γὰρ ἀστέρος
διαφέρει ἐν δόξῃ. Ὃ δὲ λέγει, τοιοῦτόν ἐστιν· Οἱ μὲν ὡς
ἥλιος λάμψουσιν, οἱ δὲ ὡς σελήνη, οἱ δὲ ὡς ἀστέρες. Καὶ
οὐδὲ ἐνταῦθα ἔστη τῆς διαφορᾶς, ἀλλὰ καὶ ἐν αὐτοῖς
τούτοις πολλὴν δείκνυσιν εἶναι τὴν διαλλαγὴν, καὶ τοσαύτην,
ὅσην ἐν ἀριθμῷ τοσούτῳ συμβαίνειν εἰκός. Ἀστὴρ
γὰρ, φησὶν, ἀστέρος διαφέρει ἐν δόξῃ. Ἐννόησον τοίνυν
ἀπὸ τοῦ ἡλιακοῦ μεγέθους πρὸς τὸν ἔσχατον πάντων ἀστέρα
ὁδεύων, πόσους ἀξιωμάτων βαθμοὺς καταβαίνειν εἰκός.
Πῶς οὖν οὐκ ἄτοπον, εἰ μὲν εἰς βασίλεια τὸν υἱὸν ἦγες,
ἅπαντα ποιεῖν τε καὶ πάσχειν, κἀκεῖνον ἀναπείθων ὁμοίως,
ὥστε αὐτὸν ἐγγὺς ποιῆσαι τοῦ βασιλέως, καὶ μηδὲν ὅλως
ὑπολογίζεσθαι, μὴ δαπάνην, μὴ κίνδυνον, μὴ θάνατον
αὐτόν· περὶ δὲ τῆς ἐν τοῖς οὐρανοῖς στρατείας προκειμένης
ἡμῖν τῆς σκέψεως, μὴ ἀλγεῖν, εἰ τὸν ἔσχατον λάβοι τόπον,
καὶ πάντων ὕστατος γένοιτο; Πλὴν ἀλλ´, εἰ δοκεῖ, καὶ αὐτὸ
τοῦτο ἴδωμεν, εἰ δυνατὸν τὸν ἐν μέσῳ στρεφόμενον ταύτην
γοῦν τὴν λῆξιν λαβεῖν. Ὁ μὲν γὰρ μακάριος Παῦλος
ἀπεφήνατο ἐν βραχεῖ περὶ τούτου, καὶ τοὺς τὰς γυναῖκας
ἔχοντας οὐκ ἔφησεν ἄλλως δύνασθαι σώζεσθαι, πλὴν εἰ
μὴ οὕτως αὐτὰς ἔχοιεν ὡς οὐκ ἔχοντες, καὶ τῷ κόσμῳ
μὴ παραχρῷντο. Ἡμεῖς δὲ αὐτὸ, εἰ βούλει, καὶ τῷ λόγῳ
ἐπέλθωμεν. Ἔχεις οὖν εἰπεῖν, ὅτι ἢ σοῦ συμβουλεύοντος
(p. 357) ἤκουσεν ὁ υἱὸς, ἢ ἀφ´ ἑαυτοῦ συνεῖδέ ποτε, ὅτι τὸν
ὀμνόντα, κἂν εὐορκῇ, προσκρούειν ἔνι Θεῷ; Τί δὲ,
ὅτι τὸν μνησικακοῦντα σωθῆναι οὐκ ἔνι; Ὀδοὶ γὰρ,
φησὶ, μνησικάκων εἰς θάνατον. Ἀλλ´ ὅτι τὸν κακήγορον
οὕτως ἠτίμωσεν ὁ Θεὸς, ὡς καὶ τῆς ἀναγνώσεως
ἀπεῖρξαι τῶν θείων λόγων; Τί δὲ, ὅτι τὸν ἀλαζόνα καὶ
ὑβριστὴν ἐξέβαλε τῶν οὐρανῶν, καὶ τῷ τῆς γεέννης
παρέδωκε πυρί; τί δὲ, ὅτι τὸν ἀκολάστοις ἐνορῶντα
ὀφθαλμοῖς ὡς ἀπηρτισμένον, οὕτως ἐκόλασε μοιχόν;
Ἀλλὰ τὸ πρόχειρον τοῦτο πᾶσιν ἁμάρτημα, τὸ κρίνειν
τοὺς πλησίον, καὶ χαλεπωτέραν ἐπισπᾶσθαι τὴν κόλασιν,
παρῄνεσάς ποτε φυγεῖν, καὶ τοὺς τοῦ Χριστοῦ περὶ
τούτων κειμένους νόμους ἀνέγνως αὐτῷ; ἢ οὐδὲ οἶδας
ὅτι ποτὲ ταῦτά ἐστι; Πῶς οὖν αὐτὰ δυνήσεται κατορθοῦν
ὁ υἱὸς, ὧν οὐδὲ τοὺς νόμους οἶδεν ὁ μέλλων αὐτὸν
διδάξειν πατήρ; Καὶ εἴθε τοῦτο μόνον ἦν τὸ δεινὸν,
τὸ μηδὲν τῶν χρησίμων συμβουλεύειν αὐτοῖς, καὶ οὐκ
ἂν τοσοῦτον ἦν· νυνὶ δὲ αὐτοὺς καὶ πρὸς τἀναντία
ὠθεῖτε. Οὐδὲ γὰρ ἄλλο τι τῶν πατέρων ἔστιν ἀκοῦσαι
διαλεγομένων πρὸς τοὺς παῖδας, ὅταν αὐτοὺς παρακαλῶσιν
ὑπὲρ τῆς τῶν λόγων σπουδῆς, ἀλλ´ ἢ ταυτὶ τὰ
ῥήματα· Ὁ δεῖνα, φησὶ, ταπεινὸς καὶ ἐκ ταπεινῶν τὴν
ἀπὸ τῶν λόγων κτησάμενος δύναμιν, ἦρξε μεγίστας
ἀρχὰς, πλοῦτον ἐκτήσατο πολὺν, γυναῖκα ἔλαβεν εὔπορον,
οἰκίαν ᾠκοδόμησε λαμπρὰν, φοβερός ἐστιν ἅπασι
καὶ ἐπίδοξος. Πάλιν ἔτερος, ὁ δεῖνα, φησὶ, τὴν Ἰταλῶν
γλῶσσαν ἐκπαιδευθεὶς, ἐν τοῖς βασιλείοις ἐστὶ λαμπρὸς,
καὶ πάντα ἄγει καὶ φέρει τὰ ἔνδον. Καὶ ἕτερος ἕτερον
δείκνυσι πάλιν, πάντες δὲ τοὺς ἐπὶ γῆς εὐδοκίμους·
τῶν δὲ ἐν τοῖς οὐρανοῖς οὐδὲ ἅπαξ τις μέμνηται, ἀλλὰ
κἂν μνησθῆναι ἕτερος ἐπιχειρήσῃ, ὡς πάντα ἀνατρέπων ἐλαύνεται.
| [3,5] Eh quoi! direz-vous, pour quiconque habite une ville, possède une maison et une
femme, il n’y a donc pas de salut à espérer? —Sans doute il y a plus d’une voie de salut; il y
en a même beaucoup et de bien diverses. Jésus-Christ nous le dit implicitement quand il
déclare qu’il y a beaucoup de demeures chez son Père. Saint Paul, de son côté, nous le répète
avec une certaine précision, quand il dit : Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et
autre l’éclat des étoiles. (I Cor. XV, 41) Voici ce qu’il veut dire : Les uns brilleront comme
le soleil, d’autres comme la lune, et d’autres comme les étoiles. Et il ne s’est point arrêté à
cette différence, mais il montre encore qu’il y a parmi eux une grande variété, une variété
aussi étendue qu’on la peut supposer dans un pareil nombre. L’étoile même, dit-il encore,
diffère de l’étoile en clarté. Or, partant de l’immensité du soleil, descendez jusqu’au dernier
de tous les astres, et songez combien il vous faudra parcourir de degrés de splendeur.
Quelle étrange chose! Vous faites tout au monde pour introduire votre fils dans le palais du
roi, vous l’exhortez à ne rien négliger, à tout souffrir pour approcher la personne du prince; il
doit compter comme rien la dépense, le péril, la mort même. S’agit-il de la milice céleste, loin
de chercher à le pousser aux premiers rangs, vous n’êtes pas attristés de le voir aux dernières
places, aux dernières de toutes. Du reste, allons plus loin, si vous le voulez bien, et voyons s’il
est possible que celui qui s’agite dans un milieu mondain puisse obtenir l’héritage céleste.
Saint Paul a tranché la question en peu de mots; il dit que ceux qui ont des femmes ne peuvent
se sauver qu’en vivant avec elles comme s’ils n’en avaient pas, en n’abusant point des
biens du monde. Si vous y consentez, examinons encore un point si important. Pouvez-vous
vous flatter que votre fils sache, pour l’avoir appris de vous, ou compris par lui-même, que
celui qui jure, quoique avec sujet, ne laisse pas d’offenser Dieu? Que celui qui garde du
ressentiment ne peut se sauver? Car les voies des vindicatifs, dit l’Ecriture, conduisent à la
mort. (Prov. XII, 28) Lui ayez-vous appris que Dieu a flétri le calomniateur jusqu’à le priver
de lire la divine Ecriture? Qu’il a chassé du ciel et condamné à l’enfer l’arrogant et l’insolent?
Qu’il punit comme véritablement adultère celui qui lance des regards impudiques? Et ce
péché, si commun chez tous les hommes, de juger son prochain, et de s’attirer par là un plus
rigoureux châtiment, lui avez-vous jamais conseillé de l’éviter, et lui avez-vous fait connaître
les lois portées par Jésus-Christ à cet égard? Ou bien ignoriez-vous que tout cela existait? Or,
comment le fils pourra-t-il pratiquer des vertus dont le père qui doit l’instruire ignore le
précepte? Et plût à Dieu que vous ne fussiez coupable que de ne rien conseiller de bon à vos
enfants! Le mal serait moins grand ; mais maintenant vous les portez aux vices et à tout ce qui
est de nature à compromettre leur salut.
Ecoutez des parents exciter leurs enfants à l’étude des belles-lettres, vous n’entendrez
pas sortir de leurs bouches d’autres raisons que celles-ci : Un tel était obscur et d’humble
extraction, mais il a étudié, et l’éloquence qu’il a acquise l’a élevé aux plus hautes charges : il
a amassé une fortune immense, il a épousé une femme très riche, bâti une maison splendide, il
est redouté et honoré de tous... Un tel, dira un autre, s’est rendu savant dans la langue latine,
et maintenant il brille à la cour, c’est lui qui gouverne. Un second fait ressortir un autre
avantage, et tous relèvent ceux qui se distinguent sur la terre. Quant aux illustrations du ciel,
nul n’en fait mention, et si quelqu’un ose en parler, on l’éconduit comme un homme qui n’est
bon qu’à tout bouleverser.
|